Photo : Ma’anImages

Après avoir pris le contrôle de la bande de Gaza, le Hamas a créé une unité spéciale de police composée d’agents féminins. Dans l’interprétation dominante de la loi islamique, on ne permet pas aux hommes et femmes, célibataires ou indépendants, d’être en contact. Ceci a représenté un défi pour le maintien de l’ordre, d’autant plus que Hamas s’est engagé a mettre fin aux crimes et abus. Comment un policier de sexe masculin pourrait-il mettre une femme en état d’arrestation ?

L’unité comprend actuellement près d’une centaine d’agents, et le gouvernement du Hamas a l’ambition d’en augmenter le nombre. Elles portent des uniformes dont les éléments sont une chemise et une longue jupe, et elles doivent être disposées à porter le foulard.

Ces femmes ne sont pas confinées dans leur rôle traditionnel dans le travail administratif ; elles font leur travail dans les troupes d’intervention anti-criminalité des forces de sécurité du Hamas, procédant à des arrestations et contribuantt aux incursions de nuit dans les maisons des suspects. D’autres ont pour fonction de fournir une assistance juridique aux femmes.

Recruter des femmes-policiers s’est également avéré être une expérience du point de vue social dans Gaza, un territoire qui semble être devenu plus conservateur sous le blocus imposé par les Israéliens.

« Créer dans Gaza un service de police avec des agents féminins n’était pas une chose ordinaire, au moins pour la plupart des Palestiniens, mais la réaction générale était d’en accepter l’idée, » a déclaré Myriam Al-Bur, membre de l’unité féminine.

Al-Bur, âgée de 27 ans, a quitté un travail dans le domaine social afin de rejoindre le Département de Police. Derrière son voile, elle raconte l’histoire des policières vues comme un nouveau phénomène dans Gaza.

« J’ai découvert que je peux aider ma communauté et les femmes de ma communauté lorsque nous intervenons dans les domiciles. Je peux assister mes collègues lorsqu’ils perquisitionnent dans la maison d’un suspect ou d’un traître quelconque pour qu’ils ne soient pas retardés ou bloqués par les épouses ou parentes du criminel recherché, parce que comme vous le savez, les hommes dans l’Islam ne peuvent pas rechercher ou arrêter des femmes, parce que cela signifierait avoir un contact violent avec elles. Ainsi notre présence peut leur éviter beaucoup de perte de temps et d’ennuis, » ajoute-t-elle. « Il n’y a eu aucune objection de la part de mon mari ou de ma famille, et c’était quelque chose qui m’a aidée à persévérer, » dit-elle encore.

Umm Al-Baraa, directrice générale de l’unité féminine a indiqué que « ce genre de travail exigeait de prendre des risques particuliers, mais c’est au profit du pays et pour préserver ce qui est important. »

« Dans notre travail l’atmosphère est très confiante. Bien que nous entrions dans des maisons étrangères, nous faisons cela pour défendre notre peuple. C’est notre devoir, » dit-elle.

Tawfiq Jabr, directeur de police dans la bande de Gaza, estime que « ce qui donne confiance, c’est que les gens acceptent l’idée de la police féminine et que celle-ci soit bien accueillie. »

Toujours selon Tawfiq Jabr, la décision prise par la police de créer une unité de femmes était « une étape pour augmenter la compétence professionnelle. »

Le service de police féminin est une conquête pour tous les Palestiniens en général. Ce service symbolise pour toute une nation la reconnaissance des femmes dont les droits ont été violés durant des décennies.

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