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Membres de la Tribu / L’épée à double tranchant du « Pouvoir Juif »

mardi 5 juin 2007 - 06h:35

Amiram Barkat - Ha’aretz

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La croyance que les juifs de la diaspora sont plus loyaux à Israël qu’aux pays où ils vivent est l’attitude négative classique la plus répandue envers les juifs, selon une enquête de l’Anti Defamation League sur cinq pays européens.

L’enquête, publiée la semaine dernière, a trouvé que 51% de répondants croyaient que les juifs étaient plus loyaux à Israël qu’aux états dont ils étaient citoyens. Le stéréotype classé deuxième en popularité était la croyance que les juifs possédaient un pouvoir excessif dans les marchés financiers internationaux.

En commentant ces résultats, Abraham Foxman, le directeur national d’ADL, a décrit de telles croyances comme étant de l’antisémitisme traditionnel - et alors qu’il a probablement raison, il est impossible d’ignorer la façon problématique dont les juifs et les israéliens voient ces stéréotypes. Accuser les juifs de la diaspora de double allégeance est bien sûr un phénomène relativement nouveau, mais Foxman le voit comme une version d’une vieille perception antisémitique qui considère les juifs comme non loyaux à leur patrie ou leurs chefs. Un exemple important de telle croyance, selon Foxman, est l’utilisation par Joseph Staline du mot « cosmopolite » comme un code pour les juifs, insinuant leur déloyauté envers l’Union Soviétique.

Il y a évidemment une ligne fine entre les formulations traditionnelle et contemporaine, depuis que l’état d’Israël se considère comme appartenant à tous les juifs du monde et accorde une citoyenneté automatique à toute personne ayant au moins un grand parent juif. Quelque fois, les politiciens israéliens ont causé un émoi en mettant l’accent sur cette notion inflammatoire, comme lorsque Ariel Sharon, alors premier-ministre, a appelé les juifs français de « rentrer à la maison » en Israël en 2004 dans la lumière de l’antisémitisme montant dans leur pays. C’était encore pire quand Silvan Shalom, alors ministre des affaires étrangères, a déclaré lors d’une visite à Istanbul en 2003 et après les explosions dans deux synagogues là bas, qu’Israël devait protéger les juifs partout. Quand on lui a demandé son opinion sur de tels commentaires, Foxman a dit, en une sorte d’euphémisme, que certaines remarques des politiciens israéliens ces dernières années ont été insensibles.

Mais ceux qui pensent que seulement les juifs en Turquie et France affrontent des accusations de double allégeance, se trompent. Des doutes concernant l’allégeance de juifs étasuniens sont derrière l’insistance du gouvernement des Etats-Unis à ne pas commuer la peine à perpétuité de Jonathan Pollard, le citoyen étasunien condamné en 1986 pour espionnage en faveur d’Israël. Le cas Pollard est venu à l’avant encore une fois cette semaine quand l’ambassadeur étasunien en Israël a déclaré qu’il était improbable que Pollard serait relâché. Pour cette raison, l’on peut dire que la menace posée aux relations entre les Etats-Unis et Israël par la lutte publique pour la libération de Pollard, cette menace pâlit en comparaison du risque que cette lutte pose à la situation des juifs à l’intérieur de la société étasunienne.

En même temps, 68% des espagnols répondant à l’enquête de l’ADL, 54% des polonais, 42% des italiens, 28% des français et 25% des allemands ont déclaré que c’était « probablement vrai » que les juifs avaient trop de pouvoir dans les marchés financiers internationaux.

Bien que l’enquête a trouvé que le mythe du pouvoir économique juif était le deuxième stéréotype le plus populaire à propos des juifs, cela pourrait en effet être le stéréotype juif le plus répandu dans le monde. Même dans des pays où il n’y a jamais eu de larges communautés juives, comme la Chine ou le Japon, les juifs sont supposés avoir une touche en or dans les affaires. Le mythe du pouvoir juif politique est aussi répandu au Japon, et il y a des anecdotes à propos des japonais donnant à leurs relations juives une copie ds « Protocoles des sages de Sion » comme cadeau.

Il n’y a pas de doute que les mythes concernant le pouvoir juif proviennent de l’antisémitisme classique, mais en même temps, c’est difficile de trouver une seule organisation juive internationale qui n’a pas usé de l’admiration exagérée envers les juifs. Par exemple, Edgar Bronfman (le père), se vante d’avoir rencontré beaucoup de chefs du monde en tant que président du Congrès Juif Mondial. Il serait intéressant de trouver combien de ces gens s’intéresseraient à Bronman s’ils étaient plus capables d’estimer le pouvoir du CJM.

Foxman s’est montré mal à l’aise quand il a été interrogé sur ce sujet. Il a dit que les chefs juifs et les organisations n’avaient pas besoin d’enflammer le mythe du pouvoir juif, mais il ne considérait pas illégitime pour de tels individus et groupes de profiter passivement de l’image gonflée de tel pouvoir.

Je préfère la ligne plus ouverte et auto désapprobatrice de Malcolm Hoenlein, le vice-président exécutif de la Conférence des Présidents des Majeures Organisations Juives Etasuniennes, qui a dit à la résidence du Président à Jérusalem il y a deux ans, que éle pouvoir juif était ce que les autres gens considéraient comme tel". Concernant notre vrai pouvoir, il a dit en même temps, "il est chanceux que seuls nous connaissons ce qu’il est".

25 mai 2007 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...
Traduction de l’anglais : IA


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