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Les officiers israéliens qui ont laissé agoniser un Palestinien doivent payer

mardi 21 février 2012 - 07h:56

Editorial - Haaretz

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L’histoire effroyable d’un voleur de voiture palestinien sorti prématurément de l’hôpital et placé en détention policière.

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La violence sous toutes ses formes est quotidiennement appliquée par les troupes israéliennes en Palestine occupée. Ici, à Hébron en octobre 2011, un flic israélien empoigne une écolière qui manifestait au checkpoint avec sa classe et ses enseignantes - Photo : John Janney

Un acte inqualifiable a été commis en Israël. Tard dans la nuit, un officier de la Police d’Etat israélienne a jeté un certain Omar Abu Jariban - blessé, en pleine confusion et nu-pieds - sur le bord de la route et l’a laissé mourir sur place.

Cette histoire glaçante qui s’est déroulée en été 2008 a été rapportée par Chaim Levinson dans l’édition en hébreu de Haaretz de vendredi. L’incident devrait empêcher de dormir un certain nombre d’Israéliens. Des mesures sévères devraient être prises contre tous ceux qui sont responsables.

Abu Jariban, qui vit à Rafah dans la bande de Gaza et qui n’était pas autorisé à entrer en Israël, fut grièvement blessé lors d’un accident alors qu’il roulait avec un ami à bord d’une voiture volée. Il fut renvoyé du Centre médical Sheba à Tel Hashomer avec un cathéter urinaire toujours en place, des langes pour adultes toujours nécessaires, et alors même qu’il nécessitait d’autres soins médicaux et de la rééducation, il fut placé en détention policière. Les responsables de l’hôpital et de la police se renvoient à présent des accusations quant à la responsabilité de son renvoi prématuré et déraisonnable de Sheba.

Ayant échoué à identifier Abu Jariban aux postes de police de Rehovot et Kvar Sava, les responsables policiers prirent la décision de se débarrasser du détenu blessé, malade et en pleine confusion, pour l’emmener au checkpoint frontalier de Maccabim. Trois officiers de police le poussèrent dans un véhicule de police. Arrivés au checkpoint, le commandant refusa de prendre l’homme, alors ils jetèrent le blessé hors du véhicule, en pleine obscurité, sur le bas-côté de l’autoroute 45, entre la Prison d’Ofer et le checkpoint d’Atarot. Il ne portait qu’un pyjama d’hôpital et était toujours rattaché au cathéter.

Son corps fut découvert deux jours plus tard. « Il avait simplement été jeté aux chiens » dit le frère d’Abu Jariban, Mohammmed, par téléphone depuis Gaza. Ce frère, chose horrible, a raconté les événements dans les moindres détails.

En mars 2009, après enquête par le département du Ministère de la Justice chargé d’investigations sur les officiers de police, la décision fut de ne poursuivre que deux des officiers impliqués dans le largage et l’abandon d’ Abu Jariban sur le bas-côté de la route, dans les deux cas pour homicide par négligence criminelle. Le stade probatoire du procès n’a même pas encore commencé, mais depuis, l’un des accusés a reçu une promotion au sein de la police. Un troisième officier, soumis à des poursuites disciplinaires après l’incident a également bénéficié d’une promotion par la suite.

Il y a des individus responsables de cet acte odieux, et ils doivent payer pour leurs actes. Il ne suffit pas de se contenter des recommandations très partiales du département d’investigations de la police. Le procureur général doit ordonner une enquête complémentaire plus détaillée sur la conduite de Sheba et de la police au cours de cet incident.

19 février 2012 - Haaretz.com - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/print-editio...
Traduction : Info-Palestine.net - Marie Meert


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