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L’ONU confirme : Israël a commis des crimes de guerre à Gaza

jeudi 26 mars 2009 - 14h:45

Juan Miguel Muñoz - El Païs

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Un rapport accablant de Richard Falk, envoyé spécial des Nations Unies pour la défense des Droits de l’Homme.

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Bombardements israéliens massifs et indiscrimés contre la zone densément peuplée qu’est le territoire de Gaza

Maintenant que la bataille de l’image est perdue, Israël peut à présent affronter de sérieux contrecoups légaux. Hier, Les Nations-Unies s’en prirent avec une dureté inhabituelle à la force militaire disproportionnée employée à Gaza.

Si l’envoyé spécial pour la défense des Droits de l’Homme, Richard Falk, axa son rapport autour de l’illégalité de la guerre entreprise en décembre, d’autres hauts fonctionnaires de l’organisme international détaillèrent, dans des rapports présentés devant de le Conseil des Droits de l’Homme, des cas spécifiques de violations graves de la législation des droits de l’homme.

Falk, professeur de Droit à l’Université de Princeton, qui s’est vu interdire l’accès à la Bande de Gaza par Israël, est accablant : « s’il n’est pas possible de distinguer les civils des militaires, lancer une attaque est illégal et constituera un crime de guerre de la plus grande ampleur selon la législation internationale. (...) L’exil obligatoire de la population dans les zones de combat doit être considéré comme un crime de lèse humanité ».

Hier, Radhika Coomaraswamy, sous-secrétaire général des Nation Unies, qui visita le territoire palestinien après l’attaque israélienne, expliqua le rapport présenté. « On a reçu des informations quotidiennes à propos des violations, beaucoup trop nombreuses pour toutes les énumérer », affirma-t-elle. Parmi celles-ci, l’utilisation d’enfants en guise de boucliers humains durant l’avancée des troupes israéliennes dans le centre de Gaza, la destruction d’un bâtiment avec une femme et un enfant à l’intérieur ou le bombardement d’une maison dans laquelle on avait obligé des civils à rester. Ce ne sont que quelques exemples.

« La merde commence à sortir », confiait l’activiste israélien Yehuda Shaul, dimanche dernier, au journal, devant l’ONG israélienne « Breaking the silence » (Rompre le silence). Les informations foisonnent sur les atrocités perpétrées pendant cette guerre qui provoqua la mort de 1400 personnes ( dont quasiment 1000 civils, plus de 200 policiers et autant de combattants), qui dévasta l’infrastrucure économique, détruisit près de 5000 habitations, 235 écoles, 8 hôpitaux, et qui laissa des dizaines de milliers de personnes sans toit.

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Les enfants sont des cibles délibérées et habituelles dans les incursions israéliennes en territoires palestiniens - Photo : PCHR Gaza

Parfois, ce sont les propres soldats israéliens qui dénoncèrent les crimes contre des vieilles dames sans défense et contre des enfants, et rapportèrent le mépris de nombreux militaires à l’égard de la vie des civils.

Hier, l’ONG israélienne « Médecins pour les Droits de l’Homme » dénonçait le fait que « non seulement les militaires ne venaient pas en secours des familles blessées, mais en plus ils empêchaient les équipes médicales de s’occuper des blessés ». Seize médecins ou personnels ambulanciers moururent par balles. « C’est un reflet de ce que nous considérons comme des ordres venant du commandement armé des soldats », affirma Zvi Bentwich, membre de cette organisation.

Il est rare que le chef de l’Etat Major de l’Armée, Gaby Ashkenazi, s’exprime en public. C’est ce qu’il fit la nuit de dimanche afin d’expliquer le fait que les forces armées enquêtent sur les dénonciations. « S’il y a eu des incidents tels que ceux qui furent décrits, ce furent des cas isolés », dit-il. En Israël, on s’inquiète des effets que pourraient avoir d’éventuelles dénonciations pour crimes de guerre. De nombreux généraux et dirigeants politiques ne peuvent pas voyager vers le Royaume Unis par crainte d’y être détenus.

Du même auteur :

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24 mars 2009 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : Assia B.


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