De l’importance de refuser l’amalgame entre le Hamas et Daech
lundi 7 mars 2016 - 06h:36
Belal Shobaki
ll est très important pour le mouvement national palestinien de réfuter les tentatives d’amalgamer le Hamas et Daech : il y a bien des risques à ne pas le faire.
- Des Palestiniens partisans du Hamas participent à un rassemblement fêtant le 27ème anniversaire du mouvement, à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza, le 12 décembre 2014 - Photo : Ashraf Amra
Si ses efforts pour établir une corrélation entre la résistance palestinienne à l’occupation militaire et le terrorisme mondial ne datent pas d’aujourd’hui, Israël a toutefois étendu sa propagande, qui vise les opinions arabes tout autant qu’occidentales. Ce faisant, il cherche manifestement à exploiter l’aversion générale vis-à-vis de mouvements qui ont dérivé vers l’extrémisme et le terrorisme tout en prétendant représenter l’islam.
« Le Hamas c’est l’EI, et l’EI c’est le Hamas » déclarait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou aux Nations Unies en 2014. Et pourtant, lui aussi bien que l’establishment politique savent mieux que quiconque que le Hamas et Daech ne sont pas apparentés, tout comme le savent aussi ces régimes arabes qui mettent tous les mouvements islamiques dans le même panier pour servir leurs propres objectifs. Non seulement Hamas et Daech ne sont pas apparentés, mais ils sont les pires ennemis, et Daech a dénoncé le Hamas comme mouvement apostat.
Des bénéfices politiques à court terme
Amalgamer le Hamas avec Daech, c’est ignorer la réalité sur le terrain. L’environnement politique en Palestine est défini par l’occupation, alors que l’environnement des pays arabes où Daech a émergé se définit par l’autoritarisme et la répression ainsi que par des conflits sectaires et religieux, environnement idéal pour l’émergence d’une idéologie radicale motivée par une violence aveugle.
Toutefois pour Israël, sa tentative de connecter les deux peut se révéler rentable régionalement et internationalement. Beaucoup de publications arabes n’ont aucun scrupule à se référer à l’organisation terroriste en tant que « Etat islamique » alors qu’elle n’en est pas un, tandis que bien des organes de presse occidentaux adoptent l’amalgame israélien « Hamas = Daech » sans la moindre réticence. Les régimes arabes ne se préoccupent pas de défendre l’image du Hamas. Même l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ne semble pas se soucier de défendre l’image internationale du Hamas, vu les divisions politiques entre Fatah et Hamas.
Le Hamas est considéré comme faisant partie de la Société des Frères Musulmans en qui les régimes arabes autoritaires voient une menace, en particulier ceux du Mashreq arabe. Pour ces régimes arabes, une manière de combattre les Frères musulmans est donc d’alléguer qu’ils ont un fond commun avec Daech voire qu’ils sont synonymes, comme le prétend le régime égyptien, puis de s’en servir pour justifier l’exclusion des Frères musulmans de la vie politique.
Les événements accélérés de ces cinq dernières années en Egypte, pays qui offre l’unique issue à la bande de Gaza, ont repoussé le Hamas dans son économie informelle des tunnels. La position égyptienne officielle après le coup de Sisi contre le président élu Mohammed Morsi s’est durcie à l’encontre de la bande de Gaza, sous prétexte que le Hamas coopérerait avec des groupes djihadistes dans le Sinaï - la même version que soutiennent Israël et ses médias.
Cette version présente néanmoins des imperfections. Il est trop risqué pour le Hamas d’entretenir des relations étroites avec les djihadistes du Sinaï d’une part, tout en réprimant des individus partisans de la même idéologie à Gaza, d’autre part. Les seuls liens que le Hamas a établis avec ces groupes se limitent à satisfaire aux besoins de l’enclave assiégée par Israël et l’Egypte. Cette interaction n’est pas motivée par une identité idéologique partagée ni par une hostilité commune envers le régime égyptien. En effet, le Hamas s’est efforcé de préserver la communication avec le régime égyptien même lorsque des médias ont porté des accusations amalgamant le Hamas et des groupes djihadistes salafistes du Sinaï. Le Hamas a aussi déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaite reconstruire la relation avec l’Egypte pour assurer le flux légal de marchandises, de services et de personnes à destination de Gaza.
