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Dix-neuf palestiniennes libérées par les forces d’occupation
dimanche 4 octobre 2009 - Al Jazeera
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Certaines des prisonnières aujourd’hui libérées n’avaient pas vu leurs enfants depuis près de deux ans - Photo : AFP

Une vingtième femme prisonnière devra être libérée, probablement la semaine prochaine, a fait savoir le bureau de Nétanyahou, le premier ministre israélien.

Nour Odeh, correspondante d’Al Jazeera en Cisjordanie occupée, a déclaré que les personnes libérées vendredi ont été remises à la Croix-Rouge après leur libération de la prison de Hasharon. Dix-huit des détenues ont été libérées en Cisjordanie, et la dix-neuvième, Fatima al-Zeeq qui a avec elle son bébé de 18 mois, a été transportée à Gaza.

« Aujourd’hui, c’est comme une grande fête », a déclaré Nisrin Hamdan, 26 ans, alors qu’elle attendait à l’extérieur du camp militaire d’Ofer avec plusieurs de ses enfants, tous portant des T-shirts arborant une photo de leur maman, âgé de 60 ans, accusée d’avoir porté assistance à un attaquant-suicide. « Ma mère a été absente pendant sept ans et aujourd’hui, nous allons l’avoir dans notre maison. »

Parmi ceux qui attendent leurs proches se trouve aussi Nawal Hossein, âgée 37 ans, qui est la tante d’une ex-prisonnière âgée de 22 ans qui purgeait une peine de 20 mois pour avoir eu le projet de commettre un attentat suicide.

Odeh a déclaré aussi que la vidéo d’une minute reçue en échange par les responsables israéliens, a été considérée comme une preuve que le soldat capturé, Gilad Shalit, était en vie. Ayman Mohyeldin, correspondant d’Al Jazeera à Jérusalem, a dit que l’enregistrement avait été vu en premier par la famille Shalit qui a ensuite donné son accord pour sa diffusion. Ce qui a ensuite été fait à la télévision israélienne.

Dans la vidéo, Shalit est vu montrant la date d’un journal - le 14 septembre 2009 - et il confirme qui il était en donnant son numéro d’identification. « J’ai lu le journal avec le but de trouver ... une information sur ma libération et mon prochain retour », a déclaré Shalit dans l’enregistrement.

« J’espère que le gouvernement actuel dirigé par Benyamin Netanyahu ne laissera pas passer la possibilité de parvenir à un accord, à la suite duquel je vais pouvoir enfin réaliser mon rêve et être libéré. »

L’accord pour un échange constitue une percée après près de trois ans de négociations entre Israël et le Hamas - par l’intermédiaire de l’Egypte - à propos du soldat. Des médiateurs allemands s’étaient joints aux pourparlers en juillet.

« Aux yeux du peuple palestinien, il s’agit d’une importante victoire de relations publiques. Cela conforte ceux qui estiment que grâce à la résistance armée les Palestiniens peuvent obtenir des résultats tangibles », dit encore le correspondant d’Al Jazeera. « En prenant des mesures militaires [...] ils peuvent alors négocier la libération de milliers de prisonniers palestiniens qui d’une certaine façon n’ont pas été libérés par le processus de paix. »

« Pour les Israéliens, cela suggère, de fait, que le gouvernement israélien est déterminé à obtenir la libération de ce soldat israélien. Mais à quel prix, on ne sait pas. »

Shalit avait été fait prisonnier par les combattants du Hamas et des groupes alliés au cours d’un raid sur une base frontière israélienne en 2006.

Jusqu’à ce vendredi, les seuls signes de vie donnés par le soldat ont été plusieurs lettres et un enregistrement audio. Seule l’une des lettres - écrite trois mois après sa capture - a été diffusée le mois dernier. Le Hamas n’a pas permis à la Croix-Rouge de rendre visite au soldat.
Le Hamas exige qu’en échange du soldat, Israël libère des centaines de prisonniers, dont beaucoup purgent de très longues peines à cause d’attaques contre des Israéliens.

S’exprimant lors de la libération des prisonniers, Ismail Haniyeh, le dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré : « Aujourd’hui est un grand jour pour notre nation. Beaucoup de Martyrs ne sont pas ici avec nous aujourd’hui, mais leur héritage n’est pas perdu, et aujourd’hui les Palestiniens célèbrent le prix de leurs sacrifices. »

« L’accord rélisé aujourd’hui sera appelé l’accord de nos prisonniers libérés. Nous tenons également à saluer les 11 000 prisonniers encore détenus dans les prisons israéliennes. »

La correspondante d’Al Jazeera à Ramallah nous dit qu’il y a eu de grandes scènes de liesse, mais que ce sera extrêmement difficile pour les femmes [libérées] de s’adapter : « Les médecins disent qu’il leur faudra un long processus de thérapie et de ré-assimilation, et pas seulement pour leur la nouvelle situation, mais pour vivre sans les limitations [de la vie en prison]. Nous avons entendu beaucoup de rapports sur les mauvais traitements infligés à ces femmes. Les militants des droits humains et les spécialistes dans le traitement des victimes de la torture nous ont dit qu’ils ont l’intention de discuter avec ces femmes et de voir si elles ont besoin d’aide. »

« La crainte est que la plupart, sinon la totalité d’entre elles, auront besoin d’une sorte d’aide d’un médecin, avant de pouvoir réellement se réadapter. »

Actuellement, plus de 10 000 prisonniers palestiniens restent derrière les barreaux en Israël. L’Organisation de Libération de la Palestine, l’Autorité palestinienne [de Ramallah] et le Hamas insistent tous sur le fait qu’il ne peut y avoir aucun accord de paix avec Israël tant que tous ces prisonniers ne seront libérés.

3 octobre - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net