Benazir Bhutto, ancienne premier ministre pakistanaise - Photo : Ma’an/Images

La députée, militante des droits de l’homme et universitaire palestinienne HananeAshrawi a déclaré ce vendredi que Bhutto « était assurément une femme de courage, qui a représenté la démocratie en dépit d’un grand nombre d’obstacles - sociaux, culturels, et personnels également. Elle a influé le cours des évènements dans le sens de la démocratie et contre tout type d’extrémisme et de violence ».

Bhutto, qui a été deux fois premier ministre et était récemment revenue d’exil pour participer aux élections législatives prévues en janvier, a été assassinée jeudi juste après un rassemblement politique dans la ville de Rawalpindi.

Les dirigeants israéliens maintiennent de leur côté que si Bhutto avait été élue, elle aurait agi dans le sens de l’amélioration des relations avec Israël. Le premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré au journal « Jerusalem Post » que Bhutto lui avait fait transmettre un message où elle disait que « à l’avenir elle renforcerait les liens entre Israël et le Pakistan, » ce qui pouvait inclure une normalisation des relations entre les deux pays.

Ashrawi a affirmé que Bhutto n’a jamais mentionné quelque intention que ce soit de reconnaître Israël : « Elle était très engagée dans le soutien à la cause palestinienne, et contre la poursuite de l’occupation israélienne. Elle a déclaré soutenir un état palestinien indépendant et elle a répété que l’occupation devait cesser, et c’est pourquoi elle n’avait pas voulu avoir de contacts avec les Israéliens lorsqu’elle avait voulu venir en Palestine ».

Polémique à propos de l’accès à Gaza

Après le retrait militaire israélien de la bande de Gaza et de Jéricho en 1994, Benazir Bhutto qui était alors premier ministre a voulu se rendre à Gaza, mais sans visa israélien.

Une polémique au niveau diplomatique avait suivi. Les autorités israéliennes, qui bloquent les passages des frontières vers la bande de Gaza, ont fini par accepter que Bhutto entre dans Gaza, après des négociations entre le ministre des affaires étrangères israélien Shimon Peres et le président palestinien Yasser Arafat.

Le premier ministre israélien Yitzhak Rabin avait néanmoins dit que Bhutto avait montré de « mauvaises manières » [ce qui bien évidemment n’est pas le cas des occupants israéliens ... On croit rêver... N.d.T] en essayant d’entrer dans le territoire sans l’approbation israélienne. Le gouvernement pakistanais avait alors qualifié la remarque de Rabin de « discourtoise. »

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