Manifestants contre l’intervention américaine en Syrie devant la Maison Blanche à Washington, le 3 septembre 2013 - Photo : AFP/Nicholas Kamm

Obama est actuellement en réunion en Russie avec les leaders internationaux, à l’occasion de la réunion annuelle du G-20, où il fait du lobbying pour que les dirigeants d’autres pays se rallient derrière une attaque des États-Unis contre le président syrien Bachar al-Assad. Alors que les élus américains se préparent à voter sur l’opportunité ou non d’autoriser une telle attaque, la cause défendue par Obama est en train de perdre le soutien du Congrès.

Selon l’enquête menée par Think Progress les élus de la Chambre s’orientent vers un vote « non » en ce qui concerne l’approbation d’une attaque contre Assad pour exercer des représailles contre son utilisation présumée d’armes chimiques sur les civils syriens le mois dernier dans les faubourgs de Damas.

Comparé au début de la semaine, les élus de la Chambre sont à présent plus susceptibles de voter contre l’autorisation d’une frappe. Le site a rapporté jeudi matin que 199 représentants américains devraient s’opposer à toute frappe contre la Syrie, tandis qu’à peine 49 députés de la Chambre voteraient oui.

L’enquête de Think Progress révèle un changement radical qui s’est produit du jour au lendemain. Selon leurs enquêteurs, 30 nouveaux élus sont maintenant susceptibles de voter contre une frappe, alors que le groupe de ceux qui sont censés approuver des actions militaires n’a gagné que trois nouveaux représentants depuis la veille.

Les derniers chiffres publiés par Think Progress ont été mis à jour jeudi matin, quelques heures seulement après que les élus de la Chambre et du Sénat aient discuté des mesures, le cas échéant, qui devraient être prises pour exercer des représailles contre Assad.

Mercredi, le Comité des relations étrangères du Sénat a voté par 10 contre 7 en faveur de l’utilisation de la force militaire en Syrie, mais la chambre complète devra donner son avis avant qu’une attaque soit autorisée. Mais on ne s’attend pas à un vote à la Chambre avant la semaine prochaine, et à ce rythme, les élus dans la chambre du Congrès, contrôlée par les Républicains, sont susceptibles de rejeter un plan qui s’attaquerait militairement au régime d’Assad.

L’administration Obama a déclaré auparavant vouloir lancer une frappe proportionnelle et limitée en Syrie, de façon à diminuer la capacité du régime d’Assad d’utiliser des armes chimiques à l’avenir. Et tandis que le comité du Sénat lui a accordé un premier feu vert mercredi, les élus au Congrès ne sont pas tout à fait certains sur la façon d’avancer .

Le sénateur Rand Paul (R- Kentucky) , un député indépendant très isolationniste, a déclaré qu’il s’opposait à tout usage de la force à l’étranger. A l’opposé, le sénateur John McCain (R- Arizona), un leader Républicain à Washington, s’est plaint plus tôt cette semaine que le dernier plan d’action n’est pas assez agressif.

Selon Think Progress, 149 Républicains à la Chambre sont susceptibles de désapprouver une attaque sur la Syrie, alors que seulement 13 devraient voter en faveur du recours à la force.

« Les chiffres sont en contraste avec ceux de 2002, lorsque les Démocrates à la Chambre représentaient ’la majeure partie de l’opposition’ à la résolution guerre en Irak voulue par le président George W. Bush - même si une majorité de Démocrates (61%) avaient toujours soutenu la guerre , » rappelle Think Progress. « Seuls six Républicains de la Chambre ont voté contre la guerre en Irak en 2002. »

Dans le même temps, le soutien [à la guerre contre la Syrie] semble faire défaut dans le public américain. Selon un sondage réalisé par le Washington Post en collaboration avec ABC News qui a été publié ce mercredi, seulement 36% des Américains disent appuyer une initiative qui consisterait à lancer des missiles contre le gouvernement syrien.