Les ruelles de Damas sont si étroites que deux hommes ont du mal à s’y croiser sans que l’un ne s’efface pour laisser passer l’autre. Nous marchons de front en bavardant. Arrive un jeune homme à vélo. Loin de forcer le passage, il pile juste devant nous et, dans un superbe anglais et un large sourire, nous demande : "Where are you from ?"- D’où êtes-vous ?- Nous répondons en chœur : "From France". Son visage racé s’illumine tandis qu’il pose sa main droite sur son cœur et nous dit : "I love France !"
Il n’en dira pas plus parce qu’à l’évidence les mots lui manquent en anglais mais il a déjà tout dit pour qu’un lien très étroit se soit créé entre nous. Nous lui rendons son sourire et son message : "We love Syria !". Il repart en sifflotant, se retourne et nous fait un petit signe de main qui en dit long.
Le chauffeur de taxi
C’est vendredi à Damas et dans le cœur de tous les musulmans. Un chauffeur de taxi me monte à toute allure en haut du mont Qassioun pour la modique somme de 30 livres syriennes. C’est une belle soirée d’été. La nuit tombe doucement sur Damas. Les petites lumières bleues signalent les églises et les vertes les mosquées. La ville s’étend à perte de vue.
Les habitations ont depuis longtemps dévoré la Ghouta, cette splendide ceinture végétale qui tenait le désert invisible. Pour redescendre, j’accepte les services d’un jeune chauffeur au véhicule incertain. Une fois en route, il m’indique des cinq doigts d’une main le prix de la course : 50 livres. La descente est-elle à ce point périlleuse qu’elle coûte presque le double de la montée ? Il ne parle pas anglais. Difficile de marchander. En ai-je d’ailleurs vraiment envie ?
Vendredi chez lui, c’est dimanche chez nous. Ce jeune homme travaille le dimanche sans pour autant s’enrichir, à en juger par l’état bancal de son taxi. Alors que nous approchons de l’hôtel, je lui tends 60 livres et d’un geste lui signifie : c’est bon, pas de monnaie. Je le vois alors ouvrir d’une main la boîte à gant de la voiture. Il en sort un vaporisateur et, se tournant légèrement, m’asperge de parfum en répétant "Choukran ! Choukran !" (Merci !) Je ne sais comment lui manifester mon émotion et, pour la première fois, je m’entends prononcer cette expression tant de fois entendue : "Salam alekum !" sur le ton de "Je vous en prie ! C’est avec plaisir !"
Devant l’hôtel, il descend et m’ouvre la portière. C’est comme si nous n’avions pas envie de nous quitter et nous échangeons encore quelques "Choukran" et "Salam Alekum" comme deux vieux amis engagés dans une conversation passionnée. Il faut bien qu’il reparte. Je regarde longtemps les feux de son taxi qui s’enfonce dans la nuit de Damas. Je suis remplie de la joie que m’a procurée tout ce qu’il m’a dit.
Le vieil homme
Je marche d’un bon pas vers la Teika Suleimania malgré la chaleur écrasante. Sur un banc, sont assis un jeune garçon et un homme d’une soixantaine d’années. Ils doivent pique-niquer car l’homme épluche des légumes. Alors que j’arrive à sa hauteur, il brandit un concombre et m’interpelle de façon inattendue : "Cucumber ?" (Concombre ?) Évidemment, je réalise qu’on ne saurait me prendre pour une Syrienne pure souche. Je viens de là-bas, de l’ouest, l’occident et peu importe de quel pays je viens, je dois bien "tchatcher" quelques mots d’anglais pour oser m’aventurer si loin de chez moi.
Je m’arrête et lui réponds un "Yes" encourageant. Empoignant une tomate, il poursuit : "Tomato ?". Stimulé par mon sourire approbateur, il attrape un oignon. Mais là, ses traits se figent. Il hausse les épaules dans un geste d’impuissance. Je lui souffle la réponse :"Onion !" "Onion !" dit-il sur le ton enthousiaste de " Mais bien sûr, comment ai-je pu oublier ?" Il se tourne vers le garçon et tous deux rient de bon cœur. En fait, l’homme en sait bien plus qu’il n’y paraît car il se met à m’expliquer dans un anglais très acceptable qu’il apprend tout seul cette langue chez lui à l’aide d’un vieux dictionnaire arabe-anglais.
