La ville a été transformée en une zone judaïsée en isolant ses Palestiniens chrétiens et musulmans dans un ghetto infiltré et encerclé par des colons juifs.

Jérusalem-Est colonisé (gulf news)

La question de Jérusalem occupée constitue le facteur le plus basique derrière la lutte arabe et islamique contre la politique coloniale israéliene visant à judaïser la Palestine. Jérusalem occupée, symbole de trois religions : judaïsme, christianisme et islam, est isolée de ses racines chrétiennes et islamiques et changée en zone exclusive réservée aux seuls juifs parce que « ils sont le peuple élu de dieu » !

La ville a été transformée à l’intérieur comme à l’extérieur en une zone judaïsée, par la séparation systématique de ses Palestiniens chrétiens et musulmans dans un ghetto complètement infiltré et encerclé par des colons juifs. La politique officielle d’Israël est d’encourager de plus en plus de juifs à « s’implanter » dans le secteur arabe-palestinien de Jérusalem occupée afin d’éradiquer graduellement toute présence palestinienne à l’intérieur ou autour de la ville arabe.

L’OLP a préparé un rapport soigneusement documenté listant chaque démarche unilatérale entreprise par Israël pour changer le statut démographique de la ville en faveur d’une présence juive. Selon ce rapport, le mur de l’apartheid (séparation) qui entoure Jérusalem occupée a été construit pour consolider le contrôle du passage de personnes dans la ville entre les mains des militaires israéliens. Les occupants juifs peuvent fermer la ville devant les Palestiniens chrétiens ou musulmans en quelques secondes, séparant ainsi les Palestiniens de leurs églises et mosquées situées dans la zone emmurée de Jérusalem-Est. Le mur a placé des dizaines de milliers de Palestiniens en-dehors de son périmètre, les coupant donc de la ville.

Cela fait partie, en effet, de la politique coloniale israëlienne esquissée dès 1967 dans le seul but d’éradiquer toute présence palestinienne chrétienne et musulmane de Jérusalem occupée qui est à présent une zone isolée face à une judaïsation complète. La politique israélienne a interdit que la la future capitale d’un état palestinien indépendant soit implantée dans le secteur arabe-palestinien de la ville. En outre, elle a créé une ombre d’incertitude sur la destinée de milliers de Hiérosolimytains palestiniens, c’est le moins qu’on puisse dire.

Les migrations forcées, ce n’est pas du nouveau pour les Palestiniens. Ils les subissent depuis la création de l’Etat d’Israël, qui a causé l’arrachement de leurs terres, maisons et fermes en 1948. Israël prétend que le mur est destiné à séparer Israéliens et Palestiniens pour assurer la sécurité, mais il sépare les Palestiniens de leurs terres et leur dénie leurs droits humains légitimes en tant qu’être humains.

Hanna Eisa, professeur de droit international et secrétaire général de l’Association islamique/chrétienne l’explique clairement : « Le processus d’annexion de terres palestiniennes dans Jérusalem par la politique coloniale systématique de l’état israélien vise à isoler Jérusalem de ses quartiers arabes et à la déconnecter de la Cisjordanie, son extension palestinienne géographique, en préparation à l’annexion complète à l’état israélien ».

Cela me rappelle des souvenirs précis d’actes israéliens similaires dans le passé, quand il est dit que "l’avenir de la vieille ville de Jérusalem est devenu la réplique exacte de ce qui est arrivé à Jaffa et à Acre, deux villes qui étaient palestiniennes en 1948, lorsque leurs habitants palestiniens furent contraints par les armes à quitter, pour permettre une immense majorité juive là-bas".

Israël a approuvé des plans pour relier les colonies à l’extérieur de ce qu’on nomme « la municipalité de Jérusalem métropolitaine » avec d’autres dans la zone pour élargir la présence juive dans la ville. Elles ont été connectées par des autoroutes et des tunnels aux colonies de Cisjordanie et avec les zones géographiques de la ligne verte israélienne créée en 1949.

Quand le mur sera complet, il comprendra à l’intérieur de la zone de Jérusalem occupée 12 grandes colonies soit plus de 176.000 colons. Jérusalem-Est occupée, le secteur arabe-palestinien, aura 44 % de sa population constitués de colons juifs, en plus des 27 colonies entourant Jérusalem aux quatre coins. Cela permettrait aussi au mur achevé d’avaler plus de 90 % de la zone de 1967 élargie de Jérusalem-Est, (soit 70km²) pour faire partie d’Israël en propre.

Le mur de l’apartheid a été construit de manière à encercler les villes et villages palestiniens aux trois coins et d’isoler leurs habitants de leurs champs et fermes, annexés, les faisant otages dans une grande prison avec une restriction absolue de mouvement. Quand la construction sera terminée, le mur isolera de la Cisjordanie quelque 225.000 Hiérosolymitains palestiniens et entraînera l’annexion israélienne d’une ligne de 4 km de profondeur dans les territoires palestiniens (la rive ouest du Jourdain) qui pourraient emprisonner environ 200.000 Palestiniens dans la zone de Jérusalem occupée et empêcher un nombre équivalent de rejoindre librement Jérusalem occupée des zones proches en Cisjordanie.

Pour exacerber une situation déjà dégradée, un projet spécial est exécuté depuis août 2003 pour compléter le mur encerclant Jérusalem occupée et rendre l’isolement de la Jérusalem arabe hermétique. L’objectif est de séparer complètement Jérusalem-Est occupée de ses quartiers arabes-palestiniens et d’atteindre un contrôle israélien complet sur sa croissance et son développement afin d’éliminer la présence palestinienne dans la ville. Avec la corde du bourreau se resserrant autour du cou de Jérusalem occupée, que vont faire les musulmans et les arabes ?

* Assad Abdoul Rahman est président de la Palestinian Encyclopedia.|

18 août 2012 - Gulf News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://gulfnews.com/opinions/column...
Traduction:Info-Palestine.net - Marie Meert