La visite dans notre pays de la chancelière allemande Angela Merkel n’a pas donné lieu à de spectaculaires accords économiques bilatéraux. Il y en a eu entre partenaires algériens et allemands, mais d’envergure modeste, qui ne vont pas avoir grand impact sur le niveau auquel se situe la coopération entre les deux pays depuis plus d’une décennie.
Contrairement à d’autres dirigeants de pays économiquement avancés, Angela Merkel n’a pas fait le déplacement dans notre pays pour « arracher » aux autorités la signature de « juteux » contrats pour l’économie allemande. Ce qu’elle est venue chercher, c’est l’assurance que l’Algérie, producteur important d’énergie, serait apte et disponible à contribuer à la stratégie que le gouvernement allemand est en train de mettre en oeuvre pour diversifier les sources d’approvisionnement de l’Etat allemand en la matière.
S’il y a un regain d’intérêt pour notre pays de la part des autorités allemandes, c’est d’abord et avant tout à cette préoccupation qu’il est dû. L’Algérie productrice et fournisseuse de gaz, voilà ce qui fait du côté allemand que l’on veut y reprendre pied directement, en ne laissant plus à d’autres l’exclusivité de la coopération économique avec elle.
Le pays d’Angela Merkel a les moyens de son ambition. Il peut aisément redevenir le grand partenaire économique de l’Algérie qu’il a été dans les années 70. Les Algériens ont une grande attirance pour l’excellence des produits de son industrie.
Il reste à savoir si du côté algérien, nous avons la volonté de voir ailleurs qu’en direction de certains pays, s’agissant de partenariat et de coopération. L’invite par notre ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement faite aux hommes d’affaires de la République fédérale allemande, d’investir dans les entreprises publiques que des compatriotes à eux ont équipées dans les années 70, tendrait à le faire croire. Volonté qu’il faut tempérer toutefois quand le responsable d’une institution algérienne de commerce et d’industrie invoque le handicap de la langue pour marquer sa tiédeur à l’égard d’une possible relance du partenariat algéro-allemand.
Avec l’Algérie, la chancelière allemande n’a pas voulu chevaucher des chimères. Elle s’en est tenue à obtenir des engagements dans le domaine énergétique et gazier. Pour le reste, elle s’est contentée de livrer quelques conseils. Celui en premier que nous devrions profiter de la marge de manoeuvre toute limitée dans le temps que nous procurent nos ressources énergétiques pour rendre notre économie moderne.
Ce conseil frappé de bon sens sera-t-il suivi ? Cela fait presque une décennie que l’on nous promet que c’est à quoi vise la stratégie économique mise en oeuvre. Tout ce qu’il en résulte est que le pays est toujours dans la dépendance de son pétrole et de son gaz et son tissu industriel encore moins performant que dans le passé.
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20 juillet 208 - Le Quotidien d’Oran