Je m’assieds sur le banc et l’écoute. Il fait tout cela parce que sa passion, c’est communiquer avec les étrangers. Je l’admire de tous les efforts qu’il fait seul et lui dis qu’il lui faudrait un professeur. Mais il n’a pas d’argent. Si j’habitais Damas, je viendrais lui donner des cours tous les jours et je vois qu’il me comprend bien. Nous bavardons encore un peu.
Tandis que je repars vers la Teika, je me dis qu’à la rentrée scolaire qui approche, si j’avais seulement deux élèves sur vingt-huit animés d’une telle passion, je m’estimerais bien heureuse ! Quelle curiosité, quelle ouverture d’esprit chez cet homme humble sinon pauvre. Quel sens admirable des véritables richesses !
Les Druzes
Il se trouve que notre chauffeur est druze. Il s’appelle Nasser et porte élégamment la cinquantaine. Comme à tant d’autres touristes avant nous, il propose de nous amener à Bosra. A quoi, je lui réponds que nous aussi avons connu « l’occupation romaine » et que je souhaiterais plutôt voir des choses qui lui parlent à lui, sa région, sa famille, tout ce qui fait sa vie.
Nous n’allions pas être déçus. Nasser prit alors la route qui mène vers le Djebel druze. Très vite, nous nous trouvons au milieu d’un paysage lunaire où des rocs de basalte dessinent des formes inquiétantes le long de la route. J’ai la curieuse impression de sentir l’air de la mer : sans en avoir l’air, nous avons pris de l’altitude et aucun relief n’empêche la Méditerranée de nous envoyer ses senteurs.
Philippe l’Arabe
Le premier arrêt se fait dans la ville natale de Nasser, Shabah, à près de 100 km au sud de Damas. Et là, nous allons découvrir un petit bijou qui m’apporte autant-sinon plus- de joie que la cité de Bosra. Moins connue, cette ville a néanmoins une histoire. Au 3e siècle après J.C. elle devint une « petite Rome » du Djebel druze. Et nous découvrons, stupéfaits, qu’un Arabe a été empereur romain. Philippe l’Arabe naquit en 204 après J.C. dans une tribu arabe implantée dans l’actuel Djebel druze. Il fut élevé dans les camps de l’armée romaine d’Orient. A l’âge de 40 ans, il devint empereur et le restera pendant 5 ans, jusqu’en 249 après J.C.
Il n’en oublia pas pour autant sa lointaine ville natale, alors nommée Chéchébé, qu’il transforma en petite Rome et lui donna le nom de Philippopolis. Faiblement peuplée à la mort de l’empereur, la ville périclita. Elle n’a laissé aucun témoignage de culte chrétien, ce qui est le signe d’un dépeuplement certain au 5e siècle. Les ruines seront investies par les druzes au 19e siècle.
Curieusement, on a pu dire que c’était la seule vraie ville romaine car elle fut bâtie en pleine nature et ne s’appuya pas sur les fondations d’une autre culture, grecque ou nabatéenne.
Nasser nous déniche très vite un guide qui se trouve être un ami à lui. Mais comme dit notre guide, « ici, tous les villages alentours sont peuplés de mes frères et de mes cousins. ». Il a en fait huit frères et six sœurs. Le plus âgé de ses frères a 85 ans. La ville, qui s’étendait sur un kilomètre, avait quatre portes. Les vestiges sont de la couleur noire du basalte environnant : le temple, le théâtre de petit diamètre (42 mètres). Le guide s’amuse à nous poser une devinette à propos des petits poissons sculptés le long des murs du théâtre. Conditionnés, nous cherchons à y voir un symbole chrétien. Pas du tout ! Ils étaient là pour indiquer aux spectateurs le sens de la marche ! Cet homme est très habile et, au lieu de nous asséner son savoir, il préfère nous laisser deviner les réponses à ses questions. Sur la scène du théâtre, il soulève une dalle en pierre et nous interroge du regard. Je devine qu’il s’agit de la cachette du souffleur.
