Israël compromet le droit à l’éducation des étudiants palestiniens de nombreuses manières, dont la fermeture de la Bande de Gaza ; sur la photo : des élèves palestiniens en rang le jour de la rentrée scolaire dans la ville de Qalqilia en Cisjordanie, septembre 2007 - Photo : Khaleel Reash/MaanImages

Le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) condamne l’interdiction faite par Israël aux étudiants de la Bande de Gaza de poursuivre leurs études dans des universités et écoles à l’étranger. Le Centre demande à la communauté internationale et aux organisations internationales, spécialement à l’UNESCO et au Comité international de la Croix-Rouge, d’insister auprès des Forces israéliennes d’occupation (FIO) pour qu’elles permettent à plus de 2 700 étudiants de se rendre à l’étranger afin de ne pas compromettre leur avenir éducatif.

Depuis le 10 juin 2007, les FIO ont coupé la Bande de Gaza du monde extérieur en fermant complètement tous les postes frontière, spécialement le poste international de Rafah à la frontière égyptienne. Les étudiants de Gaza inscrits dans un établissement étranger n’ont donc pas le droit d’aller y poursuivre leur éducation.

D’après l’enquête préliminaire du Centre et l’information recueillie auprès du Ministère des affaires civiles, 7500 Gazéens attendent l’occasion de se rendre à l’étranger pour des raisons variées : pour leur travail, leurs études ou un traitement médical. Ce chiffre inclut 2 700 étudiants de différents niveaux. Parmi eux, 722 étudiants sont au niveau du graduat et du troisième cycle dans des établissements arabes et internationaux. En outre, quelque 2 000 étudiants de différents niveaux qui ont passé leurs vacances d’été à Gaza dans leur famille, attendent de pouvoir rejoindre leurs écoles.

Pendant la période du 28 août au 18 septembre 2007, quelques étudiants ont été autorisés à quitter la Bande en passant par Erez-al-Ojeh-Egypte. Pendant la même période, les FIO ont permis à 450 civils de quitter la Bande en quatre groupes. Un cinquième groupe, constitué de 186 civils qui avaient reçu l’approbation de voyager, a été renvoyé à Gaza. Depuis, les FIO refusent à quiconque de quitter la Bande.

Les agents de terrain du Centre ont rencontré plusieurs étudiants ou leurs familles, qui leur ont dit leur souci pour l’avenir éducatif de leurs enfants.

Hammad Abu Sitta de Khan Yunis étudie en Egypte. Il a informé l’agent du Centre qu’il est étudiant en ingénierie à l’Université de Holwan en Egypte. Il est rentré dans la Bande de Gaza le 8 août 2007 afin de passer ses vacances d’été avec sa famille pour la première fois en quatre ans. Abu Sitta avait été sélectionné pour suivre un cours en Allemagne qui débutait le 1er septembre. Au Ministère des affaires civiles, il s’est inscrit pour partir en Egypte en passant par le poste frontière de Erez-al-Ojeh. Sa demande a été acceptée et il devait voyager le 18 septembre. Toutefois, les FIO ont renvoyé tout le groupe de voyageurs à Gaza. Depuis, Abu Sitta a essayé de rejoindre ses cours qui ont commencé le 16 septembre, mais sans succès.

Elham Akram Rajab (29 ans) de Gaza City, vit dans la ville saoudienne de Jeddah avec son mari et ses enfants. Elle a dit à l’agent du Centre qu’elle était rentrée à Gaza le 6 juin 2007 afin de passer l’été avec sa famille pour la première fois en quatre ans. Elle était venue avec ses trois enfants (âgés respectivement de quatre, sept et neuf ans). Les enfants ont raté le début de l’année scolaire commencée le 8 septembre 2007. En outre, son visa de sortie saoudien expire en novembre ce qui risque de lui faire perdre son permis de séjour en Arabie saoudite, et de la séparer de son mari. Au Ministère des affaires civiles son voyage a été coordonné avec celui d’autres civils pour le 11 septembre 2007, mais les FIO ont renvoyé son groupe à Gaza et elle reste bloquée dans la Bande avec ses enfants.

Mohammad Safi (24 ans) est en troisième cycle d’ingénierie en Suède. Il a dit à l’agent du Centre qu’il avait obtenu une bourse pour faire une maîtrise en ingénierie au Collège KTH à Stockholm. En juillet 2007, il a obtenu son permis de séjour en Suède et depuis, il essaie de se rendre dans ce pays. L’ambassade de Suède a essayé de l’aider à partir, mais les Israéliens ont refusé de lui laisser quitter la Bande. Au Ministère des affaires civiles, il a demandé à partir via al-Ojeh, mais on lui a répondu que les Israéliens avaient fermé la frontière et n’autorisent personne à traverser.

Le PCHR condamne le refus par les FIO d’autoriser les étudiants de Gaza de se rendre à l’étranger afin de poursuivre leur éducation. Le Centre demande à la communauté internationale et aux organisations internationales, spécialement à l’UNESCO et au CICR, de faire pression sur les FIO pour qu’elles permettent à plus de 2.700 étudiants de voyager afin de ne pas compromettre leur avenir éducatif.

Le Centre demande instamment à la haute partie contractante de la quatrième convention de Genève :

 De faire sérieusement pression sur les FIO afin qu’elles ouvrent les postes frontière de la Bande de Gaza et lèvent le siège ainsi que toutes les formes de châtiment collectif imposées à la population civile de la Bande.
 De s’employer immédiatement à assurer le voyage des étudiants de Gaza qui étudient à l’étranger afin qu’ils puissent rejoindre leurs établissement avant de perdre la totalité de leur année d’études.
 De faire pression sur les FIO pour qu’elles respectent le droit à l’éducation garanti par la Convention sur les droits économiques, sociaux et culturels.