Il est faux et superficiel d’accuser le mouvement Hamas de faire du prosélytisme pour le fondamentalisme et l’extrémisme dans la bande de Gaza.

Femmes de Gaza

Il n’y a aucune « talibanisation » de Gaza. Une telle affirmation est basée sur la propagande israélienne et les compte-rendus délibérément biaisés de ceux à Gaza qui politiquement et idéologiquement sont opposés au gouvernement du premier ministre Ismail Haniyeh.

Il est vrai que quelques individus au ministère de l’intérieur et au ministère d’Awqaf et des affaires religieuses aient agi d’une façon trop zélée ou mal orientée, motivés par le souci qui est le leur de préserver ce qu’ils voient comme étant la culture de la communauté ; mais leurs actions n’ont eu lieu sur la base d’aucune décision gouvernementale ou d’une quelconque politique ministérielle. En réalité, à un certain nombre d’occasions le gouvernement est directement intervenu lui-même pour inverser leurs actions mal orientées.

La société palestinienne est en soi une société conservatrice, où les valeurs qui régissent la vie des individus sont la plupart du temps inspirées de l’Islam. La manière appropriée de corriger des comportements publics qui peuvent menacer ces valeurs, c’est de les faire traiter par les structures en charge de l’éducation, c’est-à-dire la famille et la mosquée.

Malheureusement, la combinaison d’une campagne israélienne répandant de fausses informations et les actions mal orientées de quelques individus trop zélés qui se considèrent comme les gardiens de la moralité publique, ont alimenté les médias occidentaux avec le genre d’histoires qui encouragent leurs stéréotypes habituels à l’égard des musulmans. Le Hamas est dépeint comme un mouvement fondamentaliste et extrémiste qui a pour projet de mettre en place un émirat islamique dans la bande de Gaza !

La campagne de diffamation a commencé juste après les événements sanglants qui ont eu lieu en juin 2007 et qui ont été présentés comme un coup de force militaire du Hamas dans la bande de Gaza. Depuis lors, les allégations et les accusations se sont intensifiées avec des termes tels que « Hamastan » et « Emirat de l’obscurité » employé par certains médias pour diffamer les efforts fournis par le gouvernement de Haniyeh pour garantir la sécurité et les services essentiels aux habitants de Gaza. De plus, les actions trop zélées de quelques éléments de la police et des services de sécurité ont été exploitées pour étayer des affirmations selon lesquelles le gouvernement avait mis en application la sharia et les punitions islamiques.

Il est vrai que certains à Gaza voudraient voir une application intégrale de la loi islamique, malgré le fait que le mode de vie politiquement et socialement plutôt conservateur à Gaza respecte en grande partie les principes de la sharia.

Plusieurs des journalistes et des personnalités qui sont venues visiter Gaza afin de constater et évaluer la situation, ont posé au premier ministre Haniyeh la même question — à savoir : « est-il dans l’intention du Hamas d’établir un état islamique dans la bande de Gaza ? » Sa réponse a toujours été claire : « Il ne peut y avoir aucun état palestinien sans Gaza et nous ne cherchons pas, par conséquent, à établir une entité séparée dans l’enclave de Gaza ni aucun genre d’émirat ou d’empire ici. »

Que nous dit le premier ministre ? « Le gouvernement à Gaza est un gouvernement élu et qui s’est engagé sur la déclaration universelle des droits de l’homme, la démocratie, le pluralisme, le respect des femmes et de leur liberté, la protection des libertés publiques et la non-intervention dans la vie privée. Sur la base de la protection des droits des Palestiniens nous ne cherchons pas à affecter leur dignité. Notre gouvernement travaille dans des circonstances exceptionnelles, et dans le cas d’irrégularités ou d’erreurs, nous les traitons directement. En ce qui concerne un état islamique, il est difficile de déterminer l’identité d’un état avant qu’il soit établi, car l’identité de l’état est liée à deux choses. D’abord, il est lié à la libération de la terre et à l’établissement d’une entité politique. En second lieu, il est engagé à donner aux personnes le droit de choisir et de décider. Nous sommes de sincères Islamistes, mais nous respecterons le choix de notre peuple. Si le peuple choisit un état qui soit islamique, c’est ce que nous mettrons en application, et si ce n’est pas le cas, nous comprendrons et respecterons ce choix aussi. »

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24 November 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net