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Témoins des crimes de guerre israéliens
vendredi 9 janvier 2009 - Rami Almeghari - Live from Palestine
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Gaza bientôt réduit à l’état de ruines... Photo : Hatem Omar/MaanImages

« Ils nous hurlaient dessus, ils nous ont forcé à sortir de la maison. Nous avons voulu sortir à droite après qu’ils se soient attaqués à nous. Ils nous ont ordonné d’aller vers le sud. Puis les soldats ont commencé à tirer dans notre direction, tuant mon garçon de 17 ans », a déclaré Nasir.

Après qu’ils se soient enfuis de leur maison qui à côté de la mosquée Tawhid, à la périphérie de la ville de Gaza, Nasir Hejo et 20 autres membres de sa famille se sont réfugiés dans une école gérée par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine [UNRWA] dans le camp de réfugiés de Nuseirat.

Israël affirme avoir attaqué 1000 de ce qu’il nomme des « objectifs du Hamas ». Les médias indépendants, des fonctionnaires des Nations Unies et les organisations des droits de l’homme ont rapporté que la plupart de ces attaques ont frappé des maisons à usage privé, des mosquées, des universités, des écoles, des bâtiments publics, de police et les organisations caritatives. Le 6 janvier, le nombre de victimes de l’attaque israélienne était proche de 600, des milliers d’autres personnes étant blessées.

Entouré par ses enfants qui pleurent, dans l’école primaire pour les filles, Hejo a ajouté que l’armée israélienne s’était largement déployée autour de son quartier, à l’est de la ville de Gaza, à proximité de la cimenterie Handasiya.

Hejo et les autres membres de sa famille ont fui après y avoir été forcés par les soldats israéliens, mais sa femme et son frère sont restés en arrière pour essayer de s’occuper du corps de son fils.

"Ils ont tué mon frère, ils ont attaqué notre maison, ils ont été jusqu’à mélanger le sel et le sucre en boîtes" dit sa fille Hejo, âgée de 18 ans, alors qu’elle pleure sur l’épaule de son père.

Ce n’est là qu’un des nombreux récits des atrocités que les Palestiniens peuvent raconter depuis qu’Israël a commencé ses bombardements sur toute de la bande de Gaza le 27 Décembre, enchaînant avec une invasion terrestre.

Près de 600 Palestiniens, hommes, femmes et enfants s’étaient également abrités dans l’école, après avoir fui devant une violente attaque contre leurs maisons dans le village de Moghraqa au sud de la ville de Gaza.

Abu Eisa Sido, âgé 54 ans, qui vivait dans cette région, a déclaré que ses fils Muhammad et Esam avaient été tabassés il y a quelques jours dans la maison familiale.

« En 1967, la guerre israélo-arabe n’était pas aussi féroce que ce qui se passe de nos jours, » dit Abou Sido. « Cette guerre n’a duré que six jours, sans grande perte observée, mais aujourd’hui ce n’est pas une guerre, c’est un nettoyage ethnique. »

Debout près de sa femme, face à la salle de classe qui est aujourd’hui leur abri, Abou Sido lance un appel au monde pour sauver Gaza des atrocités israéliennes.

« Pour l’amour de Dieu, je fais appel à toutes les nations à travers le monde pour sauver Gaza », a-t-il hurlé.

Les terrains de sport de l’école sont désormais remplis de gens déplacés, comme la famille Abu Hwaishel, assise au soleil et essayant de se réchauffer malgré l’hiver.

« La situation est si misérable, et nous sommes au dehors. Comme vous le voyez, nous nous réunissons ici sous le soleil, » nous dit Ibrahim Abou Hwaishel, âgé de 45 ans. « Lorsque la nuit tombe nous tremblons de froid. »

Toutes les écoles de l’UNRWA dans Gaza se sont transformées en refuges pour les personnes déplacées, mais elles ne sont pas sûres. Ce mardi, une école semblable dans le camp de réfugiés de Jabaliya, juste à l’est de la ville de Gaza, a été touchée par des obus israéliens. Au moins 40 civils qui s’y abritaient ont été tués. Une autre attaque israélienne sur une école dans la même zone a tué trois personnes selon les infirmiers et médecins.

Selon l’UNRWA, des milliers de personnes de diverses régions de la bande de Gaza ont été contraintes de fuir les bombardements israéliens qui ont lieu jour et nuit. Mais il ya peu d’endroits pour se réfugier dans ce territoire côtier si densément peuplé.

« La situation dans la bande de Gaza se détériore rapidement, 25 % des tués sont des enfants et des femmes », a déclaré Adnan Abu Hasna porte-parole de l’UNRWA. « Nous avons pu satisfaire les besoins de la population pour une durée de six jours seulement. Nous fournissons des couvertures et autres choses utiles à ces personnes déplacées, mais il ne fait aucun doute que les conditions sont très difficiles, et nous sommes en train d’évaluer la situation, ainsi que leurs besoins. »

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6 janvier 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach