"Die-in" devant le Capitole - Photo : AFP

Presque 200 manifestants ont été arrêtés lors d’ une marche pacifiste dans la ville de Washington pour exiger le retour des troupes d’Irak et la mise en accusation de George Bush, le président des Etats-Unis.

Les organisateurs ont estimé le nombre des manifestants à près de 100 000 ce samedi mais la police n’a pas confirmé ces chiffres.

Les arrestations ont eu lieu en même temps que la police pulvérisaient des produits chimiques sur les manifestants qui tentaient de franchir les barricades posées en dehors du bâtiment du Capitole.

Près d’un millier de contre-manifestants se tenaient à proximité et criaient leur colère face aux pacifistes alors que ceux-ci ils avançaient vers le Capitole.

Les démonstrateurs s’étaient arrêtés devant la Maison Blanche avant de se diriger vers le bâtiment du Capitole.

Les manifestations surviennent quelques jours après que le général David Petraeus, commandant en chef américain en Irak, ait témoigné devant le congrès des Etats-Unis sur la situation en Irak.

Viviana Hurtado, correspondante d’Al Jazeera à Washington, a indiqué que la manifestation pacifiste rassemblait des personnes venant d’une grande variété de milieux.

« Une des nouveautés dans cette démonstration, c’est qu’elle a été conduite par les vétérans irakiens, » nous a-t-elle dit.

Protestation des vétérans

Phil Aliff, 21 ans, a participé en tant que membre du mouvement des vétérans d’Irak contre la guerre.

« Je suis resté [en Irak] pendant une année, dans Abu Ghraib et à l’extérieur de Fallujah, » dit-il.

« Quand nous sommes arrivés, on nous a dit que nous étions là pour apporter la stabilité au pays.

« Mais nous ne reconstruisions rien. Les Irakiens ont seulement deux heures d’électricité par jour. Et j’ai vu les atrocités commises par les Américains. »

Les arrestations se sont produites après que plusieurs dizaines de manifestants aient fait un « die-in » en s’étendant sur leur dos devant le bâtiment du congrès afin d’essayer d’attirer l’attention sur le nombre sans cesse croissant de morts en Irak.

Beaucoup ont été arrêtés sans résistance après avoir franchi une barrière située à mi-hauteur d’homme.

Mais certains se sont fâchés quand la police anti-émeute a essayé de les repousser avec des boucliers ; la police a employé des jets chimiques sur au moins deux personnes.

« Perte de confiance »

Les parents des soldats qui servent ou ont servi en Irak constituaient le principal groupe dans la manifestation.

Diane Santoriello tenait une photographie de son fils Neil, tué en Irak en août 2004.

« Je suis ici pour obtenir du congrès qu’il ne finance plus la guerre, » nous dit-elle.

Brian Becker du mouvement Answer (Act Now to Stop War and End Racism), le groupe organisateur de la marche pacifiste, a déclaré que les civils irakiens voulaient voir les forces des Etats-Unis hors de leur pays.

« La grande majorité des gens aux Etats-Unis veulent que la guerre soit finie et que les troupes reviennent à la maison maintenant, » a-t-il ajouté.

Cindy Sheehan, une activiste dont le fils a été tué alors qu’il était mobilisé en Irak, faisait partie des orateurs à la manifestation.

Le soutien du public américain à la guerre est à son niveau le plus bas, 62 % des Américains estimant que l’invasion de l’Irak était une erreur selon un sondage du New York Times et de la châine CBS publié la semaine dernière.

Contre-manifestants

Les quelques mille contre-manifestants se sont réunis près de la manifestation pacifiste, criant « U-S-A » et brandissant des drapeaux des américains.

Le lieutenant-colonel retiré de l’Armée de l’Air, Robert « Buz » Patterson, a pris la parole devant le rassemblement de personnes vêtues de tenues de camouflage, portant des bandanas représentant le drapeau américain et des vestes Harley Davidson, disant vouloir envoyer trois messages.

« Au congrès, qu’il arrête de jouer avec nos troupes. Aux terroristes, nous vous trouverons et vous tuerons, » a-t-il dit. « Et à nos troupes, nous sommes ici pour vous, et nous vous soutenons. »

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