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Guerre d’Octobre 1973 - Minutes d’un temps plus que mémorable
mercredi 8 octobre 2008 - Samar Al-Gamal - Apl-Ahram/hebdo

(...) Le président Sadate s’est levé le 6 octobre à 7h15 du matin. La première chose qu’il a faite a été de tendre la main, de prendre le téléphone et d’appeler le colonel Abdel-Raouf Réda, son directeur de bureau pour les affaires militaires à cette époque. Il s’était déplacé avec un groupe d’officiers de l’état-major à un siège temporaire de 3 chambres au sous-sol du palais Al-Tahra. Le président Sadate était préoccupé par la même question qui le hantait quelques heures avant de se coucher : l’ennemi a-t-il su ?

La réponse a été que l’ennemi a su et ceci s’est manifesté à travers sa réaction sur le front.

(...) A 13h, le samedi 6 octobre, le président Sadate est arrivé au poste « 10 », - siège du commandement principal des opérations - et s’est rendu dès son arrivée avec le maréchal Ahmad Ismaïl Ali au bureau du commandant général. Là, il a passé quelques minutes au cours desquelles il a jeté un coup d’ ?il sur les cartes d’état-major. Il s’est intéressé à poser des questions sur les positions des pièces navales, qui avaient auparavant appareillé en mer Rouge et en Méditerranée. Il s’est enquis de la préparation des forces spéciales « Saaqa » qui s’étaient infiltrées au Sinaï, la veille, pour arrêter le fonctionnement du lance-flammes qui constituait un des principaux points dans le plan israélien pour entraver toute traversée (du Canal de Suez) ... Le président Sadate est entré dans la salle d’opération à 13h30. L’ambiance était très tendue où se mêlaient l’espoir, l’inquiétude, le savoir et la foi. Chacun des commandants et des officiers présents dans la salle, qui dépassaient les 100, sentait qu’il vivait un instant décisif dans l’histoire de sa patrie et que le sort de beaucoup serait lié par ce qui a été décidé dans cette salle et transmis sur le champ de bataille ou ce qui est en provenance de là-bas.

(...) A 19h pile, le président Sadate et avec lui tous ceux dont les conditions ont permis d’être présents dans cette salle glorieuse, étaient dans un état d’extase incroyable, après s’être assurés tous que l’opération la plus dangereuse de la guerre, dont ils craignaient les pertes, a eu un succès, dépassant l’imagination. C’était l’instant le plus merveilleux de leur vie, lorsqu’ils ont reçu le rapport préliminaire sur le volume des pertes égyptiennes dans les opérations, jusqu’à ce moment (...). Le président était assuré que quelque chose de grandiose, beaucoup plus que ses rêves les plus extraordinaires, a été réalisé ...

(...) Ce qu’a vu le président Sadate durant sa présence au centre de commandement numéro « 10 » et après son départ est une expérience qui relève de la légende. Il était possible d’expliquer ce qui paraissait mythique par des causes rationnelles et scientifiques.

Premièrement : Il existait une patrie, une nation, sous pression immense qui a mené à faire exploser le noyau interne et solide de cette nation et en conséquence, une énergie difficile à imaginer s’est libérée. Sa puissance s’est propulsée, comme une explosion nucléaire (...).

Deuxièmement : Les précédentes expériences amères, et à leur tête celle de 1967, ont appris à beaucoup, surtout aux Forces armées égyptiennes, que la science et la planification basée sur celle-ci, sont les moyens de cette époque pour réaliser n’importe quel objectif.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 8 au 14 octobre 2008, numéro 735 (Dossier)