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La mort d’un prisonnier sous la torture enflamme la Palestine
vendredi 1er mars 2013 - Abbad Yehya - Al-Akhbar
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Une foule importante suit les funérailles d’Arafat Jaradat, torturé et assassiné par le Shin Bet israélien

Au cours des dernières semaines, des manifestations ont régulièrement eu lieu contre les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens en grève de la faim, mais l’assassinat de Arafat Jaradat a provoqué une escalade si forte que nombreux sont ceux qui se souvinrent des premières semaines de l’Intifada en 2000, lorsque des centaines de Palestiniens ont afflué vers les barrages de l’armée israélienne, armés de pierres et de cocktails Molotov.

« Dans les affrontements qui ont lieu près de la prison d’Ofer, les jeunes appellent une ambulance uniquement quand quelqu’un est touché par des balles réelles », a déclaré un ambulancier du Croissant-Rouge. « Mais pour ceux qui sont touchés par des balles en caoutchouc ou des gaz lacrymogènes, il n’est tout simplement pas possible de traiter toutes leurs blessures. »

L’ambulancier faisait allusion à l’ampleur de la confrontation qui se déroule actuellement avec les forces d’occupation dans Ramallah, la vieille ville d’Hébron, et dans d’autres parties de la Cisjordanie occupée.

Alors que les forces de l’Autorité palestinienne (AP) tentent d’empêcher les manifestants d’atteindre les lieux d’affrontements à travers la Cisjordanie, plusieurs organisations palestiniennes cherchent à suivre le rythme de la rue en colère, même si c’est un peu tardivement.

Pourtant, les slogans scandés par les manifestants dénoncent les positions de l’Autorité palestinienne comme celles d’autres factions palestiniennes. Ces slogans appellent les Palestiniens à se mobiliser pour sauver les prisonniers, en particulier après la mort de Jaradat.

Les affrontements semblent être plus féroces à Hébron qu’ailleurs, comme au barrage militaire de Qalandiya au sud de Ramallah et au barrage d’Hawara au sud de Naplouse.

Un manifestant a fait remarquer que « Oslo était juste une tentative de nous forcer à parcourir plusieurs kilomètres avant que nous puissions atteindre les forces d’occupation ». En effet, les affrontements sont maintenant limités à l’entrée des agglomérations en Cisjordanie, là où les forces israéliennes sont déployées. Ce n’est pas comme dans le passé, lorsque l’armée israélienne était omniprésente à l’intérieur des villes palestiniennes et dans les camps de réfugiés.

La situation des prisonniers palestiniens renforce les manifestations

Au milieu des craintes comme des espoirs d’une troisième Intifada, la question des Palestiniens détenus par Israël reste le principal moteur de la contestation.

L’armée israélienne mène quotidiennement des campagnes d’arrestations [de kidnappings], emprisonnant des Palestiniens pendant de longues périodes de temps, sans avoir à donner d’informations sur leur localisation ou les charges retenues contre eux. Dans de nombreux cas, les avocats n’ont même pas le droit de rendre visite à leurs clients.

Cela a incité des personnalités israéliennes et palestiniennes à souligner que le fait de ne pas traiter la question des détenus pouvait conduire à une nouvelle escalade.

C’est dans ce contexte que Qaddoura Fares, le président de la Société des prisonniers palestiniens, a révélé que « la partie palestinienne a cherché à se coordonner avec le Shin Bet israélien pour contenir les affrontements, mais en vain, car les politiciens israéliens sont plus préoccupés par la mise en place d’un gouvernement de coalition. »

Les jeunes Palestiniens qui protestent sont à mille lieux des déclarations faites par les deux côtés. Ils sont également totalement indifférents aux propos des responsables de l’AP qui affirment qu’Israël provoque délibérément une escalade avant la visite prévue du président américain Barack Obama.

Même si les forces de l’AP cherchent à contenir les manifestations qui pourraient bientôt se transformer en une menace pour l’armée d’occupation, ces protestations en cours ont remis au goût du jour les formes de résistance populaire pratiquées par les Palestiniens au cours de la première et de la deuxième Intifada. Ce n’est pas un secret que l’armée d’occupation cherche à éviter l’exacerbation des affrontements en les maintenant loin des routes qui relient les principales villes.

Afin de contenir la crise, certains analystes politiques israéliens ont proposé qu’Israël libère une partie des prisonniers palestiniens. La presse israélienne a également publié des appels explicites à épargner aux Israéliens une troisième intifada, et à rétablir le calme en Cisjordanie.

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28 février 2013 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar