Ma’an

Le Hamas rejette l’idée d’un gouvernement de technocrates et d’élections anticipées, mais il serait en faveur d’un gouvernement d’unité nationale s’inscrivant dans un dialogue global couvrant la réforme des services de sécurité en Palestine, a déclaré samedi le porte-parole du Hamas, Ismail Radwan.

Dans une interview avec Ma’an, Radwan a justifié la méfiance du parti à l’égard d’un gouvernement de technocrates, lequel « ne se fonderait pas sur un programme national et ne serait pas non plus soutenu par le peuple ». Un tel gouvernement, a-t-il poursuivi, « n’aura aucun succès parce qu’il sera incapable de mettre en ?uvre le programme national qui lui est demandé ».

Pour ce qui est de refuser des élections législatives anticipées, Radwan a dit celles-ci « équivaudraient à contourner la volonté des Palestiniens et à leur nommer de nouveaux représentants dans des circonstances anormales ».

« À supposer que nous ayons des élections et que le Hamas gagne » dit-il « le Hamas pourra-t-il agir ? La position internationale à l’égard du Hamas changera-t-elle ? Bien sûr que non ».

Il a dit que les élections anticipées sont un coup monté contre la volonté palestinienne et un moyen d’évincer le Hamas de la scène politique. Radwan a dit que le Hamas craint que les autres acteurs falsifient les résultats des élections en Cisjordanie.

« Le Hamas s’est dit en faveur du dialogue » a-t-il conclu et « ce dialogue devrait se fonder sur les accords auparavant conclus tout en respectant les résultats des élections législatives antérieures ».

Samedi déjà, le dirigeant du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), membre du conseil législatif palestinien (CLP), Jameel Majdalwi, a signalé que le Hamas, le Fatah et d’autres factions palestiniennes se sont mis d’accord sur le principe de la formation d’un gouvernement national chargé d’organiser des élections législatives et présidentielles anticipées comme moyen de sortir de la crise actuelle.

Majdalwi a fait ces déclarations à une agence de presse allemande basée à Gaza. Son parti aurait été contacté, en même temps que d’autres factions, en vue d’un accord sur la création d’un gouvernement national qui « préparerait la voie à un dialogue national dont l’objectif principal serait la formation d’un gouvernement national chargé de préparer les élections générales ».

Il a ajouté que le FPLP avait reçu de la direction du Hamas « des signes sérieux » indiquant qu’il souscrirait à cette idée.

« Nous devrions tous nous employer à faire de cette chance offerte au Caire une opportunité réelle de succès » a dit Majdalwi. Il a ajouté que rater l’occasion entraînerait des conséquences dangereuses.

Tant le Fatah que le Hamas n’ont pas réussi à diriger le peuple palestinien, ce qui « nous plonge dans des problèmes réels et dangereux dont nous devrions dégager aussitôt que possible », a-t-il dit.

Majdalwi a annoncé que le FPLP appuyait le gouvernement national et qu’il n’imposerait pas de conditions préalables quant à la nature dudit gouvernement à savoir s’il serait constitué de technocrates ou de personnalités indépendantes.

Quand on lui a demandé si le FPLP ferait partie du gouvernement national il a dit que « il était trop tôt pour le dire » et a ajouté que le parti prendra ses décisions à une date ultérieure.

Majdalawi avait auparavant critiqué les man ?uvres dilatoires du Fatah et du Hamas et leur résistance à créer ce qu’il a appelé une « atmosphère positive » pour les entretiens du Caire. Il a noté comme « indices positifs » augurant bien d’un accord pour la formation d’un gouvernement national, la libération récente de prisonniers politiques des prisons de Cisjordanie et de Gaza.