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Selon des scientifiques israéliens, couper les liens avec l’UE nuirait gravement à leur travaux de recherche

jeudi 8 août 2013 - 07h:32

J. Lis, Y. Skop, E. Ashkenazi

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Des universitaires craignent que la proposition de Naftali Bennet de mettre fin à la coopération avec l’Union européenne suite à ses nouvelles lignes directrices ramène la recherche israélienne à un niveau régional et la rende moins pertinente.

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"Des moyens de l’UE pour contraindre Israël à se conformer au droit international et au respect des humains" (ndp)

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Poignée de main historique et peu ragoûtante entre Rolf Heuer, directeur du CERN, et l’ambassadeur israélien à Genève – Photo : Cern

Des scientifiques israéliens mettent en garde que couper les liens avec l’Union européenne pourrait causer un préjudice irréparable à la recherche israélienne. Les chercheurs réagissent ainsi à l’appel du ministre de l’Économie, Naftali Bennet, pour que le gouvernement israélien mette fin à toute coopération avec l’UE en réponse aux nouvelles lignes directrices interdisant le financement des entités israéliennes ayant des liens avec les colonies en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et sur le plateau du Golan.

Lundi, le président du Conseil national de sécurité, Yaakov Amidror, a convoqué une réunion pour débattre des implications des nouvelles normes de l’UE. La discussion, qui avait lieu au niveau des directeurs généraux du ministère, venait en préparation d’une réunion identique que le Premier ministre Benjamin Netanyahu projette de tenir dans les jours prochains.

L’un des sujets débattus fut de savoir si Israël devait rejoindre le programme de Recherche et Développement de l’UE, Horizon 2020, auquel doivent normalement participer les ministères de l’Économie, de l’Éducation et des Sciences au début de l’an prochain.

Selon les associés de Bennet, l’opinion qu’il a ainsi exprimée représente sa position personnelle, et à la réunion avec Netanyahu, l’opinion professionnelle du ministre sera présentée.

« On ne sait pas vraiment si les contre-mesures israéliennes auraient un quelconque effet  », explique un fonctionnaire du ministère de l’Économie. « Nous parlons là d’une mouche qui ne dérangerait pas vraiment l’éléphant européen. Mais si nous découvrons que cela peut avoir un impact, nous l’examinerons  ».

Le ministre des Sciences et des Technologies, Jacob Perry, veut qu’Israël se joigne à Horizon 2020, comme prévu. Dans une récente lettre à ses collègues du cabinet, Perry les exhorte à ne pas prendre de décisions hâtives. Le Conseil de l’Enseignement supérieur en Israël, subordonné au ministère de l’Éducation, n’a pas encore finalisé sa position à ce sujet.

Si Israël rejoint Horizon 2020, il aura à payer à l’UE quelque 600 millions d’euros au cours des sept prochaines années. En échange, les universités, sociétés et chercheurs israéliens seront éligibles aux subventions de l’UE et à d’autres financements dans une vaste variété de domaines technologiques. Avec, comme résultat, pour chaque euro avancé par Israël, un retour de 1,5 euro, soit environ 900 millions d’euros au total. C’est-à-dire que son bénéfice net pour sa participation au programme sera d’environ 300 millions d’euros, soit un peu plus de 1,4 milliard de shekels. Israël est le seul pays hors de l’UE à être invité à se joindre à Horizon 2020 en tant que membre à part entière.

Le vice-président pour la Recherche et le Développement à l’université hébraïque, le professeur Shai Arkin, pense qu’un retrait du programme causerait un dommage important à la recherche israélienne. « L’aspect le plus crucial n’est pas l’argent, mais la coopération, » affirme Arkin. «  En particulier dans le domaine des sciences, nous devons travailler sur la scène mondiale. Les questions sur lesquelles nous travaillons sont pertinentes pour le monde entier. Ainsi il en est de notre industrie, elle est internationale, et elle est le moteur de notre économie.

« Au moment où nous nous couperons de l’un des deux plus importants centres de recherche au monde – l’Europe -, notre science deviendra régionale et moins pertinente. » L’université hébraïque est l’une des six premières institutions en Europe dans la liste des subventions du Conseil de Recherche européen. «  C’est une mesure de notre excellence » dit Arkin. « Au moment même où nous quitterons la coopération avec l’UE, nous n’aurons plus aucun accès à l’infrastructure scientifique à l’extérieur d’Israël  ».

En prévision du débat que doit organisé Netanyahu sur cette question, le professeur Uri Marchaim du Centre de Technologies Migal-Galilee, a adressé une lettre au Premier ministre l’exhortant à ne pas prendre de décisions hâtives et à tenir compte de tous les éléments appropriés. Migal, qui se trouve à Kiryat Shmona, est un centre de recherche appliquée dans les disciplines de l’agriculture, des sciences de la vie et des sciences environnementales (et installé sur le plateau du Golan syrien, annexé illégalement par l’État sioniste, territoire visé par les nouvelles normes de l’UE – ndp).

« Une coopération scientifique entre les centres de recherche en Israël et ceux d’Europe apporte à Migal non seulement des financements de haute qualité, mais met aussi notre région, dans une périphérie éloignée d’Israël, à la pointe de la science et de la technologie contemporaines et futures. » écrit Marchaim. L’an dernier, Migal a reçu 4,4 millions d’euros de l’UE pour monter un centre de recherche sur l’environnement, la santé et le vieillissement.

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6 août 2013 - Haaretz - traduction : Info-Palestine


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