16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

En grève de la faim depuis le 16 février, Hana Shalabi conteste la politique de détention d’Israël

samedi 17 mars 2012 - 11h:44

Noah Browning - Ma’an

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


La détérioration de la santé d’une prisonnière palestinienne en grève de la faim depuis le 16 février, force l’attention sur une pratique israélienne Israël vieille de plusieurs décennies et consistant à utiliser la détention sans procès.

JPEG - 54.3 ko
Des femmes palestiniennes portent des affiches de Hana Shalabi - une prisonnière palestinienne incarcérée en Israël et qui est en grève de la faim depuis le 16 février - lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale de la femme devant les bureaux de la Croix-Rouge internationale dans la ville de Gaza, en Palestine occupée - Photo : AP

Enveloppés par le froid hivernal, les manifestants brandissant des portraits de Hana Shalabi se sont réunis ce jeudi à l’extérieur de la prison d’Ofer, la plus grande prison israélienne en Cisjordanie occupée, et ont scandé des slogans devant les soldats qui gardaient l’installation.

La jeune femme âgée de 29 ans a refusé de consommer quoi que ce soit, sauf de l’eau, depuis qu’elle a été arrêtée dans le village de Burqin au nord de la Cisjordanie, le 16 février et ensuite placée en « détention administrative ». Shalabi souffre maintenant des d’étourdissements, d’une fonte musculaire et de pertes de conscience, disent ses avocats et les médecins qui l’ont vue.

Sa protestation fait partie d’un mouvement en plein essort venu des prisonniers palestiniens et qui a été déclenché en décembre par Khader Adnan, un prisonnier palestinien qui s’est imposé un jeûne presque fatal de 66 jours, et qu’il a arrêté après que les autorités israéliennes d’occupation aient accepté de réduire sa période de détention.

L’état de santé de Shalabi s’aggravant, et 23 autres Palestiniens s’engageant à ne pas manger tant qu’Israël les gardera prisonniers, les appels se sont multipliés pour qu’Israël abroge sa politique appliquée aux détenus en Cisjordanie, qu’il occupe depuis 1967.

Le mois dernier, Catherine Ashton, chef de l’Union européenne de la politique étrangère, a exprimé « sa préoccupation de longue date sur l’utilisation intensive par Israël de la détention administrative sans inculpation formelle ».

Accusations tenues secrètes

Dans de nombreux cas, les autorités militaires israéliennes prétendent justifier les détentions en fonction de leurs préoccupations sécuritaires, et les données soi-disant probantes viennent d’informateurs locaux ou de membres de ses propres services de sécurité dont l’identité n’est pas révélée.

« La preuve n’est jamais donnée et la façon dont les décisions sont prises est gardée secrète », déclare Naama Baumgarten-Sharon de B’Tselem, une organisation israélienne de défense des droits de l’Homme.

La Haute Cour d’Israël a confirmé la procédure depuis des décennies, reprenant à son compte l’argument du gouvernement selon lequel la détention sans procès est une mesure de sécurité nécessaire.

Israël, qui est garde incarcérés sans procès plus de 300 Palestiniens, avait déjà emprisonné Hana Shalabi pendant 25 mois sans aucun procès, mais elle avait pu être libérée en octobre dernier en vertu d’un échange de prisonniers avec le Hamas.

« Cette phrase magique, ’atteinte à l’ordre public’, utilisée par les Israéliens pour justifier la détention administrative est un procédé malhonnête », explique Jawad Boulos, avocat Shalabi.

« Certains de ceux qui sont derrière les barreaux ne sont même pas accusés d’être violents, et leur détention a des motifs plus politiques. »

L’équipe juridique de Shalabi et la justice israélienne n’ont pas réussi à parvenir à un compromis et un juge militaire devrait transmettre ses vues dans les prochains jours.

Dans l’intervalle, l’Autorité palestinienne à Ramallah a demandé de l’aide à l’extérieur de la Palestine.

« Il y a des initiatives en cours. J’ai parlé à la partie égyptienne sur la question et [le négociateur de l’OLP], Saeb Erekat a établi des contacts avec la partie américaine dans le quatuor, mais que d’autre pouvons-nous faire ? C’est une question difficile », a déclaré à Reuters Issa Qaraqe, ministre des Affaires des prisonniers.

Le Jihad islamique, auquel sont affiliés Adnan Khader et Hana Shalabi, a estimé que ces efforts étaient insuffisants.

« La politique officielle est loin d’être suffisante, et ils n’ont pas mobilisé les institutions ou organisations internationales de défense des droits de l’Homme », a déclaré Jaafar Izzedine, porte-parole du Jihad islamique en Cisjordanie. « Ils font des déclarations, mais personne ne bouge. »

Lire également :

- Grave détérioration de la santé d’Hana Shalabi, en grève de la faim depuis 27 jours - 15 mars 2012
- Badiya Shalabi : « Ma fille est en train de mourir en prison » - 9 mars 2012
- 8 mars : journée de solidarité avec la prisonnière gréviste de la faim, Hana Al-Shalabi - 8 mars 2012
- Hana Shalabi poursuit sa grève de la faim commencée le 16 février - 5 mars 2012
- Protestant contre les détentions illégales, Hana Shalabi entame sa 3e semaine de grève de la faim - 2 mars 2012
- Pas d’audition devant un juge pour Hana Shalabi, en grève de la faim depuis le 16 février - 29 février 2012
- Hana Shalabi est en grève de la faim depuis le 16 février, date de son enlèvement - 27 février 2012
- Mon mari, Khadar Adnan, met en lumière le mépris d’Israël envers les droits de l’homme - 27 février 2012
- Un appel de Khader Adnan : faire du 17 avril une journée d’action internationale en faveur des prisonniers - 21 février 2012
- Khader Adnan : le Bobby Sand de Cisjordanie - 20 février 2012
- Mourir de faim pour être libre - 18 février 2012

15 mars 2012 - Ma’an News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.