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Israël achète 25 avions F-35 aux USA ; un pas de plus vers une attaque contre l’Iran ?

vendredi 3 octobre 2008 - 07h:15

Sal Emergui - El Mundo

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Il s’agit d’une amélioration par rapport aux F-16 qu’utilise déjà l’armée de l’air israélienne.
Bush est opposé à une attaque menée par Israël contre les installations nucléaires iraniennes. Il y a quelques semaines, le Pentagone a vendu 1000 bombes capables de percer des bunkers. Israël s’est engagé à ne pas agir sans accord préalable avec les États-Unis.

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Exemplaire du F-35 vendu aux israéliens

JERUSALEM - Satisfaction au ministère de la Défense à Tel-Aviv. Avec toute la machinerie logistique et opérationnelle centrée sur le programme nucléaire iranien, (gardant comme deux autres priorités le groupe Hezbollah au Liban et le Hamas dans la bande de Gaza) les dirigeants militaires israéliens se félicitent des derniers jouets achetés au magasin de son principal allié et ami, les États-Unis.

La nouvelle acquisition, confirmée il y a quelques heures, garantit à Israël sa supériorité déjà plus qu’évidente dans le ciel du Proche-Orient. Il s’agit de la vente de 25 avions de combat F-35 annoncée par le Pentagone, une transaction évaluée à 15,200 millions de dollars. L’entente inclut la possibilité de 50 autres avions dans les années à venir. Israël est le premier pays à bénéficier de ces dispositifs, comme le confirment les porte-paroles de la société d’origine, Lockheed Martin.

Il s’agit d’une nette amélioration par rapport aux avions de combat F-16 qu’utilise déjà l’armée de l’air israélienne. Grâce à une technologie avancée de pointe, les F-35 peuvent voler à différentes hauteurs sans être détectés par le radar ennemi. Un être invisible dans les cieux. Il est plus précis que le F-16 ou F-15 dans les duels aériens et dans les bombardements contre des positions terrestres. La livraison finale de ces avions de combat dépend maintenant de l’autorisation du Congrès. Comme dans la plupart des opérations militaires, Israël appliquera sa propre technologie dans le F-35.

« Il est vital pour les intérêts de sécurité nationale américaine dans la région d’aider Israël à maintenir une haute capacité de défense aérienne et d’action contre des cibles terrestre, » justifient à Washington, où ils se sont rencontrés en juin, le président des Etats-Unis, George W. Bush et le Premier Ministre israélien Ehud Olmert qui se sont engagés sur sur ce sujet et sur d’autres dans le domaine militaire.

Bush et son administration, dirigée par le Secrétaire à la défense Robert Gates, ont manifesté clairement à Olmert leur opposition à une attaque menée par Israël contre les installations nucléaires iraniennes.

Objectif : maintenir la supériorité israélienne

Les États-Unis met en oeuvre ces jours-ci de nombreuses promesses. Depuis des mois, les ministres et les hauts fonctionnaires des deux pays tiennent des réunions pour concrétiser les différentes transactions dans le but de maintenir la supériorité militaire israélienne dans la région.

Au début du mois, le Pentagone a approuvé les transactions militaires avec Israël en trois étapes et pour une valeur de 330 millions de dollars. Il y a quelques semaines, le Pentagone a vendu 1000 bombes intelligentes (GBU-39) capables de percer des bunkers. Ce week-end on a appris le déploiement dans la base aérienne de Nevatim, dans le sud d’Israël, d’un radar américain capable d’identifier avec plus de précision et surtout plus rapidement une éventuelle attaque iranienne par des missiles de type Shihab 3.

« Avec ces mesures, les États-Unis veulent renforcer Israël, mais envoie également un message à l’Iran : les possibilités d’une attaque militaire augmentent tandis que vous poursuivez chaque jour l’enrichissement de l’uranium et que vous ne prenez pas au sérieux les négociations avec Javier Solana. L’option militaire est toujours là, » dit à El Mundo Meir Javedanfar, un expert iranien qui après avoir quitté sa ville natale de Téhéran et étudié en Grande-Bretagne, gère aujourd’hui un pôle d’analyse à Tel-Aviv.

La question est de savoir si ces nouveautés s’inscrivent dans la traditionnelle et étroite alliance politique, économique et militaire entre les États-Unis et Israël depuis sa création en 48 ou si ce sont des mesures spécifiques prises et annoncées pour faire face à une possible confrontation militaire avec l’Iran.

Les étapes à franchir avant une offensive

D’une part, les avions de combat F-35 et le radar américain en Israël sont des étapes nécessaires avant d’ordonner une offensive contre l’Iran, qui a mis en garde qu’il répondra en « anéantissant » Tel-Aviv. « L’arrière-garde est indispensable. Avec le nouveau radar qui localise un missile lancé à 2000 km, on réduit les dommages face aux représailles iraniennes », écrit le journaliste israélien Ron Ben Ishai. Le F-35 est idéal dans une éventuelle attaque contre les objectifs iraniens, car il peut se soustraire à des systèmes antiaériens.

D’autre part, le veto américain reste en place et le gouvernement israélien n’a pas l’habitude de violer les injonctions aussi fermes présentées par son principal allié dans le monde. Encore moins alors que 120 soldats et spécialistes américains sont en permanence sur le sol israélien pour faire fonctionner leur nouveau radar.

Le programme nucléaire iranien est considéré par les Israéliens comme une « menace existentielle » et les sondages montrent que la plupart des citoyens pensent que « Israël ne peut accepter en aucune manière que le régime iranien détienne la bombe nucléaire. » Mais l’incertitude politique nous invite à repenser une attaque imminente.

Olmert a déjà démissionné et Tzipi Lini, son successeur au parti Kadima se prend assez la tête pour tenter de former un gouvernement. Avec Olmert qui fait ses valises et Livni qui les défait, il est très peu probable qu’Israël ordonne en 2008 une offensive qui conduirait à une guerre régionale.

En outre, Israël s’est engagé à ne pas agir sans accord préalable avec les États-Unis. « Nous ne voulons pas de surprises », a déclaré en août un responsable américain à son homologue israélien.

Les services secrets israéliens (Mossad) suivent cela de très près et tentent de boycotter les plans iraniens. Il y a quelques semaines, le chef du Mossad, Meir Dagan, a averti Olmert que « Mahmud Ahmadinayad poursuit son objectif d’avoir des armes nucléaires, grâce à la passivité internationale. »

S’il n’y a pas de sanctions plus sévères contre Téhéran (comme le souhaiteraient Israël et les Etats-Unis) c’est en partie dû à l’opposition de la Russie et c’est peut-être pour cette raison qu’Olmert sera à Moscou lundi prochain. En pensant à Ahmadinejad, l’un des cauchemars d’Israël serait une nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Russie.

Du même auteur :

- Un feuilleton palestinien - 7 septembre 2008
- Israël libère 198 prisonniers palestiniens, reçus comme des héros en Cisjordanie - 30 août 2008
- Quatre athlètes palestiniens se préparent comme ils le peuvent pour les Jeux de Pékin - 22 juillet 2008
- L’eau de Gaza n’ira pas à l’Expo de Saragosse - 16 juillet 2008
- « Il n’y aura jamais la paix car Israël ne veut pas la paix mais nos terres » - 23 juin 2008

1° octobre 2008 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/...
Traduction de l’espagnol : Charlotte


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