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Liban : souvenons-nous des victimes de Haret Hreik
dimanche 2 février 2014 - Yazan al-Saadi

Deux semaines plus tard, ses mots devaient se transformer en tragique réalité.

Le mardi, Djawhari est morte des suites de ses blessures après un attentat-suicide qui a frappé le même quartier, pas loin de l’endroit où s’était produit le dernier attentat dans la banlieue sud de Beyrouth.

La succursale libanaise d’al-Nusra a revendiqué la responsabilité de l’explosion qui a tué Maria Djawhari, Ali Bashir, Ahmed Obaidi, et Khodr Srour, faisant aussi 31 blessés.

Djawhari était dans le café qui a le plus souffert de l’explosion, faisant une courte pause dans son travail dans un magasin de chaussures à proximité.

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Maria Djawhari, âgée de 18 ans, et habitant dans le même secteur, postait sur sa page Facebook : « C’est le troisième attentat auquel j’ai échappé, et je ne sais pas si je vais mourir dans le quatrième » - Photo : Facebook

Une utilisatrice de Twitter qui la connaissait a écrit : « La martyre Maria aimait la chanteuse Najwa Karam et avait pour objectif de fonder un foyer. Et elle aimait la vie. »

Comme lors des précédents attentats qui ont frappé le Liban au cours des dernières semaines, la mort tragique de Djawhari a fortement touché le public. Comme cela avait été le cas pour les victimes précédentes comme Mohammed Shaar et Malak Zahwe, les médias sociaux et traditionnels ont diffusé ses photos personnelles tout en pleurant la perte d’une autre jeune vie.

La même chose s’est produite pour l’étudiant en génie civil Ali Bashir, âgé de 19 ans, un autre jeune victime de l’attentat de mardi qui était dans le même café que Djawhari. Il est mort peu après à l’hôpital Bahman de la suite de ses blessures.

Comme Djawhari, sa photo a été largement diffusée sur Facebook et Twitter, beaucoup exprimant leur grande tristesse de voir son avenir si violemment brisé et étouffé.

Ahmed Obeidi, une troisième victime, était âgé de 50 ans et père de quatre enfants. Il est mort dans sa voiture qui était juste à côté du lieu de l’explosion. Son fils qui était avec lui a survécu.

Parlant sur la chaîne libanaise New TV, le frère de Ahmed Obeidi, Mohammed Obeidi, a dit de la victime :

« Il était dans le quartier pour quelques affaires. C’est sa voiture ici, » dit le frère en faisant un geste vers le véhicule noirci. « Je n’ai jamais imaginé que je pourrais perdre mon frère comme cela. »

« Nous sommes de Tariq al-Jadida, » a-t-il ajouté, parlant du quartier juste au nord de Haret Hareik.

« Nous venons ici tout le temps , nous sommes ouverts à tout le monde, chiites , sunnites, maronites, chrétiens, cela n’a pas d’importance. Nous nous connaissons tous. »

C’était un sentiment partagé par une autre utilisatrice de twitter :

« Ahmad Obeidi et Ali Ibrahim Bashir ... du sans sunnite mélangé avec du sang chiite ... Ô, terroriste, félicitations, vous avez échoué. Ne tentez plus rien ... »

La dernière victime était Khodr Srour. On sait peu de choses de Srour et il n’a pas été tué par l’explosion elle-même, car il est mort d’une crise cardiaque sur les lieux de l’attentat. Sa mort n’en est pas moins dramatique pour sa famille, ses amis et le pays, que celles des trois autres ce même matin fatidique.

Les quatre victimes seront enterrées. Des éloges seront faits, des larmes seront versées et les hommes politiques vont probablement utiliser ces décès, comme d’autres avant, pour faire avancer leurs propres intérêts. Et la société libanaise survivra, comme il se doit, et continuera à vivre aussi normalement que possible dans des circonstances terriblement douloureuses.

21 janvier 2014 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.net