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Palestine : échec occidental patent

mercredi 20 juin 2007 - 13h:32

Ahmed Loutfi - Al Ahram Hebdo

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Tous s’empressent maintenant aux portes du nouveau "gouvernement palestinien".

L’Union Européenne (UE) indique qu’elle soutiendrait politiquement et financièrement ce gouvernement d’urgence dont le Hamas est absent, mais aussi promet de ne pas « laisser tomber » la population de la bande de Gaza désormais aux mains du mouvement islamiste. « Le signal, c’est qu’on soutient à 100 % politiquement et financièrement Abbass et le gouvernement de transition », dit-on. Attitude analogue de la part des Etats-Unis et même d’Israël.

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Des familles palestiniennes attendent de passer en Israël au point de passage d’Erez, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 juin 2007 - Photo : AFP/Mahmoud Hams

Somme toute, les Occidentaux se rendent-ils compte de leurs erreurs de calcul ? En voulant punir les Palestiniens parce qu’ils ont accordé la majorité au Hamas n’ont-ils pas finalement aidé ce mouvement à prendre le contrôle de Gaza et à porter un coup à Mahmoud Abbass ?

Les pays occidentaux ont tenté de se défendre à l’exemple de la Grande-Bretagne. La politique de la Grande-Bretagne à l’égard « des Palestiniens du Hamas n’a pas exacerbé la violence au Proche-Orient », a ainsi affirmé la ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett. Celle-ci répondait d’ailleurs à des accusations lancées par une ONG, The Christian Aid Charity. « La politique menée par Tony Blair dans cette région et son refus de dialoguer avec les membres du gouvernement palestinien issus du Hamas ont aidé à enflammer la bande de Gaza ». Peu convaincant comme défense.

Et cet aveu d’impuissance de celle qu’on nomme la superpuissance : « Les Etats-Unis ont bien peu de moyens d’influence sur les Palestiniens, notamment dans la bande de Gaza », remarque Scott Lasensky, expert du Proche-Orient à United States Institute of Peace (USIP), un centre de recherche indépendant de Washington.

Le réveil occidental est tardif. Il rejoint bien d’autres et il est fondé sur une vision militariste sans souci des réalités ni du lendemain. « Les solutions militaires préconisées au Proche-Orient par les Etats-Unis et Israël débouchent sur des guerres civiles et nourrissent le terrorisme », comme l’a relevé, de son côté, Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’UE. « 

Aujourd’hui, le plus grave, c’est que ces solutions militaires préconisées par les Israéliens et les Américains ont donné libre cours à un terrorisme effroyable que nous voyons aujourd’hui dans les guerres civiles et les guerres les plus terribles, les plus barbares dans leurs formes, en Iraq, au Liban et en Palestine », a dit la représentante palestinienne.

Ces rappels d’erreurs occidentales ne sont pas une tentative de faire assumer à l’Europe et à l’Amérique seules la responsabilité de ce qui se passe actuellement. Mais ils permettent de souligner l’approche erronée qui a contribué au déferlement du chaos dans une zone explosive. Les intérêts impérialistes, expansionnistes pétroliers et autres ont prévalu sur les véritables desseins de coopération, donnant libre cours à cette gangrène.

20 juin 2007 - Al Ahram hebdo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

Par le même auteur :
- Plan de paix arabe : une opération de relations publiques ?
- Exode des Palestiniens : l’autre négationnisme


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