Le gouvernement israélien encouragea le boycott de l’Union europénne et des Etats-Unis.

Comme on pouvait s’y attendre, c’est le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, l’unique chef d’Etat d’un pays important qui participe au sommet, qui lança, depuis la tribune, une virulente diatribe contre Israël, les Etats-Unis et l’Europe. Il provoqua un véritable tollé.

« Depuis la seconde guerre mondiale, ils ont eu recours à l’agression militaire afin de déposséder une nation entière avec le prétexte de la souffrance des Juifs...Et ils ont envoyé des immigrants depuis l’Europe, les Etats-Unis et d’autres parties du monde afin d’établir un gouvernement totalement raciste dans la Palestine occupée.

En fait, en compensation des épouvantables conséquences du racisme en Europe, on les a aidés à instaurer le régime le plus cruel, répressif et raciste en Palestine », dit le président Ahmadinejad.

Les délégués des 30 pays occidentaux, dont les Espagnols, se levèrent d’un coup et quittèrent la salle.

Le sommet contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance (qui a débuté à la même date que celle de la comémoration du Jour du Souvenir de l’Holocauste, et qui coïncidait cette année, dans le calendrier juif, avec l’anniversaire d’Adolf Hitler) ouvre une brèche entre l’Occident et le reste du monde. Mais nul doute que le discours du Président iranien ne contribua en rien à calmer les esprits.

Ahmadinejad fut taxé de « raciste » par des activistes portant des perruques colorées, et un nez de clown et qui lancèrent un objet contre le mandataire. Les cris des partisans d’Israël, à l’extérieur de la salle, se mêlaient aux applaudissements qu’une partie des délégués dédiaient au président iranien.

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui s’efforça dans ses appels d’empêcher le boycott occidental et qui assura devant la conférence que le projet de résolution qui sera soumis au vote est « équilibré », il s’en prit également au manque de tact d’Ahmadinejad. Ses mots, expliqua Ban, « visent à accuser, diviser et rejeter... Son discours n’aide pas à trouver des solutions constructives au problème du racisme ».

« C’est complètement inapproprié dans une conférence destinée à cultiver la diversité et la tolérance », ajouta Rupert Colville, porte-parole du Haut Commissariat pour les Droits Humains de l’ONU.

Les négociations, qui durèrent des mois afin de mettre en place un texte qui accordera les aspirations des uns et des autres, déboucheront sur l’omission de références explicites à Israël et au conflit arabo-israélien, après que le document signé à Durban (Afrique du Sud), en 2001, compare le sionisme au racisme. Il ne manque pas de mentionner la nécessité de se remémorer l’Holocauste, tout en excluant le concept de « diffamation des religions », que les pays musulmans souhaitaient inclure,et que l’Occident repoussa car il peut limiter la liberté d’expression.

Le gouvernement isrélien n’a pas économisé ses efforts afin dans la promotion du boycott par les pays européens et les Etats-Unis. De plus, hier, il montra sa colère en rappelant son ambassadeur en Suisse, Ilan Elgar, après que le président suisse, Hans Rudolf Merz, se soit entretenu avec Ahmadinejad. Le délégué israélien au forum suisse de l’ONU, Ronnie Lashno-Yaar, menait une campagne afin de discréditer le régime iranien en citant les violations des droits de l’Homme et les exécutions publiques.

Cependant, en Israël, les voix qui critiquent leur Gouvernement pour le boycott du sommet se font entendre. Elles considèrent qu’il est nécessaire qu’on écoute leur voix et que leur absence ne fait que contribuer au fait que des leaders tel qu’Ahmadinejad prennent l’initiative.
Les représentants européens assuraient qu’ils reviendraient aux sessions de la conférence après l’attaque frontale du président perse contre l’état sioniste. Quoi qu’il en soit, le sommet s’avèrera difficilement être un succès.

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