Selon un rapport d’Oxfam et d’une coordination d’organisations irakiennes, jusqu’à huit millions d’Irakiens ont besoin d’une aide d’urgence immédiate, alors que près de la moitié de la population vit en situation de « pauvreté absolue ».

Ce sont les enfants irakiens qui courent le plus de risques, selon le rapport - Photo : EPA

Environ quatre millions de personnes manquent de nourriture et souffrent « d’un pressant besoin de différents types d’assistance humanitaire » ajoute le rapport présenté lundi à Amman.

« Les Irakiens endurent un manque croissant de nourriture, d’abris, d’eau et d’hygiène, de soins de santé, d’éducation et de travail » disait le rapport rédigé par Oxfam et le Comité de coordination des ONG en Irak (NCCI).

Le rapport écrit également qu’il y a actuellement deux millions de gens déplacés et plus de deux millions de réfugiés. La plupart d’entre eux ont fui en Jordanie et en Syrie.

« Une image sinistre »

Un des portes parole de la mission des nations Unies en Irak qualifia le rapport « d’image sinistre ». « Nombre de chiffres et pourcentages du rapport sont tirés de nos sources...ainsi nous adhérons à ses conclusions. »

« Le gouvernement de l’Irak représente en définitive l’autorité en Irak et il assume la responsabilité du bien être de son peuple. » ajoute-t-il.

Les services irakiens ont été plongés dans la crise du fait que la plupart de ceux qui cherchent refuge ailleurs sont des personnes qualifiées, selon le rapport.

« La « fuite des cerveaux » dont l’Irak fait l’expérience aggrave la situation de services publics déjà inadaptés, parce que des milliers de médecins, d’enseignants, d’ingénieurs des eaux et d’autres professionnels sont forcés de quitter le pays », toujours selon ce rapport.L’arrivée des réfugiés irakiens dans les pays voisins a placé ces deux pays sous une forte tension en matière de santé, d’éducation et de services sociaux.

« Rations de crise »

Seuls soixante pour cent des quatre millions de personnes dépendant d’une aide alimentaire ont accès aux rations distribuées par le système gouvernemental (96% en 2004). Le nombre d’Irakiens privés d’accès à l’eau potable a crû de 50 à 70% depuis 2003.

L’absence d’installations sanitaires a aussi été mise en lumière par ce rapport, selon lequel 80% des Irakiens n’ont pas accès à l’hygiène.
Toujours selon la même source, ce sont les enfants qui sont le plus durement touchés par la chute des moyens de vivre : le taux de malnutrition des enfants est passé de 19% avant l’invasion américaine à 28% actuellement.

« Malgré les contraintes imposées par le gouvernement irakien, les Nations Unies et les donateurs internationaux peuvent faire plus en matière d’assistance humanitaire pour réduire cette souffrance superflue ».

Il est recommandé au gouvernement de Nuri al-Maliki - Premier ministre irakien - de décentraliser la distribution de l’aide en direction des autorités locales, et de rendre plus facile l’intervention des organisations de la société civile.

Moins de morts

Pendant ce temps, en Irak, des officiels militaires américains affirment avoir constaté une chute de leur nombre de morts en Juillet. En avril, 104 soldats américains ont trouvé la mort, nombre qui monta brusquement à 126 en mai, et décrût légèrement en juin (101 victimes militaires).

Pour juillet, on compte 69 décès de soldats américains, la moitié des victimes de mai [selon Irak Coalition Casualties : 80 américains, 8 britanniques et 1 polonais, soit un total de 89 tués en juillet 2007 - N.d.T].

Selon la police irakienne, le nombre de civils tués a diminué de 36%, d’environ 1900 en mai à 1342 en juin.

Le général Petraeus, commandant des forces américaines en Irak : « Les cheikhs, les tribus et les leaders se sont regroupés pour décider de s’opposer à al-Quaeda et il en a résulté une situation nettement améliorée sur le plan de la sécurité. »

En dépit de ce qui apparaît être au moins un répit en termes de morts civiles et militaires, bien des gens disent qu’il n’y aura pas de sécurité sans un gouvernement irakien stable.

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30 juillet 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduit de l’anglais par Michel Zurbach