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Le gouvernement irakien au bord de la désintégration

jeudi 9 août 2007 - 18h:27

R.I - El Watan

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La coalition gouvernementale irakienne semblait hier au bord de la désintégration après la décision de quatre ministres irakiens de boycotter le gouvernement de Nouri Al Maliki, déjà fragilisé par la démission récente de six ministres sunnites, a indiqué hier l’AFP.

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La coalition gouvernementale irakienne, ici réunie sous haute protection américaine dans la "zone verte" semblait mardi au bord de la désintégration - Photo : AFP

Sur les 40 ministres du gouvernement, présentés au complet le 8 juin 2006, dix-sept ont démissionné, présenté leur démission ou boycottent les réunions du cabinet, paralysant ainsi le travail entrepris il y a un peu plus d’un an. Le Premier ministre est désormais bien en peine d’honorer les promesses faites au peuple irakien il y a tout juste quatorze mois : la réconciliation nationale, la sécurité et la reconstruction du pays. « Le gouvernement ne peut survivre à toutes ces défections », estime Joost Hiltermann, un expert de l’Irak, du cercle de réflexion International Crisis Group.

« Les chiites et les Kurdes ne veulent pas céder le pouvoir aux personnes auxquelles ils ne font pas confiance. Mais s’ils ne le font pas, il n’y aura pas de réconciliation. La seule chose à laquelle on puisse ensuite s’attendre est la guerre civile », a-t-il expliqué à l’AFP par téléphone. « Même avec le gouvernement au complet, la paralysie est totale », relève-t-il, pessimiste.

Depuis l’invasion américaine du pays en 2003, l’Irak est plongé dans les conflits interconfessionnels qui ont fait des dizaines de milliers de morts dans le pays et rongent le gouvernement lui-même. Lundi soir, ce sont les ministres de la Liste nationale irakienne, des hommes politiques laïques proches de l’ancien Premier ministre, Iyad Allaoui, qui ont annoncé le boycottage des réunions du gouvernement. « Il s’agit d’un avertissement au Premier ministre, qui doit suivre le programme de réconciliation nationale », dit un responsable du groupe, Ibrahim Jounabi.

Echec

Les ministres pourraient démissionner si leurs demandes ne sont pas prises en compte, rejoignant leurs collègues sunnites du Front de la concorde nationale et chiite du groupe Sadr. Le 1er août, les six ministres du Front, principal bloc sunnite au gouvernement avec 44 des 275 sièges, avaient remis leur démission au Premier ministre, à l’issue d’un mois de désaccord.

Avant eux, en juin, cinq ministres alliés au dirigeant radical chiite Moqtada Sadr avaient démissionné. Les dirigeants irakiens (le Premier ministre, le président Jalal Talabani et le vice-président Adel Abdel Mahdi) ont souhaité dimanche la tenue d’une réunion cette semaine entre tous les partis pour mettre fin aux querelles intestines. « Le gouvernement a échoué à tous les niveaux parce qu’il n’a pas réussi à s’en tenir à ses obligations », a commenté le Cheik Khalaf Al Ilayan, un député du Front de la concorde nationale. « Compte tenu du nombre de défections, le gouvernement n’a plus de légitimité pour prendre des décisions », a-t-il estimé.

Et d’ajouter : « Si j’étais Premier ministre, je démissionnerais. » Les ministres du Front protestent contre les raids et campagnes d’arrestations menés, selon lui, par des milices chiites alliées à la coalition de M. Maliki contre la minorité sunnite.

Les chiites accusent les sunnites, au pouvoir sous Saddam Hussein, de soutenir des groupes d’insurgés qui commettent des attentats. Washington, qui soutient le Premier ministre, manifeste aussi des signes d’impatience alors que 155 000 soldats américains sont déployés dans le pays et que des voix aux Etats-Unis appellent au retrait.

La population irakienne, première victime du chaos, semblait mardi davantage préoccupée par ses problèmes quotidiens que par les considérations politiques. A une température avoisinant les 50 degrés, s’ajoute la pénurie d’eau et d’électricité.

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8 août 2007 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elwatan.com/spip.php?pag...


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