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Partie 1 : Les habitants de Gaza subiront-ils le même sort que les habitants de Bassora ?

dimanche 19 juillet 2009 - 04h:27

Peter Eyre - Palestine Telegraph

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L’histoire de l’uranium est tellement horrible qu’il est extrêmement difficile à qui que ce soit de l’affronter... Nous allons examiner l’expérience de médecins généralistes à Basra et dans le sud de l’Irak : les données qu’ils ont fournies sont cruciales pour brosser cette histoire de l’uranium.

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Gaza - Attaque d’un entrepôt de l‘ONU .




Nous avons vu et entendu tant de tristes histoires de victimes d’armes à base d’uranium, dans tant de théâtres d’opérations - guerre des Balkans, Koweït, Irak, Afghanistan, Liban, Gaza, et à présent peut-être le Pakistan.

Mais est-ce que nous comprenons réellement les conséquences de ces armes maléfiques qui sont fabriquées aux Etats-Unis et utilisées par toutes les forces de l’OTAN et d’Israël ?

Pour connaître la réponse, nous devons regarder plus loin, en Irak, où l’usage extensif de telles armes a décimé les populations civiles en beaucoup d’endroits.

L’histoire de l’uranium est tellement horrible qu’il est extrêmement difficile à qui que ce soit de l’affronter. Les douleurs et les souffrances de ses victimes et le bilan final des morts s’élève à tant de milliers voire de millions de personnes. Nous allons examiner l’expérience de médecins généralistes à Basra et dans le sud de l’Irak : les données qu’ils ont fournies sont cruciales pour brosser cette histoire de l’uranium.

Avant de regarder les preuves fournies par les spécialistes, je voudrais rendre hommage à ceux qui ont consacré leur vie à enquêter sur l’uranium appauvri et autres armes à l’uranium et qui ont payé le prix fort dans des circonstances mystérieuses.

Il faut bien comprendre que sur tous les théâtres d’opérations cités plus haut, la contamination à l’uranium a affecté non seulement leurs propres forces militaires OTAN/IDF mais aussi les civils innocents dans les zones respectivement ciblées et les régions avoisinantes (y compris Israël lui-même). C’est la nature indiscriminée de ces armes et le fait que leur contamination associée a la propriété de franchir de grandes distances, qui permet de les classer dans la catégorie des actes les plus abominables contre l’humanité.

Les terribles conséquences de l’uranium appauvri ont été mises à la disposition des médias par un certain Dr Leonard Dietz qui avait travaillé pour le Knolls Atomic Power Laboratory pendant 28 années. C’était un physicien nucléaire de la recherche fondamentale en spectrométrie de masse, responsable du développement d’instruments de spectrométrie de masse avancés et de nouvelles techniques analytiques pour le comptage des isotopes d’uranium et de plutonium.

Après la Guerre du Golfe en 1991, le Dr Dietz a fourni au Congrès l’aide de la physique concernant des particules d’uranium en suspension provenant de munitions à l’uranium appauvri, ainsi qu’à des écologistes et à des chercheurs qui étudiaient la dispersion et les risques sanitaires de ces particules radioactives. Il a produit un rapport extrêmement intéressant intitulé : « Contamination de Vétérans de la Guerre du Golfe et d’autres par l’UA ».

Dans son résumé il déclarait : « Nous développons une information générale sur l’uranium appauvri (UA) pour décrire un modèle physique sur la manière dont un grand nombre de combattants non protégés de la Guerre du Golfe sur les champs de bataille du Koweit et de l’Iraq ont facilement pu absorber de dangereuses quantités d’UA dans leur corps ». Il en donne l’analyse suivante : «  Les radiations alpha, bêta et gamma produisent les mêmes effets biologiques sur les cellules et les organes, et beaucoup des dommages de ces radiations sur les tissus corporels peuvent s’accumuler pendant le temps de l’exposition. C’est pourquoi il semble raisonnable que non seulement l’irradiation permanente des tissus corporels par des particules alpha de l’U-238, mais aussi les particules d’énergie bêta et les rayons gamma de ses descendants de désintégration Th-234 et Pa-234, doivent être pris en considération dans l’évaluation des risques potentiels de cancer et de dommages génétiques ».

