16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

L’ex-ambassadeur libyen à Paris torturé à mort par une milice libyenne

samedi 4 février 2012 - 18h:18

Al Jazeera

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Omar Brebesh, ex-ambassadeur de la Libye en France, a été détenu et torturé par la milice de la ville de Zintan, a fait savoir Human Rights Watch.

JPEG - 70.7 ko
Surarmées, violentes et totalement incontrôlées, les milices libyennes, après avoir servi de forces supplétives à l’OTAN, vont maintenant plonger le pays dans la guerre civile... Mais du moment que les intérêts occidentaux ne sont pas remis en cause, la Libye peut plonger dans le chaos sans que cela ne soit considéré comme un problème.

L’ancien ambassadeur de la Libye en France à l’époque de Mouammar Kadhafi, est mort moins de 24 heures après avoir été retenu prisonnier par un groupe armé à Tripoli, a déclaré une organisation de défense des Droits de l’Homme.

Omar Brebesh, qui a servi à l’ambassade libyenne à Paris comme attaché culturel de 2004 à 2008 puis comme ambassadeur par intérim, a été arrêté le 19 janvier et parait avoir succombé à la torture, a déclaré Human Rights Watch (HRW) ce vendredi.

Un rapport d’autopsie préliminaire obtenu par l’organisation, et des photographies fournies par la famille Brebesh, ont montré que la cause du décès était « de multiples blessures corporelles et des côtes fracturées » et que son corps était marqué de traces d’objets pointus, de coupures et de la suppression apparente des ongles des doigts de pied.

Le 19 janvier, Brebesh s’est rendu à la base d’Achoura al-Shohada (ou base des Martyrs Achoura) après avoir été convoqué pour être interrogé par le commandant de la milice, Khalid al-Blehzi, selon les déclarations de son fils Ziad.

Le lendemain, la famille a appris que le corps d’Omar Brebesh pouvait être récupéré dans une morgue dans la ville de montagne de Zintan, à environ 100 kilomètres au sud-ouest de la capitale.

La milice des Martyrs Achoura vient de Zintan, et un procureur aurait ouvert une enquête sur la mort de Brebesh, selon Human Rights Watch.

HRW a également lu un rapport de la police judiciaire à Tripoli qui disait que Brebesh avait succombé à la torture et qu’un suspect non identifié avait avoué le meurtre.

Le fils de Brebesh a récupéré le corps de son père à Zintan.

« J’ai vu son visage. Il avait du sang sur le nez et la bouche. Mais je n’ai pas vu le reste de son corps ni l’autre côté de son visage », a-t-il déclaré à Human Rights Watch.

« Il y avait une bosse sur son front. Après cela, je l’ai embrassé, et c’est tout. Plus tard, quand nous avons vu l’autre côté de son visage à l’hôpital de Tripoli, c’était comme si sa mâchoire avait été brisée, comme si son visage n’était pas au bon endroit. »

Des milliers de détenus

Le meurtre d’Omar Brebesh concerne un des membres de niveau le plus élevé dans l’ex-pouvoir libyen, depuis que les rebelles ont capturé et massacré à la fin octobre Mouammar Kadhafi, le dirigeant déchu.

D’autres dirigeants ont été arrêtés ou ont fui le pays : un des fils Kadhafi, Saadi, est au Niger, tandis que son fils au rôle le plus important, Saif, a été capturé et est actuellement détenu par les milices dans Zintan qui ont refusé de le livrer au Conseil National de Transition provisoire (CNT) .

Le rapport sur ​​la torture et le meurtre d’Omar Brebesh intervient quelques jours après que l’organisation Médecins sans frontières ait annoncé qu’elle suspendait son travail dans les centres de détention à cause des milices venues de Misrata qui torturent des détenus tout en demandant aux médecins de fournir une assistance médicale [pour éviter que les prisonniers ne décèdent et pour que les séances de tortures puissent ensuite reprendre - NdT].

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, la Libye a environ 8500 détenus dans environ 60 installations, dont à peine quelques-unes sont sous le contrôle du CNT.

4 février 2012 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.com/news/afric...
Traduction : Info-Palestine.net


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.