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Nouveaux-nés en Palestine
lundi 12 mai 2008 - Omar - Al Jazeera.net

Le bébé à venir est maintenant heureux, niché dans le ventre de sa mère, même aussi faiblement protégé contre la violence et la souffrance qui existent dans Gaza.

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Un nouveau-né à l’hôpital d’Al-Shifa à Gaza. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont averti de l’effondrement prochain du système de santé suite au blocus israélien [Photo - GETTY]

Je suis naturellement inquiet pour la mère et pour l’enfant. Quand elle a accouché de notre dernier enfant, mon épouse a eu plusieurs complications d’ordre médical.

En raison du blocus appliqué sur Gaza, de telles complications ne peuvent plus être traitées dans les hôpitaux et centres médicaux locaux.

Si mon épouse devait avoir un problème grave pendant la naissance par les voies naturelles il n’y aurait aucun médicament ou traitement disponible, les soumettant, elle et le bébé à venir, à des risques considérables.

À la lumière de tout cela, nous avons décidé il y a quelques temps que mon épouse subirait une césarienne plutôt que de faire naître l’enfant de façon naturelle. Les césariennes, au moins, peuvent être pratiquées dans Gaza.

Définir un « Palestinien »

Je me suis demandé l’autre jour, quand notre enfant sera finalement venu au monde, ce qui serait marqué sur les fiches de l’hôpital : la taille, le poids, la religion musulmane, et Palestinien ? Que signifie aujourd’hui le nom de Palestinien ? Il signifie : aucune eau propre, aucune sécurité, aucune liberté de mouvement et aucune certitude.

En tant que père, je ferai tout mon possible pour garantir un futur à mon enfant. Mais à Gaza il y a de l’incertitude non seulement pour ma famille mais pour tous les 1,5 million de personnes qui vivent ici.

Nous n’avons aucune essence à mettre dans nos voitures. Bien que j’aie pu m’arranger jusqu’ici je vais maintenant devoir transformer ma voiture pour qu’ellle fonctionne avec le gaz domestique de sorte que je puisse emmener mon épouse à l’hôpital. C’est dangereux mais la plupart des habitants de Gaza doivent faire de même en raison du manque de livraisons en combustible.

Le manque de carburant affecte surtout sévèrement les hôpitaux. Beaucoup de médecins et d’infirmières ne peuvent plus aller travailler et les ambulances n’ont aucun carburant pour joindre les malades et blessés.

Retour d’Egypte

J’ai récemment parlé à un ami que je n’avais pas vu depuis quelues temps.

J’étais heureux d’entendre de l’excitation dans sa voix quand il a téléphoné. Il a maintenant prévu à nouveau son mariage qu’il avait été forcé de remettre à plus tard après que son frère ait été blessé lors des affrontements palestiniens internes.

Comme il n’y avait aucun service médical adapté à Gaza, mon ami a dû transporter son frère en Egypte pour lui faire suivre un traitement.

Mais en raison des fermetures de frontière à Rafah, lui et son frère sont restés coincés en Egypte.

Neuf mois plus tard, lorsque la frontière égyptienne de Rafah a été ouverte par une brèche, son frère a eu un choix difficile à faire : retourner à Gaza ou poursuivre le traitement qui lui permettrait de marcher à nouveau.

Ils sont revenus à Gaza, craignant qu’ils pourraient perdre leur unique occasion de retrouver leurs amis et la famille. Son frère ne peut pas marcher en raison des balles toujours logées dans sa jambe et il n’y a aucun traitement possible pour lui ici. Il passe la majeure partie de son jour au lit.

Mais mon ami a maintenant retrouvé sa fiancée et les préparatifs du mariage battent leur plein. Nous sommes allés hier faire des emplettes pour trouver ce dont il a besoin pour son mariage. Nous avons passé des heures dans des magasins presque vidés de leurs articles en raison du blocus contre Gaza. Quand il a finalement trouvé ce qu’il lui fallait, cela s’est avéré plutôt coûteux.

Le propriétaire de magasin a lancé un avertissement sinistre : « Ne Inutile d echercher quoi que ce soit, vous ne trouverez rien à Gaza. »

« Garder pendant longtemps les vêtements que vous portez maintenant et prenez soin d’eux, » nous a-t-il encore dit.

Du même auteur :

- Gaza au quotidien : après l’anniversaire
- Gaza au quotidien : fêter un anniversaire sous le blocus
- Gaza au quotidien : ce n’est pas une vie pour des enfants !

7 mai 2008 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction de l’anglais : IAO]