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Israël accentue sa pression sur la Cisjordanie
dimanche 3 août 2008 - Rapport PCHR - Cisjordanie
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Dimanche matin, 27 juillet, Hébron est bouclée,
aucun Palestinien ne peut ni entrer ni sortir de la ville.




Rapport hebdomadaire sur les violations des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés

Semaine du 24 au 29 juillet 2008

Partie Cisjordanie

Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leurs agressions systématiques contre les civils palestiniens et contre leurs biens dans les Territoires. En violation de la trêve Hamas/Israël conclue le 19 juin, Israël maintient son siège contre la bande de Gaza qui reste coupée du monde (Voir partie Bande de Gaza).

Dans la semaine du 24 au 29 juillet, 2 Palestiniens, dont un enfant, ont été tués en Cisjordanie ; 17 civils, dont 2 mineurs et 2 journalistes internationaux, ont été blessés par les tirs de l’occupant ; celui-ci a mené 33 incursions dans les communautés palestiniennes, au cours desquelles 41 Palestiniens ont été arrêtés ; 4 autres l’ont été sur les check-points qui barrent les routes de Cisjordanie.

La région de Naplouse a particulièrement subi des restrictions graves à la liberté de déplacements des civils ; une femme palestinienne a dû accoucher sur un check-point à Hébron. Une maison a été démolie par l’occupant à Hébron lors d’une opération de l’armée, ainsi qu’un immeuble près de Jérusalem faisant au moins 70 sans-abri. Les colons de Cisjordanie ont poursuivi leurs activités et leurs agressions ; dans le village d’Eamatin, au nord-est de Qalqilya, ils ont mis le feu à des oliveraies.




Faits marquants de cette semaine

Les violations du droit international et du droit humanitaire se sont accrues cette semaine (24-29 juillet) en Cisjordanie

Tirs sur les Palestiniens. 2 Palestiniens ont été tués, dont un mineur, et 17 autres ont été blessés, dont 2 mineurs.

Samedi 26 juillet. Un membre des Brigades ?Izzidin al-Qassam (branche armée du Hamas) est tué à Hébron. L’armée bombarde la maison où il se cache et la fait s’écrouler sur lui. Pendant l’opération, elle se sert des parents de la victime comme boucliers humains. Elle blesse un enfant palestinien dans le même secteur.

Mardi 29, à Ni’lin, à l’ouest de Ramallah. L’armée abat un enfant, alors que celui-ci et un autre enfant se retrouvent enfermés dans la zone où les bulldozers israéliens sont en train de raser la terre pour construire une section du mur d’annexion, dans le village. L’armée tire sur l’enfant sans sommation.

24 et 26 juillet, les forces israéliennes d’occupation blessent 5 Palestiniens à Beit Ummar, un village au nord de Hébron. Le 17 juillet, elles blessent 2 Palestiniens, dont un enfant, lors d’une incursion dans Naplouse et les camps de réfugiés voisins.

Durant cette semaine, 11 Palestiniens, dont un mineur et 2 journalistes étrangers, ont été blessés lors de la dispersion, par la force, des manifestations non violentes organisées contre la construction du mur d’annexion à Bil’in et à Ni’lin.

Incursions. L’occupant a mené 33 incursions dans les villages, villes et camps de réfugiés palestiniens. 42 Palestiniens ont été arrêtés, ce qui porte à 1 669 le nombre de Palestiniens arrêtés en Cisjordanie depuis début 2008.

Restrictions à la liberté de déplacement. Le siège sur la Cisjordanie a été maintenu, y compris sur Jérusalem-Est occupée et notamment le vendredi pour empêcher les Palestiniens, tant de Cisjordanie que de la bande de Gaza, d’aller prier à la mosquée al-Aqsa. Ceux qui essaient de contourner les barrages sont violemment frappés. Des barrages supplémentaires ont été montés sur les routes de Cisjordanie sur lesquels 4 Palestiniens ont été arrêtés.

Colonisation. La colonisation se poursuit et les colons israéliens qui vivent en Cisjordanie en toute violation du droit international, ont répété leurs attaques contre les Palestiniens et leurs biens.

Jeudi 24 juillet, la radio israélienne de langue arabe fait savoir que les commissions des Affaires étrangères et de la Défense du parlement israélien ont approuvé la construction de 20 nouvelles unités dans la colonie de Maskiot, dans le nord de la vallée du Jourdain, malgré la promesse faite aux Etats-Unis en 2007 de geler la colonisation dans cette colonie. Dimanche matin, 27 juillet, des colons mettent le feu à des oliveraies à Eamatin, au nord-est de Qalqilya. Des dizaines d’oliviers, sur au moins 50 dunums de terres agricoles (5 ha), ont été calcinés. Lundi 28, les FOI démolissent un immeuble de 4 étages à Beit Hanina, au nord de Jérusalem. L’immeuble, qui était en partie construit avec un permis, abritait au moins 70 personnes.

Violations du droit international recensées durant cette semaine en Cisjordanie

1 - Les incursions et agressions

L’occupant s’est particulièrement acharné sur la région de Hébron sans laisser souffler les autres agglomérations palestiniennes.

