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Les prisonniers palestiniens engagent une grève de la faim
vendredi 30 septembre 2011 - PNN
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Des prisonniers palestiniens au parloir ;

Selon le Ministre palestinien pour les Prisonniers, Issa Qaraqe, la grève sera suivie par la plupart des prisonniers palestiniens pendant les 3 jours de mercredi, jeudi et vendredi. "Je peux confirmer que presque tous les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont entamé une grève de la faim d’une durée de trois jours, qui pourrait être étendue, pour envoyer un message et un avertissement à l’Administration israélienne", a-t-il annoncé. La grève pourrait être répétée chaque semaine.

La mise en oeuvre grève s’inscrit à la suite de l’échec de la rencontre des représentants des détenus avec Yitzhak Aharonovitch, le ministre de l’Intérieur israélien. Cette discussion visait pour les détenus à obtenir un assouplissement des mesures de détentions en pointant la violation répétée de leurs droits fondamentaux.

"Près de 200 prisonniers du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) ainsi qu’un certain nombre d’autre prisonniers ont affirmé leur intention de poursuivre celle-ci sans interruption jusqu’à la fin de la mesure d’isolement qui frappe Ahmed Saadat [un des leaders du FPLP] depuis trois ans", a poursuivi le ministre.

La contestation de l’usage abusif des mesures d’isolement est la première revendication des grévistes. Selon le ministre, certains prisonniers ont subit l’isolement pendant 10 ans.

Les prisonniers ont menacé de poursuivre leur campagne à travers des mouvements de désobéissance, si leurs demandes n’étaient pas satisfaites. Ces mouvements inclurait notamment le refus de porter les uniformes carcéraux, de se lever et de se montrer pour l’appel et le comptage quotidien, et le refus d’obtempérer à tout ordre émanant du SPI.

"Les autorités pénitentiaires ont imposé des mesures drastiques et sans précédent. Celles-ci ont poussé les prisonniers à entamer une véritable rébellion contre toutes les règles carcérales", a affirmé Qaraqe.

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Un détenu palestinien en grève de la faim.

Dans une interview accordée à PNN, Kayed al-Gul, un leader du FPLP, a encouragé les palestiniens à soutenir les prisonniers qui luttent pour la justice et pour le respect de leurs droits. Selon al-Gul, la mise en oeuvre de la grève et des mouvements de désobéissance a fait l’objet d’une longue préparation depuis plusieurs mois. Il a revendiqué le droit des détenus à être traité avec dignité.

Le leader du FPLP a souligné l’importance du soutien populaire dans la pression exercée sur le gouvernement israélien, affirmant qu’une large mobilisation pourrait permettre d’obtenir un assouplissement de la politique pénitentiaire.

La dégradation des conditions de rétention et l’accentuation de la répression des Services pénitentiaires israéliens a débuté suite à la l’annonce par Benjamin Netanyahu, le 28 juin dernier, d’un renforcement des prérogatives pénitentiaires.

Revendiquant que les conditions de détention étaient jusqu’alors "ultra-généreuses", Netanyahu avait annoncé la mise en place d’un nouvel arsenal de mesures répressives et punitives. Celles-ci touchent tous les aspects de la vie du détenu : du recours à l’isolement et aux amendes à l’accès à l’enseignement, aux livres et aux visites familiales.

Cette décision s’inscrit dans un ensemble de pressions exercées par le Premier ministre israélien pour obtenir du Hamas la libération de Gilad Shalit, un soldat israélien détenu par un comité populaire gazaouite depuis le 25 juin 2006.

Aujourd’hui, près de 6000 palestiniens sont détenu dans des prisons israéliennes. 219 d’entre eux sont arbitrairement maintenus en détention administrative, et n’ont pas été jugé ni condamné.

29 septembre 2011 - PNN