L’argumentation qui suit veut démontrer les différences réelles entre Hamas et Daech ainsi que l’inimitié très réelle qui les sépare.
Des doctrines différentes
Le Hamas lui-même se positionne comme un mouvement islamique du centre, extension des Frères musulmans, doté d’une autorité d’interprétation jurisprudentielle, alors que Daech adopte une approche littérale des textes musulmans totalement isolés de leur contexte historique et refuse de les interpréter à la lumière des événements d’aujourd’hui. Dès lors, du point de vue de Daech et d’autres groupes fondamentalistes en général, des mouvements tels que le Hamas sont laïques et non islamiques, puisque au départ le Hamas est un mouvement de résistance contre l’occupation israélienne et croit en une autorité islamique modérée.
En outre le Hamas ne prend pas les textes islamiques à la lettre ; il permet « l’ijtihad » – l’interprétation et l’usage de la retenue dans le jugement. Certains analystes ont classé ces mouvements sur une ligne horizontale, avec la droite représentant les défenseurs du texte et la gauche représentant les défenseurs de la raison. Si on se sert de cette classification les Frères musulmans se trouverait bien à gauche de la ligne tandis que Daech serait à l’extrême droite.
Daech qualifie le Hamas et son discours de déviants. Le Hamas quant à lui a condamné les menaces de Daech, qu’il considère comme faisant partie d’une campagne de diffamation qui va au-delà de la Palestine. Quand les menaces de Daech et d’autres groupes fondamentalistes se sont concrétisées dans les actes, le Hamas ne s’est plus limité à des condamnations.
Mahmoud al-Zahar, un éminent dirigeant du Hamas, a déclaré : « Les menaces de Daech peuvent se ressentir sur le terrain, et nous gérons la situation d’un point de vue sécuritaire. Quiconque porte atteinte à la sécurité sera traité conformément à la loi, et quiconque veut débattre intellectuellement pourra débattre intellectuellement ; nous prenons cette affaire au sérieux ».
En fait le Hamas avait traité fermement un groupe salafiste. En août 2009, Abdoul Latif Mousa, chef du groupe armé Jund Ansar Allah (’soldats des partisans de Dieu’) annonçait la création d’un émirat islamique à Gaza, dans la mosquée Ibn Taymiyyah. Auparavant ce groupe avait été accusé de la destruction de cafés et d’autres salles dans la bande de Gaza, poussant le gouvernement Hamas à la confrontation. Les forces de sécurité, renforcées par les Brigades al-Qassam (l’aile militaire du Hamas), ont encerclé la mosquée et, le groupe de Mousa refusant de se rendre, le Hamas a tué dans l’œuf le projet d’émirat en liquidant les membres du groupe. Le Hamas a été critiqué pour son recours à la violence mais il a justifié ses actions en arguant que la violence qui aurait pu être perpétrée par de tels groupes aurait été bien pire que celle utilisée pour éradiquer l’extrémisme de la bande de Gaza.
Les partisans de Daech à Gaza sont beaucoup moins nombreux que ceux du Hamas, surtout parce que ces groupes n’ont pas contribué historiquement à résister à l’occupation. Selon certains sondages, 24 % des Palestiniens ont une opinion positive sur les mouvements djihadistes, mais ce pourcentage est exagéré. Quand certains Palestiniens applaudissent à l’animosité des groupes djihadistes envers les Etats-Unis, ce n’est pas parce qu’ils croient en ces groupes mais plutôt parce qu’ils voient que les Etats-Unis, éternels soutiens d’Israël, jouent un rôle destructeur.
