L’ancien ambassadeur de la Libye en France à l’époque de Mouammar Kadhafi, est mort moins de 24 heures après avoir été retenu prisonnier par un groupe armé à Tripoli, a déclaré une organisation de défense des Droits de l’Homme.
Omar Brebesh, qui a servi à l’ambassade libyenne à Paris comme attaché culturel de 2004 à 2008 puis comme ambassadeur par intérim, a été arrêté le 19 janvier et parait avoir succombé à la torture, a déclaré Human Rights Watch (HRW) ce vendredi.
Un rapport d’autopsie préliminaire obtenu par l’organisation, et des photographies fournies par la famille Brebesh, ont montré que la cause du décès était « de multiples blessures corporelles et des côtes fracturées » et que son corps était marqué de traces d’objets pointus, de coupures et de la suppression apparente des ongles des doigts de pied.
Le 19 janvier, Brebesh s’est rendu à la base d’Achoura al-Shohada (ou base des Martyrs Achoura) après avoir été convoqué pour être interrogé par le commandant de la milice, Khalid al-Blehzi, selon les déclarations de son fils Ziad.
Le lendemain, la famille a appris que le corps d’Omar Brebesh pouvait être récupéré dans une morgue dans la ville de montagne de Zintan, à environ 100 kilomètres au sud-ouest de la capitale.
La milice des Martyrs Achoura vient de Zintan, et un procureur aurait ouvert une enquête sur la mort de Brebesh, selon Human Rights Watch.
HRW a également lu un rapport de la police judiciaire à Tripoli qui disait que Brebesh avait succombé à la torture et qu’un suspect non identifié avait avoué le meurtre.
Le fils de Brebesh a récupéré le corps de son père à Zintan.
« J’ai vu son visage. Il avait du sang sur le nez et la bouche. Mais je n’ai pas vu le reste de son corps ni l’autre côté de son visage », a-t-il déclaré à Human Rights Watch.
« Il y avait une bosse sur son front. Après cela, je l’ai embrassé, et c’est tout. Plus tard, quand nous avons vu l’autre côté de son visage à l’hôpital de Tripoli, c’était comme si sa mâchoire avait été brisée, comme si son visage n’était pas au bon endroit. »
Des milliers de détenus
Le meurtre d’Omar Brebesh concerne un des membres de niveau le plus élevé dans l’ex-pouvoir libyen, depuis que les rebelles ont capturé et massacré à la fin octobre Mouammar Kadhafi, le dirigeant déchu.
D’autres dirigeants ont été arrêtés ou ont fui le pays : un des fils Kadhafi, Saadi, est au Niger, tandis que son fils au rôle le plus important, Saif, a été capturé et est actuellement détenu par les milices dans Zintan qui ont refusé de le livrer au Conseil National de Transition provisoire (CNT) .
Le rapport sur la torture et le meurtre d’Omar Brebesh intervient quelques jours après que l’organisation Médecins sans frontières ait annoncé qu’elle suspendait son travail dans les centres de détention à cause des milices venues de Misrata qui torturent des détenus tout en demandant aux médecins de fournir une assistance médicale [pour éviter que les prisonniers ne décèdent et pour que les séances de tortures puissent ensuite reprendre - NdT].
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, la Libye a environ 8500 détenus dans environ 60 installations, dont à peine quelques-unes sont sous le contrôle du CNT.
4 février 2012 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.com/news/afric...
Traduction : Info-Palestine.net