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L’UNESCO ouvre la voie à l’attribution d’un siège pour la Palestine
jeudi 6 octobre 2011 - Al Jazeera
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Manifestation à Gaza devant le siège de l’UNESCO, en soutien à la demande d’intégration de la Palestine comme Etat-membre aux Nations Unies - Photo : Reuters

La Palestine a remporté une première victoire diplomatique dans sa quête d’un Etat après que le Comité exécutif de l’UNESCO [UN Educational, Scientific and Cultural Organisation] ait décidé de soutenir sa candidature comme membre de l’organisme culturel avec les droits d’un Etat.

Forte opposition américaine et française

Les alliés arabes de la Palestine ont bravé d’intenses pressions américaines et françaises, pour que la motion soit finalement présentée devant le comité des Etats membres où elle a été adoptée par 40 voix en contre 4 - les Etats-Unis, l’Allemagne, la Roumanie et la Lettonie - et 14 abstentions [dont celle de la France qui n’assume pas ses positions résolument pro-israéliennes et préfère tenter de saboter l’initiative en coulisses - N.d.T].

La demande palestinienne sera maintenant soumise à l’assemblée générale de l’UNESCO à la fin du mois pour une approbation définitive, impliquant tous les 193 membres basés à Paris.

L’initiative a été immédiatement critiquée par les Etats-Unis et Israël. Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, a déclaré que l’UNESCO devait « réfléchir à nouveau » au sujet du vote sur l’admission palestinien.

« Inexplicable initiative »

Clinton, parlant aux journalistes lors d’un voyage en République Dominicaine, a aussi décrit l’initiative comme « semant la confusion », alors que le Conseil de sécurité étudie une demande des Palestiniens pour une pleine adhésion aux Nations Unies, à laquelle les États-Unis s’opposent.

« J’ai trouvé assez déroutant et en quelque sorte inexplicable que vous ayez des organes des Nations Unies qui prennent des décisions au sujet d’un Etat ou d’un statut étatique alors que la question a été présentée aux Nations Unies », a éructé Clinton.

« Je pense que c’est une procédure très étrange », a-t-elle encore lâché.

« La décision sur le statut doit être tranchée par les Nations Unies et non par des groupes auxiliaires qui sont subsidiaires aux Nations Unies. »

David Killion, l’ambassadeur américain à l’UNESCO, a publié une déclaration exhortant toutes les délégations à se joindre aux États-Unis en votant « non » tandis qu’à Washington, Victoria Nuland, porte-parole du Département d’Etat américain a vivement critiqué les efforts palestiniens.

« Cela ne va pas créer un Etat pour eux », a-t-elle dit à son briefing quotidien. « Cela va rendre les choses plus difficiles ... Cela aggrave encore l’environnement de tension. »

Nimrod Barkan, ambassadeur d’Israël à l’UNESCO, a déclaré que la décision nuirait à l’agence et ne ferait pas avancer les aspirations des Palestiniens [Il est clair que les Israéliens savent mieux que personne ce qui « ferait avancer les aspirations des Palestiniens »... - N.d.T].

« Le problème est que la politisation de l’UNESCO est préjudiciable à la capacité de l’organisation à mener à bien son mandat », a-t-il dit à Reuters.

Manoeuvres françaises

La France, qui a plaidé en faveur du statut d’observateur aux Nations Unies, a déclaré que l’UNESCO n’était pas l’endroit pour soumettre le cas de la reconnaissance de la Palestine.

« La priorité est de relancer les négociations », a dit le porte-parole de ministère des Affaires étrangères. « Nous considérons que l’UNESCO n’est pas l’endroit approprié et la Conférence générale n’est pas le bon moment. »

Candidature aux Nations Unies

Le mois dernier, le président palestinien Mahmoud Abbas a officiellement demandé au Conseil de Sécurité une adhésion pleine et entière aux Nations Unies, ignorant l’avertissement des Etats-Unis que ceux-ci opposeraient leur veto, ainsi que les menaces des membres du Congrès américain de restreindre l’aide américaine aux Palestiniens.

On s’interroge aussi sur l’éventualité que Washington puisse couper le financement de l’UNESCO si cet organisme devait accueillir les Palestiniens en tant qu’Etat-membre. Les Etats-Unis versent 22% des cotisations perçues par l’UNESCO, selon le Département d’Etat.

Les Palestiniens ont obtenu un statut d’observateur auprès de l’UNESCO en 1974. Afin d’obtenir la pleine adhésion, des « Etats » qui ne sont pas membres des Nations Unies peuvent être admis à l’UNESCO avec une majorité des deux tiers de l’Assemblée générale.

Outre les gains diplomatiques que cela réprésente, être membre de l’UNESCO permettrait aux Palestiniens de demander le classement de ses monuments comme sites appartenant au patrimoine mondial, alors que le patrimoine d’une grande partie de la région est menacé [par la politique colonialiste et annexionniste israélienne].

[...]

Pour maintenir la pression sur les Nations Unies, Mahmoud Abbas de l’Autorité palestinienne [de Ramallah] s’est tourné vers les institutions qui peuvent reconnaître un statut étatique à la Palestine - une campagne déclenchée par la rupture des [soit-disant] pourparlers de paix israélo-palestiniens il y a un an.

Mardi, il a obtenu pour la Palestine le statut de partenaire au Conseil de l’Europe.

Le gouvernement américain a déclaré que les Palestiniens ne pourront obtenir un Etat indépendant sur les terres occupées par Israël en 1967, que via des négociations avec Israël, le principal allié de Washington dans le Moyen-Orient.

5 octobre 2011 - Al Jazeera- Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net