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La "Révolution du jasmin" : un avertissement aux régimes arabes autoritaires
dimanche 16 janvier 2011 - Al-Manar

Une blague qui circule au Caire donne le ton de la "rue arabe" : "L’avion de Ben Ali est arrivé à Charm el-Cheikh (résidence du président égyptien Hosni Moubarak sur la mer Rouge), pas pour y rester, mais pour embarquer plus de passagers !".

La "Révolution du jasmin" tunisienne "est le premier soulèvement populaire de ce genre qui parvient à renverser un chef d’État dans un pays arabe. Cela peut se révéler une source d’inspiration ailleurs dans la région", estime Amr Hamzawi, du centre pour le Proche-Orient de la fondation américaine Carnegie.

"Les ingrédients que l’on trouve en Tunisie sont aussi présents ailleurs", du Maroc à l’Algérie, de l’Égypte à la Jordanie, qu’il s’agisse du chômage, de la répression policière ou des entraves à la démocratie, souligne-t-il.

L’exemple tunisien montre aussi que le changement peut aussi venir des sociétés arabes elles-mêmes. "Il n’y a pas eu besoin d’une invasion comme en Irak. C’est une énorme leçon pour les régimes autocratiques", souligne-t-il.

"L’écho de cet événement sans précédent dans le monde arabe se fera entendre sans aucun doute dans plus d’un pays de la région", estimait lui aussi samedi le journal libanais An-Nahar.

Dès vendredi soir des dizaines d’Égyptiens se sont joints au Caire à un groupe de Tunisiens qui célébraient devant leur ambassade le départ du président Zine El Abidine Ben Ali après 23 ans de règne.

"Ecoutez les Tunisiens, c’est votre tour les Egyptiens", scandaient les manifestants.

"La politique au Moyen-Orient déborde souvent facilement d’un pays à l’autre, en raison des frontières poreuses et de la culture partagée", relève Bilal Saab, chercheur à l’université du Maryland (est des Etats-Unis).

En Algérie, voisine de la Tunisie, des émeutes meurtrières ont aussi eu lieu en janvier sur fond de hausse des prix de produits alimentaires de base.

En Jordanie, des milliers de personnes ont manifesté vendredi dans plusieurs villes pour protester contre le chômage et l’inflation, mais aussi réclamer la chute du gouvernement.

15 janvier 2011 - Al-Manar - avec AFP