Fermer la page
www.info-palestine.net
Le monde arabe attend maintenant des actes
mercredi 10 juin 2009 - Juan Miguel Muñoz
JPEG - 33.7 ko
Gaza : combattants de la résistance palestinienne suivant le discours d’Obama...

L’allocution du chef de la Maison Blanche a été saluée par de nombreux dirigeants politiques et universitaires des Philippines au Maroc, mais aussi méprisée par les plus radicaux, qui attendent depuis des dizaines d’années un peu plus que des paroles.

Parce que cela répond en grande majorité, à un scepticisme enraciné par un demi-siècle de politiques agressives des États-Unis envers le Moyen-Orient : ils veulent voir des actes, et vite. Et il n’y a pas de meilleur endroit pour vérifier les intentions d’Obama que le conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Ahmed, un commerçant de Beyrouth, a résumé le sentiment dominant parmi les Arabes : Pas mal ce qu’il a dit, maintenant nous voulons voir la mise en ?uvre ? Chacun tire l’eau à son moulin. Le gouvernement irakien s’est montré satisfait de la promesse du retrait total des troupes américaines de l’Irak en 2012. Nabil Abu Rudeina, porte-parole de l’ex-président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré que le discours "est un bon début", et a apprécié la remarque que la situation que subissent les Palestiniens est intolérable.

Et Fauzi Barhum, chef de file du Hamas, a également salué Obama. C’est un discours plein de courtoisie et de douce diplomatie ", a déclaré Barhum, qui a cependant commis une faute, en faisant allusion à la victoire démocratique du Hamas en 2006, avant d’ajouter : "Les espoirs et les bonnes paroles ne suffisent pas face à l’agression israélienne".

Bien que les analystes saoudiens, égyptiens et iraniens se félicitent des références bienveillantes du président et de son ton conciliant, la tâche entreprise par Obama est cyclopéenne. Il serait naïf de penser qu’il pourrait surmonter le ressentiment du monde islamique.

Preuve en a été la réaction de Hassan Fadlala, député du Hezbollah. "Le monde islamique", commente t-il,"n’a pas besoin de sermons politiques ou moraux. Ce qui est nécessaire c’est un changement fondamental dans la politique américaine, à commencer par mettre un terme au soutien total à l’agression israélienne, par le retrait d’Irak et d’Afghanistan et la fin de l’ingérence dans les affaires intérieures des pays musulmans".

Ils veulent le voir pour le croire.

En Iran, avant même qu’Obama prononce son discours, le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a commencé à le critiquer, signale Ángeles Espinosa depuis Téhéran. "Les mots et les discours ne changent rien", a déclaré Khamenei.

L’Iran est l’un des rares pays musulmans où aucune télévision nationale n’a diffusé le message d’Obama en direct. La chaîne par satellite PressTV, qui dépend du bureau du chef de l’état, a cependant ouvert ses informations avec la nouvelle, tout en soulignant tout au long de l’intervention que les "liens entre Israël et les États-Unis ne peuvent être rompus".

Du même auteur :

- Profits juteux - 6 mai 2009
- Israël menace l’Union Européenne de l’exclure de tout processus diplomatique - 3 mai 2009
- Israël envoie balader l’Union Européenne - 28 avril 2009
- L’Iran fait l’effet d’une bombe à la conférence de Genève sur le racisme - 27 avril 2009
- Israël : le parti travailliste intègre le gouvernement d’extrême-droite - 27 mars 2009
- L’ONU confirme : Israël a commis des crimes de guerre à Gaza - 26 mars 2009

5 juin 2009 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : Charlotte