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Appel urgent de la PMRS
lundi 5 juin 2006 -

Dans le contexte d’une crise humanitaire imminente en Palestine et du manque de financements auxquels se trouve confrontée l’organisation, la PMRS en appelle à la générosité de ses amis à travers le monde pour l’aider à éviter un désastre de santé publique.

Appel urgent du PMRS

Société palestinienne d’aide médicale (ex-UPMRC)

Soutien d’urgence aux services de la PMRS face à la crise humanitaire imminente

2 juin 2006

http://www.upmrc.org/

Ramallah, 31 mai 2006 : dans le contexte d’une crise humanitaire imminente en Palestine et du manque de financements auxquels se trouve confrontée l’organisation, la PMRS en appelle à la générosité de ses amis à travers le monde pour l’aider à éviter un désastre de santé publique.


Le contexte

Après les élections législatives de janvier 2006, le peuple palestinien s’est trouvé confronté à une crise humanitaire imminente, qui est la conséquence :

  • a) des décisions de la communauté internationale de cesser le financement au gouvernement de l’Autorité palestinienne ;
  • b) du refus d’Israël de virer les revenus fiscaux collectés au nom de l’Autorité palestinienne ;
  • c) du refus des banques de traiter avec l’Autorité palestinienne.

Ces décisions ont été prises dans le contexte d’une dégradation générale dans le conflit caractérisée par :

  • 1) la fermeture prolongée des passages de Karni et d’Eretz dans la Bande de Gaza qui a conduit au manque des produits alimentaires de base, notamment le pain, les produits laitiers et les fruits, et provoqué une interruption inquiétante du marché à l’export de Gaza [1] ;
  • 2) une recrudescence de l’activité militaire israélienne, avec de fréquentes incursions dans les secteurs palestiniens [2], des assassinats extrajudiciaires [3] et plus de 5 100 obus d’artillerie tirés sur le nord de la Bande de Gaza pour une seule période de 6 semaines [4] ;
  • 3) l’annonce du mal nommé « plan de convergence » par le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, qui vise à fixer les frontières définitives de l’Etat d’Israël d’ici à 2009, sur le tracé du « mur de séparation », annexant à Israël la Vallée du Jourdain et Jérusalem-Est, et particulièrement, les blocs de colonies construites illégalement ;
  • 4) un resserrement des restrictions de déplacements en Cisjordanie, que l’OCHA * cite comme « une cause principale de la pauvreté et de la crise humanitaire en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza » [5]. En janvier 2006, il y avait 471 obstacles physiques installés par l’armée israélienne, 376 en août 2005 [6].

Les Palestiniens sont déjà à la limite de la survie, avec un niveau de chômage de 35 %, 64 % de la population palestinienne vit actuellement sous le seuil officiel de la pauvreté (2,1 dollars US/jour) [7]. Beaucoup ont réduit la qualité et la quantité de leur consommation alimentaire, particulièrement dans la Bande de Gaza, alors que se poursuivent les fermetures de frontières par Israël et les restrictions de déplacements, d’où un manque des produits alimentaires de base et l’impossibilité d’accéder aux marchés et sur les lieux de travail. Avec comme résultats, plus de 40 % des Palestiniens confrontés à un manque de nourriture.

Les implications pour la santé

Dans un tel contexte, la coupure des financements a eu un impact dévastateur surtout dans le domaine de la santé. En général, les salaires de l’Autorité palestinienne a représenté approximativement un quart des revenus bruts disponibles palestiniens en 2005, assurant les moyens de vivre pour près d’un million de personnes, soit le quart de la population palestinienne [8]. Le ministre de la Santé (MOH) emploie 57 % des salariés de la Santé, ces salariés sont payés par la combinaison des contributions du MOH (40 %), des fonds de sources internationales (30 %) et des revenus fiscaux collectés par Israël à la place de l’Autorité palestinienne (30 %) [9].

Dans un rapport récent, l’Organisation mondiale de la Santé (WHO) a donné l’alerte sur la crise financière aiguë frappant le MOH qui pourrait conduire « à un rapide déclin du système de santé publique et à son possible effondrement », ainsi qu’« à un changement dans le contrôle et la gestion du système du service de Santé, le passant du secteur public aux ONG, au système des Nations unies et au secteur privé. » [10]. L’OMS prévoit que ceci aura comme conséquence « pour une part importante de la population, de ne pouvoir accéder, ou de façon limitée, à la médecine préventive et aux traitements curatifs, particulièrement les personnes pauvres (au nombre de 1 564 137, 43 % de la population) » [11] et les catégories déjà vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Des décès sont déjà constatés parmi les patients souffrant de cancer ou de complications rénales à cause du manque des médicaments essentiels et de l’équipement médical [12].

Comme la capacité du ministère de la Santé à assurer les prestations des services s’est affaiblie et que la plupart des personnes recherchent des soins au moindre coût, la pression s’est reportée sur les institutions non gouvernementales de la santé, comme la PMRS, pour répondre aux besoins et cette pression devient insupportable. Ceci se produit en outre dans un contexte où le soutien aux services de santé non gouvernementaux pour répondre aux besoins d’un grand nombre de malades n’a pas augmenté et où ces institutions se sont trouvées face à leurs propres difficultés financières ces dernières années, les donateurs ayant délaissé le domaine de la santé [13].

