16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Sur le long terme...

jeudi 16 avril 2009 - 07h:09

Khalid Amayreh

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


« Le monopole virtuel américain » du processus de paix permet à Israël de « contrôler pratiquement toute l’Autorité Palestinienne » et « renforce et perpétue la division géopolitique palestinienne. »

JPEG - 32.4 ko
Rassemblement de photos de prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes - Photo : AP

Du point de vue des Palestiniens, le futur apparaît sombre, mais ils ne veulent pas renoncer. Cette semaine, un groupe d’intellectuels palestiniens se sont retrouvés à Ramallah. Ils ont émis une vision sombre en ce qui concerne la volonté (et la capacité) de l’administration Obama à faire pression sur Israël afin de mettre fin à des décennies d’occupation de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et de Jérusalem-Est.

Le symposium a réuni plusieurs professeurs d’université et officiels du gouvernement qui sont unanimement tombés d’accord sur le fait que le nouveau gouvernement de droite israélien est « un ami des colonies » et « un ennemi de la paix ». Commentant sur la récente situation du processus de paix, Saeb Erikat de l’Autorité Palestinienne, affirme qu’Israël a offert de se retirer de 93.5 % des territoires palestiniens occupés en 1967. Selon l’offre, 5.8 % des territoires, pratiquement toutes les colonies à l’intérieur et autour de Jérusalem, seraient annexées à Israël.

En échange, les Palestiniens recevraient d’Israël une surface équivalente. Le reste de 0.7 % serait donné aux Palestiniens sous la forme d’un libre passage entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. En tout, les Palestiniens recevraient une superficie totale de 6,257 km², la même superficie qu’Israël a occupé en 1967. Cependant, Ereikat reconnaît que le problème principal est dans les détails. Il affirme qu’un kilomètre carré à Jérusalem n’est pas comparable à un kilomètre carré dans le désert du Néguev.

Israël a offert d’indemniser l’Autorité Palestinienne pour l’annexion de larges parties de Jérusalem-Est en cédant une surface équivalente dans la région du Néguev, particulièrement à proximité de la Bande de Gaza. Ereikat souligne qu’Israël continue de refuser d’admettre la responsabilité de la Nakba (ou la catastrophe), ainsi que la responsabilité de la détresse des réfugiés palestiniens expulsés de leur pays d’origine lorsqu’Israël a été crée en 1948. Il reconnaît que l’Autorité Palestinienne n’a aucun droit et aucune autorité pour faire des concessions à Israël en ce qui concerne le droit au retour. « Premièrement et avant tout, ceci est un droit personnel ».

L’officiel palestinien affirme que les pourparlers avec Israël sont terminés et sont dans une impasse. Tous sont dans l’attente de voir ce que l’administration Obama fera pour redémarrer les pourparlers de paix en panne.

Ibrahim Abu Jaber, un professeur Arabe-israélien de la ville de Um Al-Fahm, décrit les négociations israélo-palestiniennes comme « absurdes » et « une perte de temps ». Il ajoute que sous la rubrique de ces négociations, Israël a pu accomplir une expansion phénoménale des colonies juives en Cisjordanie, particulièrement à Jérusalem-Est.

Abu Jaber ajoute que « le monopole virtuel américain » du processus de paix permet à Israël de « contrôler pratiquement toute l’Autorité Palestinienne » et « renforce et perpétue la division géopolitique palestinienne » en créant deux entités politiques palestiniennes, une en Cisjordanie sous le contrôle d’Israël, et une autre à Gaza qui est complètement bloquée et continuellement attaquée.
Abu Jaber ajoute que l’Administration Obama continuera probablement d’exploiter les contradictions internes arabes afin d’éviter tout effort collectif et sérieux des Arabes de débarrasser le monde arabe de la mainmise américaine.

