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Les États-Unis renforcent leur aide militaire à Israël
lundi 20 août 2007 - Marc Henry - Le Figaro
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L’État hébreu va bénéficier d’un coup de pouce de près d’un quart des subsides versés par les États-Unis (Ph.Ratner/AP)

Trente milliards de dollars : c’est le pactole qu’Israël va recevoir sous forme de dons durant la prochaine décennie au titre de l’aide militaire américaine. Selon un protocole d’accord signé hier à Jérusalem, l’État hébreu va en effet bénéficier d’un coup de pouce de près d’un quart des subsides versés par les États-Unis.

En échange de ce cadeau de George W. Bush, Ehoud Olmert, le premier ministre, s’est engagé à ne pas tenter de faire échec à un mégacontrat de 20 milliards de dollars de ventes d’armes sophistiquées américaines à l’Arabie saoudite, tels des missiles air-air ou des bombes « intelligentes » guidées au laser.

Revers de la médaille : cette générosité accroît l’influence déjà envahissante du grand allié américain. Un exemple : sous la pression de Washington, Amos Yaron, le directeur général du ministère de la Défense, avait été contraint à la démission en août 2005 après la signature d’un contrat militaire avec la Chine, qui avait déplu au Pentagone. Selon une nouvelle procédure mise en place depuis pour éviter ce genre « d’incident », Israël doit désormais présenter des demandes préalables aux États-Unis pour ses exportations d’armes, autrement dit obtenir une permission, alors que l’État hébreu fait partie du peloton de tête dans le monde pour ce secteur.

Le bilan général est toutefois loin d’être négatif. Si les entreprises israéliennes d’armement sont bridées par Washington, elles sont aidées à l’exportation. Plus d’un quart de l’aide des États-Unis va servir à passer des commandes de l’armée israélienne auprès d’entreprises locales tandis que les trois quarts restants serviront à financer des achats auprès de groupes américains. Au total, depuis sa création en 1948, l’État hébreu a perçu 84 milliards de dollars dont une cinquantaine de milliards entièrement sous forme de dons au titre de la seule aide militaire.

Ces sommes ne comprennent pas les prêts à taux bonifiés ni les généreuses garanties bancaires accordées ces dernières années par le Trésor américain, qui ont permis à l’État hébreu de lever des emprunts dans de très bonnes conditions. Par tête d’habitant, chaque Israélien perçoit 340 dollars par an sur le compte de l’Oncle Sam.

« Un investissement pour la paix »

« Il existe effectivement une certaine dépendance d’Israël envers les États-Unis », admet Dany Ayalon, ancien ambassadeur israélien à Washington, au vu de ces chiffres. Selon lui, l’État hébreu constitue toutefois le meilleur atout « pour assurer la stabilité au Moyen-Orient et défendre ainsi les intérêts des Américains dans la région ». Une analyse que partage Nicolas Burns, le numéro trois du département d’État qui a signé le protocole d’accord à Jérusalem.

« Ces 30 milliards de dollars représentent un investissement pour la paix qui n’est possible que si Israël est fort », a souligné le diplomate américain en évoquant la nécessité de contrer l’Iran et son programme nucléaire ainsi que ses alliés de l’« axe du mal » : la Syrie, le Hezbollah libanais, les islamistes palestiniens du Hamas et du Djihad islamique ainsi que les groupes armés sunnites anti-américains en Irak. En d’autres termes, il s’agirait d’un donnant donnant.


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Marc Henry - Le Figaro, le 17 août 2007