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Guerre en Irak : les démocrates veulent un changement immédiat
vendredi 26 janvier 2007 - T. Hocine

Discours sur l’état de l’Union très attendu que celui prononcé, dans la nuit de mardi, par le président des Etats-Unis. En quelque sorte, M. Bush a inauguré - même si cela est déjà fait depuis quelques jours - plus qu’une nouvelle législature, mais davantage un discours qui doit être fondamentalement puisque son auditoire, parti à la conquête des principaux instruments du pouvoir en attendant la Maison-Blanche, lui est franchement hostile.

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Les troupes américaines et leurs supplétifs irakiens ont lancé une attaque de grande ampleur contre la résistance irakienne à Bagdad - Photo : Al Jazeera.net

Et c’est d’ailleurs sans surprise que cette nouvelle majorité démocrate a rejeté les principales propositions de l’Irak du chef de la Maison-Blanche. Un accord plutôt froid se contentait-on hier de commenter les réactions face à ce qui apparaît comme une main tendue de George Bush, assuré quant à lui que ses opposants, qui avaient voté eux aussi pour cette guerre, n’ont pas d’alternative.

Et ils se gardent d’ailleurs, dit-on, de faire des propositions qu’ils ne pourraient pas tenir si jamais ils venaient à remporter la présidentielle de 2008. Cette majorité insistait hier sur la nécessité d’un changement « immédiat » de politique permettant aux « forces de combat de quitter l’Irak prochainement ». « La majorité du pays ne soutient plus la guerre qui est livrée, pas plus que la majorité de nos militaires », a souligné le sénateur Jim Webb, s’exprimant au nom de la majorité. Accusant le président Bush d’avoir lancé le pays en guerre « imprudemment », M. Webb a réclamé « un changement immédiat », et notamment « une formule qui permette à nos forces de combat de quitter l’Irak prochainement ».

La sécheresse de cette réponse confirme la rudesse de la cohabitation entre le Congrès et le président Bush, aux prises avec un scepticisme généralisé qui a gagné jusqu’au c ?ur de son parti républicain. Il n’était d’ailleurs pas exclu hier que la commission des Affaires étrangères du Sénat lui inflige un sévère désaveu en adoptant un projet de résolution non contraignante dénonçant le déploiement de 21 500 militaires supplémentaires en Irak.

Au moins cinq républicains influents, y compris le très respecté John Warner, ex-président de la commission des Forces armées, sont prêts à adopter un texte condamnant l’initiative présidentielle. En outre, plusieurs candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle 2008, dont la favorite Hillary Clinton, cherchent le moyen d’obliger le président à renoncer à cette politique, par exemple en imposant le plafonnement des effectifs.

Le président de la commission des Affaires étrangères à la Chambre Tom Lantos a été sans pitié. « Je doute que le Président ait convaincu le moindre membre du Congrès avec ce discours », a-t-il dit. Quant à l’étoile montante du parti, le candidat à la présidentielle Barack Obama, il a dénoncé la « logique erronée du Président - je crois que toute cette entreprise a été ratée », a déclaré M. Obama en parlant de l’Irak.

Sur le terrain, des combats ont opposé hier à Baghdad des forces irakiennes et américaines aux opposants armés, dans le quartier de Haïfa, après une accalmie d’une semaine, et au lendemain de la mort de cinq gardes de sécurité privée américains dans la chute d’un hélicoptère.

Des hélicoptères américains ont survolé la zone et ouvert le feu sur les opposants, selon la source de sécurité irakienne. L’armée américaine a annoncé le lancement hier matin d’une opération baptisée « Tomahawk Strike 11 » visant à isoler les résistants de la rue de Haïfa et à reprendre le contrôle du quartier situé à moins de 2 km de la zone verte fortifiée qui abrite les institutions irakiennes.

Le 9 janvier, près de 1000 soldats irakiens et américains avaient mené une opération conjointe à Haïfa, avec l’appui d’hélicoptères d’attaque, faisant 50 tués parmi les résistants, selon un bilan irakien. De nouveaux affrontements avaient éclaté les 14 et 17 janvier. Par ailleurs, deux marines américains ont été tués hier dans la province d’Al Anbar, à l’ouest de Baghdad, a annoncé l’armée dans un communiqué.

Ces morts portent à 52 le nombre de soldats américains tués en Irak depuis le début du mois de janvier (en réalité 67 à la date du 26 janvier, selon http://www.icasualties.org/oif/). Depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003, au moins 3058 militaires américains et personnels assimilés sont morts dans ce pays, selon un décompte établi à partir des chiffres du Pentagone.

Mardi, un hélicoptère de la société de sécurité privée américaine Blackwater s’est écrasé dans le quartier de Fadl, qui fait face à Haïfa, faisant 5 morts parmi les passagers. Il a été abattu par la guérilla que personne n’arrive à identifier avec certitude et précision. C’est encore une fois le piège irakien. Les victimes en sont les Irakiens.

26 janvier 2007 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :
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