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La haine raciste et le meurtre pour seule politique
mardi 27 octobre 2015 - Jamal Kanj
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Dania Irsheid, âgée de 16 ans, a été abattue de plusieurs balles et laissée agonisante près d’un barrage militaire israélien dans la ville palestinienne d’Hébron. Le policier israélien présent semble plus soucieux de siroter son café que de faire venir les secours pour la jeune fille... - Photo : MaanImages

Après qu’il ait reçu une balle dans la jambe, une foule l’a encerclé comme des hyènes sur une proie sanglante, jetant un banc sur sa tête et chantant l’hymne officieux sioniste de la haine : « Mort aux Arabes, les Arabes dehors ! » Et « Am Israël Hai ».

Refusant toute culpabilité et jouant à la victime comme à l’habitude, le porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères Emmanuel Nashon, a mis le compte de l’incident sur la « terrible situation où nous sommes. »

Lors d’une scène similaire, une semaine plus tôt, une vidéo a montré un enfant palestinien abattu gisant dans une mare de sang. Un expression perplexe sur le visage, l’enfant regardait un raciste juif qui hurlait « Meurs, fils de p...., meurs. »

Si M. Zarhum avait été un spectateur palestinien innocent, cela n’aurait même mérité une mention. Sur la cinquantaine de Palestiniens qui ont été assassinés par l’armée israélienne, la police ou les vigilants juifs dans les trois dernières semaines, près de 20 d’entre eux sont supposés avoir menacé une vie israélienne.

Résister à l’occupation, par tous les moyens, est un droit garanti par les conventions internationales. Par conséquent, il y a des situations où les Palestiniens désespérés s’affrontent à l’aide de moyens très réduits avec des soldats israéliens ou des colons juifs armés. Mais cela n’a certainement pas été dans tous les cas pour les 20 personnes en question.

Ce n’était certainement pas le cas pour un soldat juif qui a été tué parce que pris pour un Palestinien. Le directeur d’une organisation d’intervention d’urgence, Yehuda Meshi-Zahav Zaka a déclaré : « Au début, il est apparu qu’il était comme tous les autres. Quand on m’a demandé de m’occuper du corps, je me suis rendu compte qu’il était juif, et qu’il avait été pris pour un terroriste (palestinien) ».

Voilà pourquoi la vie de M. Zarhum n’avait aucune valeur. Les meurtriers ont assumé à juste titre que leurs actes étaient « comme toutes les autres, » restant sans conséquences. Cela a été prouvé plus de 20 fois au cours des trois semaines précédentes lorsque les tueurs juifs sont repartis libres, traités comme des héros.

Israël dispose de deux systèmes de justice. Il démolit les maisons et révoque la citoyenneté « israélienne » des Palestiniens accusés de violence. Mais les terroristes juifs, arrêtés pour avoir brûlé vif un enfant palestinien l’année dernière, sont célébrés comme des héros et restent propriétaires de leurs logements subventionnés dans des colonies juives.

Il a été découvert que M. Zarhum - qui avait l’air plus africain que palestinien typique - était originaire d’Érythrée quand quelqu’un a trouvé son visa israélien et a crié « il est érythréen, il n’est pas un terroriste (palestinien). » Il était déjà trop tard pour arrêter la soif insatiable des hyènes pour le sang.

La vie en Israël est juive ou goyim. Il a été établi que prendre une vie non-juive est sans conséquence. Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté en 2013 que le ministre de l’Economie et du Commerce Naftali Bennett déclarait en se vantant : « J’ai tué beaucoup d’Arabes (Palestiniens) dans ma vie - et je n’ai aucun problème avec cela ».

Comme pour les immigrants, il y a deux ans la ministre israélienne de la culture, quand Miri Regev, a appelé les Africains un « cancer dans le corps d’Israël... » Elle n’a pas été la seule.

Suite à une vague de manifestations anti-Africains à Tel Aviv, un sondage réalisé par l’Institut de la démocratie en Israël en 2013 a révélé que 52% des juifs se disaient d’accord avec Regev, selon quoi les Noirs vivant en Israël étaient « un cancer ».

Comme pour excuser à l’avance un acte comme l’assassinat de M. Zarhum, un tiers des Israéliens dans ce sondage ont convenu « qu’ils sont d’accord avec la violence illégale d’autodéfense contre les immigrés africains non-juifs. » Une majorité énorme de juifs israéliens, 83%, ont soutenu les manifestations anti-Africains.

Hurler sur un enfant palestinien blessé et baignant dans son sang, lyncher collectivement Zarhum ou tuer un juif qui a été pris pour un Palestinien, sont des manifestations de la culture israélienne de la haine. Cette culture a été adoptée par rien de moins que la ministre israélienne de la culture et est soutenue par une majorité d’Israéliens.

Les crimes haineux contre l’immigrant africain par une foule juive ou contre le juif pris pour un Palestinien, ne sont pas des exceptions. Le seul fait notable est qu’ils ne sont pas simplement des chiffres à ajouter aux plus de 50 Palestiniens assassinés.

* Jamal Kanj est Palestinien, né dans un camp de réfugiés au Nord-Liban. Il a rejoint l’OLP à l’âge de 11 ans. Vivant aujourd’hui en Californie, il écrit sur de nombreuses questions du monde arabe et il est l’auteur de Children of Catastrophe, Journey from a Palestinian Refugee Camp to America.
Son site web : http://jamalkanj.com

Du même auteur :

- Brûlés vifs par les Israéliens - 7 janvier 2013
- Le mégaphone sioniste : « une pluie de missiles s’abat sur Israël » - 5 août 2014
- Les risques qu’il vaut la peine de prendre pour sauver la Palestine - 23 juillet 2012
- Peuple juif, peuple invente - 10 mars 2013
- Le canal Mer Morte-Mer Rouge -17 janvier 2014
- Le lobby juif ne veut pas de Chuck Hagel - 7 janvier 2013

25 octobre 2015 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.middleeastmonitor.com/a...
Traduction : Info-Palestine.eu - Lotfallah