Nasser nous offre un gâteau salé recouvert de tomates et d’olives et nous donne quartier libre pendant vingt minutes. Nous croisons de vieux Druzes en sherwal noir et long turban de même couleur. Les femmes ne sont pas voilées. Sur une longue robe noire, elles portent, de façon très seyante, un voile blanc. L’une d’elle, en nous croisant, nous lance un sonore « Bonjour » comme le prononcerait une Italienne. Des gens, en train de déjeuner à l’abri de leur véranda recouverte de raisins énormes, nous font signe de la main et nous crient « Hello ! Welcome to Syria ! » J’ai l’impression d’avoir toujours vécu ici.
Partout où Nasser nous arrête, nous sommes accueillis comme de prestigieux ambassadeurs : une petite tasse de café et des plateaux immenses chargés de fruits frais, notamment des figues de Barbarie.
Le capitaine druze de l’armée française
Dans le village d’Arika, ces gens vivent dans une maison blanche avec terrasse d’un très bel aspect extérieur contrastant avec la sobriété de l’intérieur. Une grande partie du mur entourant le jardin est en basalte. Les figuiers de Barbarie croulent sous leurs lourds fruits jaunes. Des tapis recouvrent le sol de toutes les pièces.
Ce couple n’a aucune langue commune avec nous mais la dame, souriante et un peu ronde, a un visage et des gestes très expressifs. Et Nasser fait l’interprète. L’homme est un ami de notre chauffeur. Nous nous asseyons sur des matelas posés le long des murs et tandis que sa femme nous gave de fruits et de café, l’ami de Nasser nous montre une photo au mur : son père qui a eu deux femmes dont une Saoudienne.
Il nous montre aussi la photo de son grand-père qui a été capitaine dans l’armée française, un bel homme, au visage fin, racé et un peu anguleux qui porte de fines moustaches. Je repense à mon propre grand-père qui a « fait la guerre de 14 » à Verdun. Comment pourrait-on se sentir plus proche de quelqu’un ? Leur fille, une adolescente timide, arrive et nous salue. Il suffit que je dise que j’aime bien la musique arabe pour qu’il m’offre le CD de la chanson qui est alors numéro 1 en Syrie.
Il nous montre des photos sur internet : son fils, coiffeur à Damas. Lui-même lors d’un voyage à Cuba. Il rit de bon cœur et retrouve un peu d’anglais pour nous dire que, là-bas, c’est la fête en permanence. « Party every night ! ». Quand nous repartons, le couple, depuis la terrasse, nous fait de grands signes d’amitié et je sens mon cœur se serrer.
Le Sultan al-Atrash
Nasser a eu vite fait de comprendre ce qui nous intéresse. Sans nous dévoiler notre destination, il dit avec un sourire : « This is a special trip for you ! » (« C’est une visite spécialement pour vous »). Il ajoute qu’aucun autre touriste européen ne s’est risqué jusque là. Le paysage est extraordinaire, chaotique, avec ces énormes morceaux de basalte noir se dressant tels des dos de dinosaures figés par le temps au milieu d’étendues d’herbes jaunes.
Quand nous traversons un village, Nasser s’arrête pour saluer et nous présenter un frère, une sœur ou un cousin. En fait, il nous conduit au Mausolée du Sultan al-Atrash qui fut un des leaders les plus populaires du monde arabe et dont les Druzes continuent de célébrer la mémoire.
Nous traversons la capitale des Druzes, Sweida, et vingt kilomètres plus loin arrivons au village natal du sultan, al-Qrayya. Un immense mausolée noir s’offre à notre vue. Nous y entrons et nous retrouvons, non sans émotion, devant un cercueil entouré de fleurs jaunes artificielles. Le dôme à l’intérieur est un vrai livre d’histoire avec ses peintures représentant les hauts faits du clan al-Atrash.
Les avions français qui ont bombardé Sweida y sont représentés. Combien de nos livres d’histoire mentionnent que les avions de l’armée française ont bombardé les populations civiles de Damas et de Sweida ? Qui s’en soucie d’ailleurs ?
Le guide, un homme d’une quarantaine d’années, voudrait tout nous expliquer et manque de s’arracher les cheveux de désespoir. Je capte le mot « baccalauréat ». Il se maudit sans doute de n’avoir pas assez travaillé son anglais pour cet examen. Il appelle alors à la rescousse une jeune fille d’une vingtaine d’années, Diana, qui parle anglais.
