Il y a sept ans, deux professeurs de science politique, Stephen Walt et John Mearsheimer, ont publié Le lobby israélien . Leur analyse indique que le très fort soutien des EU à Israël est dû à un puissant réseau « d’individus et de groupes qui tentent d’influencer la politique étrangères des EU ». Cet article révèle l’immense pouvoir de ce groupe agressif et organisé à la défense d’Israël.

Les leaders juifs américains ont été indignés de cet article. Mais pendant longtemps les critiques à l’encontre de ce lobby se sont limitées aux milieux universitaires et ont été généralement ignorées des principaux médias.

Puis les choses ont changé il y a deux ans. Le New-York Times a publié un article disant que « 　le puissant lobby israélien 　 » avait forcé l’administration américaine « à défendre Israël à l’ONU même lorsque les EU savent que ces politiques israéliennes » ne sont pas dans les intérêts des Américains. Cette prise de position du chroniqueur Thomas Friedman a été un point tournant pour le NYT, ce vaisseau amiral du journalisme américain.

Cette année, le débat concernant le lobby israélien se fait à la grandeur du pays. À la soirée des Oscars, quelques blagues ont été faites sur le pouvoir indu de ce lobby. Le réseau Netflix a mis en onde un drame dans lequel ce lobby réussit à faire invalider une nomination à la Maison Blanche parce que cette personne n’était « pas assez sympathique à Israël  ». Et Saturday Night Live a créé tout un émoi en présentant un sketch montrant un représentant républicain exprimant une loyauté abjecte à Israël.

Pourquoi autant de références culturelles populaires qui interpellent des millions d’Américains ? C’est dû au fait que les Américains partagent une perception commune quant à la trop grande influence de ces groupes pro-israéliens sur la vie politique aux Etats-Unis. Une raison de cet état de fait est que plusieurs organisations juives américaines ont adopté un agenda « où seul Israël compte » et ils ont utilisés la réputation de leurs lobbies comme une arme afin d’intimider les politiciens. Prenons par exemple le Comité d’urgence pour Israël qui a osé acheter de pages de publicité dans le New York Times où ils dénonçaient le Président Obama, « un traître à Israël  ». Ils ont aussi acheté de la publicité à la télé demandant une frappe militaire américaine en Iran.

Donc, il n’est pas surprenant que tant d’Américains en soient arrivés à la conclusion que ce lobby, qui est extrêmement influent, ne travaille pas dans les meilleurs intérêts des Etats-Unis.

Adapté de : http://forward.com/articles/172014/...

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Lire aussi :

 Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine - J.Mearsheimer & S. Walt

et

 Is This Where the Third Intifada Will Start ? (Est-ce ici que va commencer la troisième Intifada ?) - The New York Times (en anglais)