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Tunnels de Gaza : à travers le mur d’acier...
dimanche 6 juin 2010 - Nicole Johnston - Al Jazeera

Des histoires sur les tunnels entre l’Egypte et Gaza impliquent généralement quelques émotions à l’entrée et dans les 50 à 100 premiers mètres du passage. Mais nous avons voulu montrer l’endroit exact où les Palestiniens qui opèrent le tunnel ont réussi à percer l’épaisse paroi métallique, souterraine, que l’Egypte a enfoncé dans le sable pour tenter de briser le commerce, dit de contrebande.

Cela signifie ramper tout ce chemin jusqu’à la frontière égyptienne.

Il y a des tunnels assez grand pour passer en contrebande une voiture jusqu’à Gaza. Nous n’avons pas été aussi chanceux. Notre tunnel n’avait pas plus de 1,5 mètres de haut. Si nous voulions nous rendre à la frontière, nous aurions à ramper à quatre pattes.

Deux « guides » de tunnel, le caméraman et moi-même avons commencé à faire notre chemin à travers le tunnel, la lumière étant fournie par les câbles électriques suspendus au-dessus de nos têtes. L’électricité n’a pas duré longtemps. Puis nous nous sommes appuyés sur la faible lumière des téléphones mobiles pour éclairer le chemin.

C’était une exploration sombre et silencieuse à travers les tunnels de Gaza.

L’an dernier, environ 1200 les tunnels étaient exploitation. Aujourd’hui, ce nombre a chuté à environ 400. L’Egypte (sous l’instigation israélo-américaine, avec un coup de main français - N.d.T) a tenté de bloquer le commerce des tunnels à la fin de l’année dernière par la construction d’un mur en acier massif et souterrain.

Mais il faudra plus que cela pour arrêter les contrebandiers. Ils utilisent de l’oxygène et des chalumeaux à l’oxygène et au gaz pour couper à travers l’acier.

Et le commerce de marchandises est en plein essor. Réfrigérateurs, générateurs, fours à micro-ondes, nourriture, poissons et cigarettes parviennent [à Gaza] à travers les tunnels.

Israël prétend que le Hamas [mouvement de la résistance palestinienne] les utilise aussi pour la contrebande d’armes et d’argent.

Après 30 minutes, qui semblaient être trois heures, nous arrivâmes à la paroi métallique souterraine à la frontière avec l’Egypte. Les contrebandiers avaient tranché l’acier. Il y avait un trou béant et le passage a permis de poursuivre en Egypte. Mais cela était aussi loin que nous si nous l’avions fait en crawl.

Les passeurs expliquent que les égyptiens ont couvert le mur en métal avec du sable pour le rendre vulnérable à l’effondrement. Nous n’avons pas pu rester ici longtemps. Après 30 mètres de reptation en arrière nous nous sommes arrêtés et nos passeurs nous a dit que nous allions prendre un train « à l’entrée ». Nous ne les avons pas pris au sérieux et je me demandais ce qu’il en était vraiment.

Mais, fidèle à leur parole, trois minutes plus tard, notre train est arrivé. C’était une sorte de traîneau en plastique noir et épais, relié par un câble à l’entrée du tunnel. Nous nous y sommes installés, accroupis, la tête entre les jambes. La caméra a été mise en marche, tenue par notre « guide » qui était à l’avant de la « voiture ».

J’ai espéré que ce train ne déraille pas.

Sept minutes plus tard, un voyage que je n’oublierai jamais était terminé. Nous étions de retour à l’entrée du tunnel. Tout le monde était en sécurité. Nous avons été ramenés jusqu’à la surface, de retour dans le soleil aveuglant.

A l’extérieur de l’Egypte poursuit la construction du mur de métal, enfonçant de gros piliers dans le sol. Cela semble être une pure perte de temps. Dès que le tunnel est bloqué, les trafiquants disent qu’ils vont le percer à nouveau.

Avec la bande de Gaza sous blocus, le commerce des tunnels est florissant et ce n’est pas le mur égyptien qui peut l’arrêter.

4 juin 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://blogs.aljazeera.net/middle-e...
Traduction : Info-Palestine.net