Des positions différentes sur l’Etat
Le Hamas et Daech divergent dans leur vision de l’État moderne, tant sur la théorie que sur la pratique. Comme noté plus haut, le Hamas a toujours permis l’ijtihad (’discrétion’), et l’évolution de ses idées et de ses opinions. Il n’est donc pas juste d’évaluer la position de Hamas sur l’état civil et la démocratie en se basant sur les textes pionniers du mouvement-mère, la Fraternité musulmane. Le Hamas soutient qu’il a adopté des convictions nouvelles à cet égard et qu’il est parvenu à l’adhésion pleine et entière à la démocratie et au concept d’état de droit.
En effet les Frères musulmans eux-mêmes ont évolué. Basé au Qatar, le Cheikh Yousef al-Qaradâwî, autorité jurisprudentielle générale des Frères, a affirmé à de nombreuses occasions, notamment dans son livre sur l’État dans l’islam, que le concept d’état religieux n’existe pas dans l’islam. Selon lui, l’islam défend un état civil fondé sur le respect de l’opinion du peuple basée sur l’islam et fondé également sur le principe de la responsabilité et du pluralisme politique. Même si le débat sur les relations entre islam et démocratie date d’avant les Frères musulmans, il s’est clarifié après les années ’50, quand de nombreux penseurs de l’islam, y compris al-Qaradâwî, le Tunisien Rached Ghannouchi, dirigeant et cofondateur d’Ennahda et le philosophe algérien Malek Bennabi, ont affirmé qu’islam et démocratie ne sont pas en contradiction.
A l’opposé, le mouvement que représente Daech rejette la démocratie dans son entier et la considère comme un système de gouvernement apostat. Même si certains groupes djihadistes ne dénoncent pas comme apostats les islamistes qui participent au processus démocratique, il considèrent par ailleurs que leur jugement est biaisé. Daech juge toute expression démocratique, les élections par exemple, comme une manifestation hérétique, de même que tout mouvement ou tout individu qui participe à des élections.
Au contraire les Frères musulmans ont participé à des élections depuis les premiers jours, lorsque leur fondateur Hassan al-Banna décida de concourir aux élections parlementaires égyptiennes que voulait le parti Wafd en 1942 [sous la monarchie]. Bien que sa candidature ait été rejetée par le gouvernement, les Frères musulmans ont siégé dans des Parlements arabes et parfois dans l’exécutif.
Lorsque le Hamas décida de ne pas participer aux élections de l’Autorité palestinienne en 1996, il réaffirmait sa position idéologique et politique envers les Accords d’Oslo. Le Hamas autorisa néanmoins ses membres à être candidats indépendants à ces élections. Quand les circonstances eurent changé et que l’Accord du Caire de 2005 devint le cadre régissant les élections AP au lieu des Accords d’Oslo, le Hamas décida d’y participer. Il nomma candidats de nombreux membres du mouvement ainsi que certains indépendants sur une liste ’Changement et Réforme’ pour le Conseil Législatif, et il remporta la majorité des voix.
En participant aux élections, le Hamas a fourni la preuve qu’il est disposé à servir dans un état moderne et un système démocratique. Il a appelé à des gouvernements de coalition intégrant des partis de gauche et laïques. Son cabinet, de même que sa liste parlementaire, comprend des femmes et son premier gouvernement comprenait des ministres musulmans et chrétiens.
Daech, lui, s’est retourné contre toutes les institutions modernes dans les zones sous son contrôle, refusant de reconnaître les frontières ou l’identité nationales. Sa loi est celle du chaos et de l’arbitraire individuel. Même s’il aime utiliser une terminologie administrative dérivée de la tradition islamique comme califat et shoura (consultation), l’essence de sa gouvernance contredit à bien des égards la majorité des textes incontestables dans les sources de la législation islamique. Par exemple, il ne respecte pas les conditions fixées dans le Coran et la sounna (les enseignements du prophète Mahomet) sur la déclaration de guerre, la protection des civils et le traitement des prisonniers en temps de guerre. Autre exemple : il impose la djizya (impôt pour les non musulmans), qui n’est pas censée être appliquée aux habitants autochtones même s’il ne sont pas musulmans. En outre il s’est attaqué à des lieux de culte et a agressé les croyants dans leurs maison, violant ainsi le Coran et la sounna.