Il a été très critique des rapports de l’armée étatsunienne en ajoutant : « Le taux de retombées de poussières aérosol d’UA en suspension est virtuellement illimité. Ces microparticules peuvent être facilement inhalées et ingérées et c’est ce qui les rend dangereuses pour la santé humaine. L’évaluation environnementale de sites qui traitent de l’UA ou testent des munitions de tir à l’UA minimisent l’importance potentielle des retombées lointaines de particules d’UA  ». Par exemple, une de ces études de l’impact environnemental réalisée en 1992 par le Laboratoire de Recherche Balistique de l’armée US déclarait : « En raison de la masse et de la densité de la particule d’UA, elle ne voyage que sur de courtes distances quand elle est en suspension. Ces deux facteurs seuls excluent la libération hors-site d’UA ». Le Dr Dietz est en désaccord avec cette allégation et il poursuit : « Cela ne vaut pas pour des particules de la taille du micromètre du métal uranium ou de ses oxydes. En fait, le transport de particules aérosols d’UA en suspension était bien connu longtemps avant que ne soit écrite l’étude sur l’impact environnemental par le Laboratoire de Recherche Balistique de l’armée US, puisqu’en 1976 il avait été mesuré jusqu’à une distance de 8 km. Ce qui n’a peut-être pas été apprécié à sa juste mesure c’est que les particules aérosols d’UA en suspension pourraient être transportées par l’action du vent sur des distances bien plus grandes ».

A ce stade, nous devons nous pencher sur l’information fournie par le Dr Chris Busby, expert britannique qui, en vertu du British Freedom of Information Act, réussit à attirer l’attention du public britannique sur les taux élevés de contamination par uranium en suspension à l’institut d’armement atomique (AWE) britannique d’Aldermaston, résultant d’une forte activité UA en Irak et en Afghanistan. Cette contamination a atteint le Royaume-Uni dans les 7-9 jours et il en a résulté une alerte urgente passée à l’Agence britannique de l’Environnement (voir diagramme ci-dessus).

Le Dr Dietz concluait son rapport en affirmant : « L’armée des Etats-Unis et l’administration des anciens combattants ont fait preuve de mauvaise volonté à investiguer les problèmes de santé associés à la toxicité et à la radioactivité de particules d’UA aérosol inhalées et digérées pour être absorbées par le corps. Toutes deux ont refusé de tester la présence d’UA dans l’organisme d’un grand nombre d’anciens combattants ».

Il est particulièrement troublant de constater le taux élevé d’anomalies à la naissance dans les familles d’anciens combattants de la Guerre du Golfe. Laura Flanders rapporte par exemple que l’administration des anciens combattants a mené une étude sur 251 familles de vétérans de la Guerre du Golfe dans tout l’état du Mississipi. 67% de leurs enfants conçus et nés depuis la guerre ont des maladies jugées graves ou ont des yeux manquants, des oreilles manquantes, des infections du sang, des problèmes respiratoires et des doigts fusionnés. Flanders poursuit en disant que les anomalies de naissance correspondent aux effets des radiations UA.

La conclusion du Dr Dietz : Nous avons montré combien des particules UA micrométriques peuvent facilement se répandre sur une vaste région et empoisonner les gens à la fois radiologiquement et chimiquement. La promotion et la vente de munitions UA par des fabricants d’armes étatsuniens (avec l’aval du gouvernement étatsunien) et par d’autres fabricants d’armes aux armées et aux forces aériennes de nombreux pays garantit que dans de futurs conflits des milliers de soldats des deux côtés inhaleront et ingèreront des doses aiguës d’aérosols UA, et que de nombreuses personnes dans des véhicules blindés touchés par des pénétrateurs à l’UA recevront dans leur corps des doses dangereuses d’éclats d’uranium inamovibles.

Le coût humain de l’usage de munitions UA ne vaut pas les avantages perçus à court terme, en particulier si le résultat avéré est que d’anciens combattants US tombent malades et que leur descendance présente des anomalies génétiques. Une étude épidémiologique globale devrait être réalisée sur tous les vétérans de la Guerre du Golfe et leurs familles, en quête des preuves d’UA rémanent dans leurs corps et des causes des anomalies génétiques chez leurs enfants. Les problèmes de santé liés aux munitions UA devraient faire l’objet d’enquêtes et d’évaluations par des experts médicaux et scientifiques indépendants complètement distincts du Département de la Défense, de l’administration des anciens combattants, des laboratoires nationaux, des services de l’armée US et de leurs fournisseurs.

Je poursuivrai ce rapport avec des preuves factuelles d’Irak .....

Peter Eyre, Conseiller Moyen-Orient

Voir deuxième partie

13 juillet 2009 - Vous pouvez consulter cet article ici : Palestine Telegraph - traduction de l’anglais : Marie Meert


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