Elle se dit stupéfaite de voir des Français ici et demande pourquoi nous nous intéressons à l’Histoire. Je lui réponds : « Parce que c’est ce qui fait ce que nous sommes. » Elle nous entraîne vers le musée, suivi par le guide qui la presse de nous expliquer trente-six mille choses. Dans une pièce, nous voyons les effets personnels du sultan et des textes en anglais expliquant son histoire.
Né en 1891, il a été un des plus importants leaders druzes. Il a mené la révolte d’abord contre les Ottomans, puis contre les Français. J’ai trop de mal à dire « le mandat français » et parle, malgré moi, de « l’occupation française ». La famille du sultan gouvernait la région depuis 1879. Lors de la Première Guerre mondiale, al-Atrach s’est rallié au mouvement panarabe. Quand la révolte arabe a éclaté, il a fait hisser le drapeau arabe sur le château de Salkhad- curieusement construit dans le cratère d’un volcan et que nous verrons plus tard.
Il envoie ses hommes à la rencontre de l’émir Fayçal à Bosra. Ses forces sont les premières à entrer à Damas et à hisser le drapeau arabe le 29 septembre 1918. L’émir Fayçal le nomme général de l’armée syrienne. Mais le royaume de Syrie sera éphémère. En 1920, après la bataille de Maysaloun, le pays est entièrement occupé par les Français qui le divisent en cinq états distincts, dont le Djebel druze.
En 1925, les Druzes, menés par le sultan, se révoltent contre le pouvoir français. La révolte éclate à Damas, qui sera donc bombardé par nos avions. Quant aux « rebelles », ils seront pendus en place publique à l’arche romaine au centre de la ville de Sweida. Dans certains cas, on parle de « résistants », dans d’autres de « rebelles »… Au début, le sultan remporte des victoires. Les Français envoient des armes modernes et infligent des pertes sévères aux Druzes.
En 1945, à nouveau, le sultan al-Atrach lance la rébellion contre les Français. Et celle-ci mènera à l’indépendance définitive du pays.
Le sultan est connu pour sa contribution au développement social du Djebel druze. Il a aussi été estimé pour ses idées politiques, entre autres pour sa vision séculariste de la société. C’est lui qui a dit : « La religion est pour Dieu et la nation pour tous. »
Diana ne cesse de répéter qu’elle est désolée de ne pas pouvoir tout nous expliquer en anglais alors qu’en arabe elle aurait tant de choses à dire ! Mais tout autour de nous est tellement parlant. Nous voyons les donations faites par des gens de la région dont les ancêtres ont participé aux combats : fusils en tous genres, mitrailleuses de la Première Guerre mondiale, un canon. Et nous voyons les obus que « nous » avons lâchés sur les Druzes.
Diana tient absolument à nous inviter chez elle où « il y aura quelqu’un pour mieux parler avec nous. » Malheureusement, nous devons déjeuner avec la famille de Nasser. Elle me fait promettre de revenir à Sweida et de la revoir. Nous faisons une photo de groupe devant le mausolée.
Avant de partir, nous achetons à la boutique un souvenir : un morceau de basalte avec un cheval représenté dessus et les couleurs des Druzes. Tous les guides sont rassemblés et nous serrent chaleureusement la main. Je n’ai jamais revu Diana. La chaleur implacable à Damas m’a dissuadée de prendre un bus pour Sweida. Aujourd’hui encore, je le regrette terriblement.
Une famille druze
Nasser nous les a déjà présentés. Faten est une de ses jeunes sœurs. Aujourd’hui nous revenons déjeuner avec eux. J’ai porté des cadeaux, comme il se doit. Je ne savais pas quoi prendre pour Teima, âgée de 8 ans. Dans la pâtisserie où nous achetions des gâteaux pour les parents, le jeune garçon qui nous servait nous a spontanément offert deux belles boîtes de bonbons joliment présentés. Il n’a jamais voulu que nous le payions pour ça.