« Je crois que le futur, en tous cas le futur prévisible, ne prévoit rien de très positif pour la cause palestinienne. Le monde arabe est malheureusement divisé. Les Etats-Unis ont réussi à convaincre plusieurs régimes arabes que l’ennemi était l’Iran, et non pas Israël ». Il ajoute que le nouveau gouvernement israélien, dirigé par Benyamin Netanyahu, est un gouvernement fasciste qui essaie de se débarasser de la cause palestinienne tout en prétendant être en faveur de la paix. Hani Al-Masri, un commentateur des affaires courantes souligne qu’il y a des signes nets montrant que le monde bouge progressivement et doucement vers le « multipolarisme ». La communauté internationale continuera pour un certain temps à être sous « l’hégémonie et l’unipolarisme » américaines.

Al-Masri argumente que même la Russie, la Chine et l’Inde, en plus de l’Europe, sont des « pôles qui montent en puissance », pourtant, ils n’ont pas encore « la puissance économique et militaire » nécessaires qui les rendraient égaux face aux Etats-Unis. Il a ajoute que la crise financière mondiale a sans aucun doute ébranlé la capacité des Etats-Unis à agir avec insolence et arrogance comme ils l’ont fait tout au long de l’administration Bush.

Cependant, Al-Masri affirme que la manière dont ceci risque d’affecter la politique et le comportement américains au Moyen-Orient, particulièrement en ce qui concerne Israël reste encore à voir. Al-Masri critique le gouvernement de Ramallah de Mahmoud Abbas soutenu par les USA, ainsi que le gouvernement du Hamas à Gaza. Il ajoute que dans l’absence d’une réelle unité nationale palestinienne ni les pourparlers de paix avec Israël ni la résistance n’obtiendront des gains politiques tangibles pour le peuple palestinien.

« Dans l’analyse finale, nous avons deux côtés, l’une étant des pourparlers ouverts avec Israël, et Israël dit ?Non’ ». L’ autre voulant une trêve avec Israël, et Israël dit également ?Non’ ». Al-Masri fustige les pays arabes riches en pétrole pour avoir échoué à « sauver les Palestiniens de leur dépendance envers l’Occident, particulièrement envers les USA, ce qui détruit la volonté et la capacité des Palestiniens à dire ?Non’ lorsque ceci est dans l’intérêt de nos intérêts nationaux ».

Un seul pays arabe peut couvrir toutes les dépenses pendant plusieurs années. Ceci pourrait nous libérer de l’assujettissement aux Etats-Unis. Abdel-Sattar Qassem, professeur de sciences politiques à l’Université An-Najah présente une perspective différente, argumentant qu’Israël est en train de subir « un lent mais définitif déclin ». Israël est encore puissant, cependant depuis 2006, Israël a été en état en déclin.

Qassem attribue ce déclin à l’émergence des « forces de résistance » au Liban et en Palestine. « Il y a des forces arabes qui veulent résister et se battre, qui ne croient pas qu’Israël et l’Amérique détiennent le 99 % des cartes ». Qassem souligne que l’Iran est déterminé à garder sa politique de modernisation basé sur le développement national contre les v ?ux de l’Occident et d’Israël. Selon Qassem, Israël et l’Occident veulent garder les Arabes et les musulmans dans une position de perpétuelle infériorité sur le plan politique, économique et technologique.

Qassem argumente que les masses arabes sont plus courageuses et ont la volonté de confronter l’appareil de sécurité de l’état, qui selon lui affaibliront éventuellement le régime. Il a prédit qu’Israël deviendra avec le temps plus « goulu et génocidaire ». Il argumente que la possibilité qu’Israël utilise la bombe nucléaire contre les populations palestiniennes et/ou libanaises ne devrait pas être écartée. Il est de l’opinion que l’approche correcte du monde arabo-musulman serait d’adopter vis-à-vis d’ Israël « une résistance soutenue jusqu’à ce que le projet sioniste perde de son souffle et finisse par mourir ».

Du même auteur :

- Une feuille de vigne pour Netanyahou nienne - 4 avril 2009
- Creuser sa propre tombe - 23 mars 2009
- Construire sur d’impudents mensonges - 18 mars 2009
- Réhabiliter Hitler... en Israël - 8 mars 2008
- Et maintenant, le fantasme Mitchell - 3 février 2008
- Haniya : « Pas de cessez-le-feu sans levée du blocus ! » - 16 décembre 2008

2 avril 2009 - Al Ahrma Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/941...
Traduction de l’anglais : Christine Rossetti


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.