Visionnez le reportage sur YouTube : « Les habitants de Gaza brisent une seconde fois le mur »

Les milliers de Gazaouites ont continué ce samedi à faire un maximum de provisions quatre jours après que la barrière ait été abattue afin de briser le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza.

Militant du Hamas protégeant les travaux d’ouverture de la frontière à Rafah

Jacky Rowland d’Al Jazeera, qui se trouve du côté palestinien de Rafah, estime que la volonté d’Israël de pousser les habitants de Gaza à se soulever contre le Hamas en raison du blocus, a produit le résultat inverse.

D’après elle « le Hamas peut maintenant revendiquer d’avoir brisé l’embargo ».

« Beaucoup ont cru que leur crédibilité s’émietterait face à une telle pression, mais l’ouverture de la frontière et le fait que les habitants puissent casser cette prison est maintenant perçu comme étant l’oeuvre de la direction du Hamas. »

Elle ajoute : « Indépendamment des soucis humanitaires immédiats, il y a un gain économique important pour les commerçants égyptiens qui vendent des marchandises au Gazaouites. »

« Dans Gaza, il y a maintenant beaucoup de produits venant du Caire, et ceci aide également l’économie égyptienne. »

Hosni Mubarak, le président égyptien, a qualifié la situation dans Gaza « d’inacceptable » et a invité Israël « à lever son siège » et « à résoudre le problème ».

Un défi pour l’Egypte

Bien que la brêche ouverte par le Hamas à la frontière de Rafah ait été vue comme un défi à l’autorité de l’Egypte, Mubarak a invité ce samedi le Hamas et son rival politique du Fatah à se réunir pour des entretiens au Caire.

Khaled Meshaal, le dirigeant en exil Hamas, a déclaré : « Moi-même et tous nos frères à la direction du Hamas souhaitons répondre à l’invitation et chercherons à faire du dialogue un succès. »

Mais Abdallah Abdallah, un politicien du Fatah dans la ville de Ramallah en Cisjordanie a répondu : « Il y a un consensus palestinien pour que le Hamas renonce à son contrôle sur Gaza et se mette en conformité avec la ligne du président Abbas, sans quoi que les entretiens ne seraient qu’une perte de temps. »

Mahmoud Abbas, président palestinien, est resté bloqué sur ses positions, posant comme conditions pour reprendre des entretiens avec le Hamas que le groupe revienne à la situation d’avant sa prise de pouvoir sur la bande de Gaza.

Depuis juin de l’an passé, le Fatah ne contrôle plus que la Cisjordanie [exclusion faite des Israéliens qui eux contrôlent tout - N.d.T] après que le Hamas ait pris le contrôle de la bande de Gaza.

Mais la rupture de la frontière menée à bien par le Hamas a démultiplié la popularité du mouvement dans la bande de Gaza.

Pressions américaines

Le gouvernement égyptien a été fortement critiqué par les Etats-Unis pour avoir permis que la frontière reste ouverte, et le congrès américain a suspendu 100 millions de dollars d’aide destinés au Caire pour ne pas avoir maintenu la frontière fermée.

La violence a éclaté à la frontière de Rafah ce vendredi après que le gouvernement égyptien ait annoncé vouloir fermer la frontière.

Des forces égyptiennes ont pris position quelques mètres à l’intérieur du territoire palestinien, se protégeant à l’aide de boucliers face à quelques habitants de Gaza qui leur jetaient des pierres.

La police a répliqué à coups de gourdins et avec des canons à eau. Au moins 22 personnes ont été blessées, selon Mena, l’agence de presse de l’Etat.

Israël a encore reserré son blocus sur la bande de Gaza la semaine dernière, prenant comme prétexte les tirs de fusées artisanales par les militants palestiniens.

Le bouclage du territoire a produit des manques importants en nourriture, carburant et autres nécessités de base.

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