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Olmert : "Tous les juifs ne souhaitent pas émigrer en Israël"

vendredi 13 juillet 2007 - 16h:58

Amiram Barkat - Ha’aretz

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Les dirigeants juifs sont préoccupés par la tendance à délégitimer Israël.

Le Premier ministre Ehoud Olmert a déclaré jeudi que bien qu’il tînt "dans son âme et son coeur, l’immigration en Israël pour la réponse ultime", il reconnaissait que tous les juifs n’aspiraient pas à vivre en Israël.

S’exprimant jeudi lors d’une conférence sur l’avenir du peuple juif, qui se tenait à Jérusalem, Olmert appelait les dirigeants juifs à trouver une voie pour aider Israël à construire une identité juive qui fasse de ce pays un lieu chargé de sens et d’espoir. La conférence, à laquelle participent des universitaires, des dirigeants d’organisations juives et d’importants politiciens israéliens, a été organisée par le Jewish People Policy Planning Institute (JPPPI, Institut pour les Perspectives politiques du peuple juif).

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Colons juifs débarquant à Tel Aviv en provenance de New-York - Photo : AP

La tendance à délégitimer l’existence d’Israël comme état juif croît, non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis, selon des universitaires et des dirigeants de la communauté juifs étasuniens. Les attaques anti-israéliennes, ont-ils affirmé, sont même en train de commencer à affecter ceux qui soutiennent Israël, accusés de tenter d’empêcher tout débat public. Cette tendance à la délégitimation a été un des sujets débattus à la conférence sur l’avenir du peuple Juif qui s’est ouverte à Jérusalem mardi matin (10 juillet, NdT).

Avinoam Bar-Yosef, directeur général du JPPPI, a déclaré que les attaques contre Israël aux Etats-Unis constituaient une « menace à long terme » contre le statut d’Israël, ainsi que ceux des organisations juives américaines et du lobby pro-israélien. « L’attention du public est maintenant focalisée sur l’Europe, à cause de certaines initiatives comme le boycott universitaire britannique », a-t-il affirmé. « Aux Etats-Unis, le problème est encore sous contrôle. Mais en tant qu’institut de planification, nous croyons qu’il est nécessaire d’élaborer une politique sur cette question, dès maintenant ».

Le président de l’Université Brandeis, Jehuda Reinharz, a déclaré à Haaretz que les universitaires étasuniens sont en première ligne de ceux qui dénient à Israël le droit d’exister en tant qu’Etat juif. Aux vieux partisans de cette position, comme Tony Judt et Noam Chomsky, se sont joints l’an dernier Stephen Walt et John Mearsheimer, tous deux enseignants dans des institutions universitaires réputées, lesquels ont accusé l’ American Israël Public Affairs Committee (AIPAC) de dicter la politique extérieure étasunienne.

Leur article, qui a déclenché une tempête, sera développé dans un livre dont la publication est prévue pour septembre prochain. Le fait qu’un éditeur respecté a versé par avance une somme se montant à des centaines de milliers de dollars montre combien il trouve le sujet brûlant, a déclaré Reinhartz. Ajoutant : « Mon sentiment et celui de nombreux autres observateurs qui suivent les publication de Walt et Mearsheimer et autres, est que nous nous trouvons au début d’une nouvelle ère dans l’attitude à l’égard d’Israël aux Etats-Unis ».

Abraham Foxman, directeur national de l’Anti-Diffamation League (ADL) croit que le livre deJimmy Carter Palestine : Peace Not Apartheid, sorti en novembre dernier, a eu un impact beaucoup plus grand que d’autres publications. « Dans le passé, les gens qui affirmaient que les partisans d’Israël contrôlaient les médias et la politique étaient marginaux », a déclaré Foxman. « Mais depuis que l’ex-président l’a dit lui aussi, cette idée a gagné en légitimité dans le discours dominant ». « Aujourd’hui, le débat porte déjà sur des questions telles que : Dans quelle mesure les juifs dominent-ils ? »

Foxman a déclaré que les juifs qui essaient de s’opposer aux attaques contre Israël s’entendent accuser de miner la liberté d’expression. « J’ai reçu des lettres de professeurs universitaires dans lesquelles ceux-ci déclarent que quand j’accuse quelqu’un d’antisémitisme, je tente de réduire au silence un débat public », dit-il. « Quand le président de l’Université de Harvard a dit que la délégitimation d’Israël aidait les antisémites, il a été accusé de réduire le débat public au silence ». « Personne n’aurait porté contre lui pareille accusation s’il avait parlé de racisme et de xénophobie ».

Reinhartz a déclaré être préoccupé par l’absence de réponse efficace aux publications anti-israéliennes. « Je ne vois pas d’effort conjugué des organisations juives pour lutter contre cette tendance, et, à la vérité, moi-même je ne vois pas comment on pourrait faire », a-t-il déclaré.



Sur le même thème, par Jean Bricmont :

- La dé-sionisation de la mentalité américaine

Du même auteur :

- Membres de la Tribu / L’épée à double tranchant du « Pouvoir Juif »

Amiram Barkat - Ha’aretz, le 10 juillet 2007
Traduit de l’anglais par Marie-Ange Patrizio


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