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Naim Shawamreh, tué par négligence médicale
jeudi 18 août 2016 - Zena Tahhan
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Shawamreh a développé une dystrophie musculaire au cours de ses 19 ans dans les prisons israéliennes - Photo courtesy : Palestinian Prisoners Centre for Studies

Un ancien prisonnier palestinien, qui a développé une dystrophie musculaire alors qu’il purgeait sa peine dans les prisons israéliennes, a succombé à sa maladie trois ans après avoir été libéré.

Des groupes de défense des droits l’homme disent que sa mort est le résultat d’une négligence médicale israélienne alors qu’il était en prison.

Naim Shawamreh, âgé de 46 ans, est mort lors d’une hospitalisation mardi au centre médical al-Ahli dans la ville de Dura, dans les faubourgs de la ville d’Hébron.

Il avait été condamné à la prison à vie en 1995, ainsi que deux autres hommes pour avoir prétendument installé un engin explosif qui a tué un expert en explosifs israélien. Sa famille a toujours dit que ces accusations étaient infondées.

Shawamreh a été libéré en 2013 après avoir purgé près de 19 ans de prison, dans le cadre des pourparlers entre les dirigeants palestiniens et israéliens. Ving-six Palestiniens qui avaient servi entre 19 et 28 ans de prison avaient été libérés à la même occasion.

« Au moment où il était libéré, les autorités [israéliennes] lui ont dit : « Tu es déjà mort », a déclaré nabil, le frère de Shawamreh, à Al Jazeera, expliquant que la santé de Shawamreh s’était gravement détérioré au moment où il a été libéré.

« Nous l’avons emmené en Allemagne, en Jordanie, et nous avons même présenté nos papiers pour aller aux États-Unis pour obtenir de lui un traitement supplémentaire, mais tout cela n’a servi à rien. »

La raison pour laquelle Shawamreh a développé cette maladie en prison reste mal connue.

« Négligence médicale »

Le groupe de défense des prisonniers basé à Jérusalem, Addameer, dont les avocats ont régulièrement rendu visite à Shawamreh, dit qu’en raison de l’absence de soins de santé, de tels cas dans lesquels les prisonniers meurent après leur libération de prison, sont communs.

« Naim est mort à la suite de la négligence médicale délibérée dans les prisons israéliennes. Il ne serait pas arrivé à ce point, s’il avait été soigné, » a déclaré à Al Jazeera Muhammad el-Azza, un avocat à Addameer.

« En général, il y a dans les prisons israéliennes une attitude de mépris pour tous les prisonniers, et à tous les niveaux, de la part des médecins israéliens qui traitent des maladies chroniques. Ils sont délibérément lents à traiter les prisonniers. Souvent, il faut des mois, voir même des années, pour qu’un malade ait droit à un traitement chirurgical. « 

Azza a ajouté que les prisonniers sont particulièrement maltraités à l’hôpital Ramle, géré par le Service pénitentiaire israélien, dans lequel Shawamreh était détenu.
Selon le Centre d’Étude des Prisonnier Palestiniens, basé à Hébron, il y a environ 280 prisonniers palestiniens qui sont morts en prison, ou peu de temps après leur libération.

« Aujourd’hui, le cas de Naim Shawamreh met en lumière les cas de centaines d’autres prisonniers malades dans les prisons israéliennes », a déclaré Oussama Shaheen, le directeur du Centre.

Il y a 1200 prisonniers qui sont actuellement malades dans les prisons israéliennes. Parmi eux, 21 prisonniers qui sont dans un état très critique, sont traités à l’hôpital de Ramle, selon Shaheen.

« Nous demandons au monde de se préoccuper de nos prisonniers, alors qu’ils sont de plus en plus malades dans les prisons israéliennes, et nous prions pour que tous nos prisonniers soient libérés », a déclaré Nabil Al Jazeera.

« Ils souffrent. »

17 août 2016 – Al-Jazeera - Traduction : Chronique de Palestine