Le cadeau pour Teima était trouvé. Il faut connaître la coutume syrienne sinon on risque de se vexer : les gens n’ouvrent pas leurs cadeaux devant vous. Ils les font aussitôt disparaître et verront ça plus tard. Autant le savoir avant ! Faten est une jeune femme moderne, habillée à l’occidentale, belle de sa personne et parle couramment anglais.
Elle est ingénieur agronome, rien de moins ! Essam, son mari, tient une boutique d’artisanat. Il est peintre et nous montre ses œuvres auxquelles je trouve un caractère certain. Il rêve d’exposer un jour en France. Sarah, 16 ans, parle un excellent anglais et Teima, la cadette, nous joue du kanoun, instrument de musique oriental. Le déjeuner est cordial.
Plus tard, Essam nous montrera un document émouvant : le laissez-passer de son grand-père qui était journaliste sous le mandat français et qui publiait un journal « subversif ». Je dis combien je suis désolée pour les bombes et les pendus en place publique. Mais ces gens n’ont aucune acrimonie. Faten ajoute : « Les français ont aussi laissé beaucoup de bonnes choses ». Alors que nous devons partir, elle nous propose de revenir lors d’un weekend end.
Aujourd’hui encore, six ans plus tard, nous échangeons régulièrement des mails et immanquablement Faten conclut par ces mots : « We miss you so much ! » (« Vous nous manquez. »)
La famille de Nasser
Notre chauffeur habite dans les faubourgs de Damas. Il est venu nous chercher spécialement pour nous présenter sa proche famille. Il a aussi invité un cousin à lui qui a vécu à Lyon et parle donc français. La première chose qu’il nous dit c’est combien les Syriens ont été touchés quand la France a refusé d’intervenir en Iraq et aussi quand le président Sarkozy a reçu leur président Bachar el-Assad. Nous sympathisons très vite avec lui.
La femme de Nasser nous sert diverses gâteries et s’inquiète de savoir si cela nous plaît. Arrivent deux filles de Nasser, âgées de 20 et 24 ans. L’une d’elles est très expansive, sans doute parce qu’elle maîtrise mieux l’anglais que sa sœur. Non contente d’être belle, elle est brillante : elle fait des études d’archéologie grâce à une bourse d’état et elle est première de sa classe.
Elle travaille sur le code d’Hammourabi et connaît l’alphabet d’Ougarit ainsi que le grec ancien et elle envisage de faire des recherches avec des archéologues français sur le site de Mari. Mais elle n’a certainement pas « la grosse tête » pour si peu. Très rieuse, elle nous parle des films français qu’elle a aimés, dont « Marie-Antoinette » de Sophia Coppola, et de ses auteurs préférés parmi lesquels se trouve Khalil Gibran, Tolstoï et Garcia Marquez.
En même temps, nous dégustons des fruits, de la glace, du café. La conversation est joyeuse et animée et la photo de groupe par laquelle nous finissons la soirée témoigne de la joie de vivre que j’ai connue en compagnie de ces gens.
Humour
Au souk Hammidiyé, deux jeunes gens nous accostent, souriants. L’un d’eux désigne mon appareil photo. Pas de méprise possible. Ils veulent être pris en photo avec mon compagnon. Ils se placent de chaque côté de lui et affichent leur plus beau sourire tandis que je fais un puis deux puis trois clichés.
Celui des deux qui a l’air le plus « coquin » porte un T-shirt sur lequel est écrit en anglais : « Watch your next step ! You might fall for me ! » (« Attention où vous mettez les pieds ! Vous pourriez bien tomber amoureuse de moi ! ») La photo faite, je la leur montre. L’homme au T-shirt la regarde d’un air complaisant, me fait un signe du doigt pour dire « Super ! », nous serre la main. Tous deux nous quittent dans un « Welcome to Syria » qui vient du fond du cœur.
* Christine Malgorn est l’auteure de Syrie, mon amour. 1860, au cœur de la guerre oubliée, édition Harmattan, 2012 – Voir la vidéo (disponible sur Amazon) ; et de « Bienvenue au Shéol » paru en avril 2015 (disponible en numérique sur Amazon, et en format papier). Consultez son blog
13 février 2016 - Vous pouvez consulter cet article à :
https://cmalgorn.wordpress.com/2016...