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Ahmadinejad veut plus de "pas positifs" des Américains
mercredi 12 décembre 2007 - Le Temps - AFP
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Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran, le 11 décembre 2007. Photo : Atta Kenare (AFP)

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a qualifié mardi de "pas positif" le rapport du renseignement américain sur le programme nucléaire iranien, en posant comme condition au dialogue avec Washington la clôture définitive de ce dossier.

"C’est un pas positif et un pas en avant" a dit le président, dans une conférence de presse, au sujet du rapport rendu public le 3 décembre selon lequel l’Iran a suspendu en 2003 son programme nucléaire militaire.

"S’ils (les Américains) font d’autres pas, la situation sera totalement différente (...) et la voie sera ouverte pour le règlement des questions régionales et bilatérales", a ajouté M. Ahmadinejad.

Le président a changé de ton sur ce sujet, après avoir clamé la semaine dernière que la publication du rapport représentait une "victoire" pour Téhéran, enlevant selon lui toute légitimité au Conseil de sécurité de l’ONU pour envisager de nouvelles sanctions contre l’Iran.

Invité à préciser le genre de "pas positif" qui faciliterait la reprise du dialogue avec les Etats-Unis, M. Ahmadinejad a expliqué qu’un "deuxième pas peut être dans le dossier nucléaire et ils peuvent dire que l’affaire est terminée".

Mais les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques avec l’Iran depuis 1980, ont été très clairs sur le fait que le rapport des agences américaines de renseignement ne devait pas être l’occasion de relâcher la pression sur Téhéran pour qu’il suspende son programme nucléaire.

Lundi, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a annoncé que les hauts responsables des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) et de l’Allemagne devaient se téléphoner mardi pour discuter du texte d’une prochaine résolution contre l’Iran.

Les autorités iraniennes estiment que la poursuite de leur programme nucléaire est un "droit".

Le Conseil de sécurité a déjà infligé deux résolutions assorties de sanctions contre Téhéran à cause de son refus de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium.

Washington pousse actuellement, avec le soutien de Paris et Londres, pour que soit adoptée rapidement une troisième résolution accentuant les mesures déjà prises, alors que Pékin et Moscou ont montré moins d’empressement sur le sujet.

M. Ahmadinejad n’en a pas moins réaffirmé ne voir "aucune raison à la poursuite des hostilités", et ne "pas penser qu’il y ait une menace ou une résolution en vue".

Téhéran a toujours affirmé que son programme nucléaire avait un objectif exclusivement pacifique, mais de nombreux pays craignent qu’il puisse le détourner à des fins militaires.

Le rapport américain a souligné que la poursuite de l’enrichissement d’uranium permettrait à l’Iran d’obtenir de l’uranium enrichi pour une bombe atomique d’ici quelques années.

Selon M. Ahmadinejad, les Etats-Unis "peuvent changer la situation (avec l’Iran) en effectuant un ou deux pas de plus".

Mais Washington a posé comme condition à la reprise d’un dialogue direct la suspension par l’Iran de son programme d’enrichissement d’uranium.

Et rien n’indique que la République islamique soit prête à plier, comme l’a rappelé M. Ahmadinejad.

"Nous continuerons sur ce chemin", a dit le président en réaffirmant l’objectif d’installer jusqu’à 50.000 centrifugeuses d’enrichissement d’uranium dans l’usine de Natanz.

L’Iran disposait en septembre de près de 3.000 centrifugeuses à Natanz. Un seuil suffisant en théorie pour obtenir, dans des conditions de fonctionnement optimales, suffisamment d’uranium hautement enrichi pour une bombe nucléaire en moins d’un an.

11 décembre 2007 - Le Temps - Vous pouvez consulter cet article à :
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