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Quatre athlètes palestiniens se préparent comme ils le peuvent pour les Jeux de Pékin

mardi 22 juillet 2008 - 05h:35

Sal Emergui - El Mundo

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Parmi les milliers d’athlètes qui concourront aux Jeux olympiques de Pékin, il y a quatre Palestiniens. Un chiffre ridicule, mais pour eux, c’est déjà un miracle d’avoir atteint l’événement olympique.

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L’équipe de football féminin se repose après un dur entraînement - Photo : Sal Emergui

L’ancien et élégant principe du Baron Pierre de Coubertin ("L’important est de participer") s’applique parfaitement à la délégation palestinienne.

"Il est évident que nous n’avons pas l’ambition de gagner des médailles" (rires). "Notre but est simplement d’être là sur la piste, en agitant le drapeau palestinien, montrant à tous que nous sommes présents et fiers", explique Samar Araj, responsable du Comité olympique palestinien tandis que nous assistons à l’entraînement de la sélection féminine de football.

Elles se préparent pour un tournoi en Asie à la fin du mois ... en vue des Jeux de 2012. Il ne fait aucun doute que, dans Bethléem si quelque chose ne manque pas c’est la foi. Jackeline, capitaine de l’équipe, ajoute : "Je suis optimiste, nous avons le niveau pour jouer quelque que ce soit le tournoi international. Nous, les femmes palestiniennes, savons souffrir."

"Regardez, cette équipe est un exemple des difficultés que nous traversons. Cinq des filles sont de Ramallah et ne viennent pas toujours à l’entraînement car elles se heurtent aux postes de contrôle israéliens. Pour elles, c’est très compliqué et préfèrent rester à la maison que d’ attendre qu’un soldat vérifie et leur demande leurs papiers. Sans parler des quatre de la bande de Gaza qui en raison du blocus ne font plus partie de l’équipe", explique Araj.

La petite délégation palestinienne olympique a une star, Nader El-Masri, 28 ans. Un coureur qui, après de nombreux mois d’essais a atteint son objectif : il ne s’agit d’un nouveau record personnel ou palestinien, mais du fait d’être en mesure de quitter Gaza, bloqué par Israël (qui contrôle également l’espace aérien et maritime) et dont les deux autres sorties sur le monde, en l’occurence pour Pékin, sont la porte égyptienne de Rafah, également fermée, et la Méditerranée.

"Je suis très heureux d’être en mesure de participer aux Jeux Olympiques, mais triste de quitter ma femme et mes trois enfants qui vivent l’état de siège depuis des mois", a t-il expliqué il y a quelques semaines lorsqu’il est sorti de la bande de Gaza pour aller s’entraîner à Jéricho. À Pékin, il concourra avec de vraies stars qui dans leurs pires cauchemars n’imaginent pas la souffrance quotidienne d’ El Masri dans sa modeste maison Bet Janun, au nord de la bande de Gaza.

"Dans la bande de Gaza il n’avait aucun équipement pour pouvoir s’entraîner et pour aller en Cisjordanie il mettait au moins une journée. Mais au niveau de sa préparation il est loin de ses concurrents », admet Samar.

A Jéricho El Masri a rencontré la nageuse de 16 ans, Nadir Elgruf, elle est comme Zakia Nasser de Bethléem, ils ont affronté un obstacle, peut être unique au monde comme nous le raconte Samar : "Oui, il se sont entraînés dans des petites piscines parce que dans toute la Palestine il n’y a pas de piscine olympique. Avec les problèmes que nous avons déjà je sais que ce n’est pas important, mais pour les nageurs c’est crucial. Au moins pour être là avec le drapeau palestinien."

Le quatrième mousquetaire, le coureur Hamzi Hamdo, est de Jérusalem-Est et également très jeune, 18 ans. Ils sont peu nombreux, mais il y a une progression depuis les Jeux d’Athènes de 2004, où seulement deux Palestiniens ont participé. Tout le monde se souvient de l’audace de la coureuse de 19 ans Sana Abu Bjit. "Il y a une nouvelle génération qui veut se consacrer au sport pour échapper aux problèmes quotidiens, du mur, des postes de contrôle, de manque d’espoir. Nous leur donnons le moyen de rêver à quelque chose", explique le porte-parole du Comité olympique, qui n’exclut pas de concourir un jour contre Israël.

"Le sport a toujours été un moyen de rapprocher les peuples donc pourquoi ne pas jouer contre eux en rencontre amicale ?" demande t-il en attendant une réponse qui ne vient pas.

Pékin est proche. L’important est de participer ... "et de brandir notre drapeau", ajoutent-ils à Bethléem.

17 juillet 2998 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/...
Traduction de l’espagnol : Charlotte


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