A certains égards Daech ressemble à ces régimes hybrides dans le Tiers Monde qui se servent d’une terminologie moderne et démocratique pour décrire leur processus politique même si ce dernier demeure fondamentalement autoritaire.
Positions opposées dans le traitement de l’Autre
La différence la plus significative entre Hamas et Daech est leur position à l’égard des croyants d’autres religions. Au cours de sa formation, le Hamas a publié une Charte usant d’un vocabulaire religieux pour décrire le conflit. Suite à la sévérité des critiques, le Hamas a effectivement écarté cette Charte et il ne la considère plus comme une référence d’autorité, comme l’ont confirmé certains de ses dirigeants.
Dans son interview au quotidien The Jewish Daily Forward, Moussa Abu Marzouk, numéro deux du Bureau politique du Hamas, confirmait que la Charte était dans les marges pour le mouvement, et non une source de sa politique. Il ajoutait que beaucoup de membres parlaient de la modifier parce que plusieurs éléments de la politique actuelle du Hamas sont en contradiction avec ce texte. Ghazi Hamad, dirigeant du Hamas basé à Gaza, est même allé plus loin lors d’une discussion avec le journal saoudien Okaz, disant que la Charte faisait l’objet de discussions et d’une réévaluation dans le sens d’une ouverture au monde. Sami Abu Zuhri, jeune dirigeant du Hamas qui fut porte-parole du mouvement pendant la deuxième intifada, dans une interview au Financial Times, demanda instamment que l’on ne se focalise plus sur la Charte de 1988 et que le Hamas soit jugé sur les déclarations de ses dirigeants.
Aujourd’hui, le Hamas adopte le verset coranique qui dit : « Allah ne vous défend pas d’être bienveillants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les équitables » [Coran, Sourate 60, verset 8]. Ce verset appelle à la bienveillance et à la justice dans les relations avec des personnes d’autres religions. Contrairement à Daech, le Hamas l’a appliqué dans la pratique. Outre la nomination de ministres chrétiens dans son cabinet, il fête Noël avec les Palestiniens chrétiens en envoyant des délégations officielles leur rendre visite pendant la Fête. A l’opposé, Daech a menacé de mort ceux qui célèbrent Noël dans le monde.
Certains diront peut-être que ces démarches sont pour le Hamas des façons d’édulcorer son autoritarisme. Cependant il y a peu de différence entre le gouvernement du Hamas et du Fatah. Les violations des droits humains commises par le gouvernement de Gaza ne peuvent être considérées comme indiquant une ressemblance à Daech, mais plutôt comme indicatrices d’une incurie gouvernementale.
La direction politique du Hamas a dénoncé de telles pratiques à l’occasion, par exemple celle perpétrée par le Ministère de l’Intérieur sous Fathi Hammad. Quand certaines personnes ont été attaquées par des groupes extrémistes à Gaza, le Hamas et le gouvernement ont agi pour assurer leur sécurité et punir les agresseurs, comme dans le cas du journaliste britannique Alan Johnston, qui fut libéré par le Hamas des mains de ses ravisseurs fondamentalistes, et dans le cas du militant italien Vittorio Arrigoni.
La position du mouvement à l’égard des chiites est pareille à celle envers les chrétiens. A une époque où le Moyen-Orient connaît une guerre des médias entre chiites et sunnites, le Hamas refuse de dénoncer les chiites comme hérétiques, et il a des contacts politiques avec eux. Quand la relation avec l’Iran s’est tendue au cours de la crise syrienne, le désaccord était politique plutôt que doctrinal. Quant à Daech, non seulement il considère les chiites comme apostats mais aussi tous les autres groupes sunnites qui ont une idéologie différente, et il croit qu’il faut les combattre.