Les implications pour la PMRS

Etant parmi les services de santé non gouvernementaux les plus importants et les plus anciens, la PMRS a acquis une grande expérience dans la maîtrise des défis posés pour subvenir de façon régulière et abordable aux services essentiels, avec son réseau très étendu, géographiquement et humainement, et sa capacité démontrée à s’adapter et à répondre rapidement aux besoins sur le terrain.

Mais la PMRS doit aussi affronter ses propres manques de financements des années récentes qui ont affecté sa capacité à fournir les services essentiels, principalement les services de premiers secours, les services des urgences, notamment de nombreuses ambulances et centres médicaux mobiles et les services de rééducation communautaires, dont les centres de prêts de la PMRS pour le matériel d’aides aux handicapés. De plus, la PMRS ne peut supporter le coût élevé de la fourniture de lait en poudre et de médicaments spéciaux pour les enfants en bas âge.

Ironiquement, ceci se produit dans cette période critique où la PMRS fait face à une pénurie de médicaments essentiels et d’équipements médicaux, et où il pourrait être obligé de fermer un certain nombre de ses 26 centres de premiers secours, et d’arrêter certains centres médicaux mobiles et d’ambulances. Dans de meilleures circonstances, ce serait accablant, dans le contexte actuel, c’est presque un désastre.

Nous faisons, en conséquence, appel à la générosité de tous nos amis et sympathisants dans le monde pour nous aider à faire face à cette crise par l’envoi de dons d’urgence à :

Titulaire du compte : Palestinian Medical Relief Society
Nom de la banque : Arab Bank
Compte n° : 49-857-9090-667667
Succursale : Ramallah # 49-857
Adresse : Ramallah, Cisjordanie

Sinon, des chèques peuvent être envoyés à :
Palestinian Medical Relief Society (PMRS)
P.P. Box 51028
Jérusalem

Nous aimerions présenter nos plus profonds remerciements à tous ceux qui continuent de soutenir le peuple palestinien à travers la PMRS

Si vous avez besoin d’informations supplémentaires, prenez contact s’il vous plaît avec :
Bahia Amra
PMRS, coordinateur pour les relations extérieures :
bahia@pmrs.ps

* OCHA : Office pour la coordination des Affaires humanitaires de l’ONU

Notes

[1] OCHA.March 2006, page 3.
http://www.humanitarianinfo.org/opt...

[2] 4 Palestiniens, trois d’entre eux étant des civils non armés, ont été tués par des soldats israéliens pendant l’incursion dans le centre de Ramallah le 24 mai 2006. voir l’appel urgent PNI : http://www.almubadara.org/new/edeta...

[3] au 31 janvier 2006, 418 Palestiniens ont été tués dans des opérations d’assassinats, dont au moins 154 passants, 44 étant des enfants. Depuis le 5 février seulement, 23 Palestiniens ont été tués de cette manière. Voir PCHR : http://www.pchrgaza.org/Intifada/As...
 ;
la politique d’assissanat d’Israël. L’Electronic Intifada : http://electronicintifada.net/bytop...

[4] Amos Harel. IDF a tire plus de 5 100 obus sur Gaza en 6 semaines - Ha’aretz 16 mai 2006 :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...

[5] OCHA. Fermeture de la Cisjordanie et Analyses. Janvier 2006 :
http://www.humanitarianinfo.org/opt...

[6] Ibid : 1.

[7] OCHA janvier 2006. Special Focus : Emergence de risques humanitaires :
http://www.humanitarianinfo.org/opt...

[8] Ibid.

[9] Physicians for Human Rights Israel. Effondrement du système de santé palestinien - 9 Mai 2006. Page 2 :
http://www.phr.org.il/phr/files/art...

[10] WHO, 6 April 2006. Conséquences possibles sur le secteur Santé à cause de la reduction du soutien aux services publics :
http://www.healthinforum.net/files/...

[11] Ibid.

[12] Voir McGreal, C. - Des maladies meurent, les docteurs manquants de médicaments pour leur traitement. The Guardian, 10 May 2006 :
http://www.guardian.co.uk/internati...
- Physicians for Human Rights Israel. Effondrement du système de santé palestinien - 9 Mai 2006 :
http://www.phr.org.il/phr/files/art...

En février 2006, le ministère de la Santé a lancé un appel urgent appelant à l’aide en évoquant un manque important de médicaments et d’équipements médicaux avec un déficit budgétaire mensuel de 4,5 millions de dollars US. Il a alerté sur le fait que les stocks de médicaments seraient épuisés dans les deux mois. Voir Ministère de la santé, 22 février, appel urgent : http://www.moh.gov.ps

[13] voir Mashal, J. & J. Jubran. 2005. Incertitude en ce qui concerne la santé et le développement : le système de soint palestinien - HDIP Policy Papers Series
No. 6. Ramallah : HDIP.

Reçu sur le site de ECCP - eccp@skynet.be
Traduction de l’anglais : JPP