Si Téhéran parvenait à l’arme atomique, cela pourrait empêcher Israël d’attaquer les groupes islamiques soutenus par l’Iran au Liban et à Gaza, le Hezbollah et le Hamas.

La quête de l’Iran pour la possession de la technologie nucléaire.

Galerie photos sur : Washington Post

Jérusalem. Un Iran nucléarisé rendrait plus difficile toute action d’Israël contre ses ennemis les plus proches, a déclaré ce mardi un responsable militaire israélien, laissant penser que les retombées sur la région seraient grandes si Téhéran réussissait à fabriquer la bombe.

Le chef de la division Planification de l’armée israélienne, le général Amir Eshel, a déclaré que si Téhéran parvenait à l’arme atomique, cela pourrait empêcher Israël d’attaquer les groupes islamiques soutenus par l’Iran au Liban et à Gaza, le Hezbollah et le Hamas.

«  Si nous sommes forcés d’agir à Gaza ou au Liban, sous le parapluie nucléaire iranien les choses deviendraient différentes » a dit Eshel lors d’un briefing de presse à Jérusalem.

Il a mis en garde, un Iran avec l’arme nucléaire déclencherait dans la région, selon lui, une course à l’arme atomique qui conduirait « à une jungle nucléaire mondiale ».

Israël prévient le monde depuis des années, il ne faut pas laisser l’Iran développer la technologie qui lui permettrait de fabriquer la bombe. Israël craint qu’un Iran armé de la bombe atomique pourrait menacer Israël dans sa survie, laissant entendre qu’Israël pourrait frapper l’Iran militairement si les sanctions internationales ne mettaient pas fin au développement nucléaire.

L’Iran affirme que son programme nucléaire est destiné à produire de l’énergie, pas à fabriquer une bombe, et ne manifeste aucun signe qu’il pourrait l’abandonner.

Israël lui-même aurait un stock important d’armes nucléaires et, contrairement à l’Iran, il n’a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire.

Se fondant sur des photographies et du matériel sortis clandestinement d’Israël sur son principal réacteur nucléaire au milieu des années quatre-vingt, des experts ont conclu qu’Israël devait posséder plusieurs centaines d’ogives nucléaires.

Israël poursuit une politique d’ « ambiguïté » sur les armes nucléaires. Il refuse de confirmer ou d’infirmer leur existence et répète qu’il ne sera pas le premier à introduire l’arme nucléaire au Moyen-Orient.

Eshel s’est exprimé auprès des journalistes à un moment où les tensions dans le monde s’exacerbent autour des aspirations de l’Iran au nucléaire. La semaine dernière, un scientifique iranien sur le nucléaire est mort dans un attentat à la voiture piégée à Téhéran, le quatrième attentat contre un membre de l’équipe nucléaire d’Iran. L’Iran a imputé cet assassinat à Israël, qui n’a fait aucun commentaire, et aux États-Unis, qui ont nié toute implication.

L’Iran a aussi menacé de fermer le détroit d’Ormuz, point de passage d’un sixième du pétrole mondial, si les sanctions internationales devaient bloquer les exportations du pétrole iranien.

Eshel a dit encore qu’Israël s’inquiétait des « énormes stocks d’armes chimiques » que possède la Syrie et qui pourraient parvenir à des groupes militants comme le Hezbollah si le régime du président Bashar el-Assad tombait. Et de prédire que cela arrivera bientôt.

Voir aussi :

 Iran : Israël et les Etats-Unis poursuivent leur campagne d’assassinats de scientifiques - d’après Al Jazeera

Le Caire, le 17 janvier 2012 - Washington Post - traduction : Info-Palestine.net - JPP