Même le traitement de l’ennemi diffère entre les deux organisations. Le Hamas identifie l’occupation israélienne comme l’ennemi, tandis que Daech considère tout un chacun comme son ennemi. Daech s’est vanté de ses nombreux crimes contre l’humanité dans le traitement réservé à ses prisonniers et aux civils sous sa loi, notamment d’avoir brûlé vif le pilote jordanien Mouath al-Kassaesbah. Il a tenté de légitimer son comportement inhumain en faussant ou en mésinterprétant des textes religieux. Le Hamas a présenté ses condoléances à la famille Kassaesbah et a condamné les actes de Daech. Le contraste est grand entre la brutalité de Daech et le traitement par le Hamas du soldat israélien Gilad Shalit pendant sa captivité, comme l’a même reconnu le Jerusalem Post.
Faire progresser les relations avec le Hamas
Le Hamas tout comme Daech sont sur la liste des organisations terroristes dans bien des pays y compris les états membres de l’UE et les Etats-Unis. Mais la discrimination du Hamas a clairement une motivation politique : contrairement à Daech, le Hamas n’a jamais visé ni appelé à viser une entité autre que l’occupation israélienne. Le Hamas a été ajouté à la liste des organisations terroristes dans la foulée des événements du 11 septembre 2001 même s’il n’avait rien à voir avec cette attaque terroriste.
La nature politique de la position anti-Hamas est mise en évidence par le fait que la justice de l’Union européenne, a annulé, le 17 décembre 2014, les décisions du Conseil européen maintenant le Hamas sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. Le Tribunal arguait que l’inscription du Hamas sur la liste, en 2003, reposait sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet plutôt que sur des preuves solides.
D’ailleurs beaucoup de dignitaires européens et américains connus pour leur position affirmée contre les organisations terroristes dans le monde ont rencontré le Hamas à plus d’une occasion, notamment des parlementaires européens et l’ancien président étatsunien Jimmy Carter, qui a rencontré Ismaël Haniyeh en 2009 et Khalid Mechaal au Caire en 2012.
Tout cela pour dire que la tentative israélienne d’exploiter le chaos moyenoriental en impliquant le Hamas comme groupe terroriste lié à Daech est sans fondement. Idéologiquement, intellectuellement, juridiquement et politiquement le Hamas est différent de Daech. Les organes de presse qui adoptent la version israélienne entachent leur professionnalisme et leur crédibilité. Les mouvements palestiniens ne doivent pas permettre qu’un désaccord avec le Hamas justifie des accusations qui nuisent à la cause palestinienne au niveau international et crée des tensions localement.
Le Hamas doit aussi prendre conscience que les divergences entre lui et Daech ne signifient pas que son contrôle de Gaza est exempt d’abus et de violations des droits humains : aussi devrait-il réexaminer sa conduite et être plus mesuré dans son discours politique. Il devrait s’éloigner de l’approche consistant à tenir un discours pour les consommateurs locaux et un autre pour la consommation mondiale, car chaque parole exprimée par un dirigeant du Hamas est exploitée à l’étranger comme un message du Hamas adressé au monde.
Quand l’OLP, menée par le Fatah, et les régimes arabes, surtout en Egypte, ne font pas barrage aux tentatives de lier le Hamas à Daech – voire contribuent parfois à ces efforts – il peuvent « bénéficier » à court terme d’un affaiblissement du Hamas en tant qu’opposant politique. Toutefois le risque inhérent est celui de déstabiliser la société palestinienne à moyen et à long terme. Exclure des islamistes modérés pourrait pousser la société palestinienne dans les bras du radicalisme, auquel cas Fatah aussi bien que Hamas se retrouveraient en train de combattre des groupes fondamentalistes.
Du même auteur :
Le soulèvement de la jeunesse palestinienne et le rôle des organisations politiques - 7e partie - 16 décembre 2015
20 février 2016 - al-Shabaka - Vous pouvez consulter cet article à :
https://al-shabaka.org/briefs/why-i...
Traduction : Info-Palestine.eu - Marie Meert