Jeudi 24 juillet. L’armée d’occupation harcèle les secteurs de Hébron, Ramallah, Bethléhem, Qalqilya, Jénine, Tulkarem

Hébron. Vers minuit, les soldats postés dans le mirador à l’entrée Est de Beit Ummar, au nord de Hébron, ouvrent le feu sur des civils palestiniens et leurs maisons. L’armée se déplace à l’est du village et chasse, en tirant, les Palestiniens, prétendant que des pierres ont été lancées sur le poste militaire. Un jeune de 19 ans est blessé par balle à la jambe droite. Vers 1h du matin, à Beit Kahel, au nord-ouest de la cité, fouilles de maisons et arrestations de 3 jeunes de 22 à 26 ans. Vers 3h30, l’armée fait des fouilles dans des maisons de Beit Ummar et arrêtent 6 jeunes Palestiniens.

Ramallah. 1h du matin. L’armée patrouille dans les rues d’Al-Bireh à l’est de Ramallah et ouvre le feu. Elle se retire un peu plus tard. Pas de victime ni d’arrestations. Au même moment, à Beitin, au nord, même opération d’intimidation.

Bethléhem. 1h30 environ, incursion et fouilles dans le village d’Housan, à l’ouest de Bethléhem, 2 jeunes de 18 ans sont arrêtés. Et vers midi, l’armée rentre dans al-Menya, au sud-est. Une arrestation.

Qalqilya. 1h 30 du matin environ. Village d’Eamatin, au nord-est de la ville, incursion, fouilles, pas d’arrestation.

Jénine. 2h, village de Ta’nak, au sud-ouest, un Palestinien de 20 ans est arrêté. Même heure : Seilat al-Harthiya, à l’ouest, pas d’arrestation. 3 h environ, village dans le al-Shuhada Triangle, au sud, pas d’arrestation.

Tulkarem. Vers 22h, l’armée rentre dans la cité, patrouille, tire sur des dizaines de magasins et de maisons. Nombre d’entre eux sont endommagés mais pas de victimes humaines.

Vendredi 25 juillet. Jénine, Bethléhem, Naplouse

Jénine. 1 h du matin environ. Ville et camp de réfugiés de Jénine. Raids, fouilles et une arrestation (21 ans). 2h, village d’al-Shuhada Triangle, pour la deuxième nuit consécutive. L’armée met le siège devant un café dans le centre du village. Par mégaphone, elle ordonne à tous ceux qui sont dans le café de sortir, ce qu’ils font. L’armée contrôle les identités et arrête un jeune.

Bethléhem. 1h30 environ, dans Bethléhem. Raid, fouille et 2 Palestiniens de 18 ans d’arrêtés.

Naplouse. 2h15 du matin. Naplouse et camp de réfugiés voisin de Balata. Raid, fouille de maisons et 3 jeunes de 18, 18 et 19 ans sont arrêtés.

Samedi 26 juillet. Naplouse, Jénine, Ramallah, Hébron

Naplouse. 1h15 du matin. Retour de l’armée dans la cité et à Balata. Pas d’arrestation.

Jénine. 2h, ville et camp de réfugiés, pas d’arrestation, pour la 2ème nuit consécutive également. Village d’ ?Arraba, au sud-ouest, pas d’arrestation.

Ramallah. 5h30 environ, camp d’al-Jalazoun, au nord. Incursion, fouilles et arrestations de 3 jeunes (22, 23 et 24 ans).

Hébron. Vers 17h30, à Beit Ummar. Raid sur le village, fouille de maisons. L’armée tire sur des Palestiniens qui se sont rassemblés et qui lancent des pierres sur l’occupant. 4 sont blessés (20 à 27 ans) et 5 sont arrêtés (19 à 24 ans).

Vers 18h, l’armée pénètre dans les parties Nord et Ouest de Hébron, couverte par des tirs très nourris. Elle prend position dans le secteur de Shu’ab al-Maleh. Les soldats israéliens ferment toutes les entrées de la zone et mettent le siège devant 4 maisons, dont l’une, à deux étages, est en construction et appartient à Wa’el Mohammed al-Beitar, qui est la cible de toute l’opération. 25 personnes, dont 15 mineurs, vivent dans une autre maison. Les soldats se postent sur les terrasses de plusieurs maisons et sur les collines alentour et ordonnent par mégaphone aux habitants des 4 maisons de sortir avec les mains levées, ce qu’ils feront. L’armée les interroge pour savoir où est Shihab al-Din’Abdul ?Azizi al-Natsha, 25 ans, membre des Brigades ?Izziddin al-Qassam, la branche armée du Hamas, qui se cache. Vers 19h45, l’armée reprend ses tirs sur la principale maison ciblée. Elle tire à la mitrailleuse lourde 8 projectiles gros calibre. La maison et un élevage voisin sont endommagés et un incendie se déclare. Des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés et lancent des pierres sur les véhicules de l’occupant. Aussitôt, l’armée tire et blesse un mineur de 13 ans d’une balle d’acier enrobée de caoutchouc, dans le dos. Vers 20h30, un bulldozer israélien avance en direction des maisons encerclées et commence à entasser de la terre dans la rue. Il démolit également les clôtures des deux côtés de la rue et s’attaque à la maison d’al-Beitar. Vers 23h30, les membres de la famille d’al-Natsha sont arrêtés chez eux, à Wadi al-Tuffah, et amenés de force sur le site de l’opération. L’armée oblige la mère à plusieurs reprises à interpeller son fils pour qu’il se rende. Aux environs de 3h30 du matin (dimanche 27), l’armée reprend ses tirs sur la maison et la démolit ainsi qu’une salle voisine. Vers 4h, le bulldozer israélien déblaie les décombres de la maison et en retire des morceaux du corps d’al-Natsha. Plus tard, les FOI permettent à une équipe médicale de rechercher le reste du corps. Avant de se retirer, l’armée arrête 3 civils.

Dimanche 27 juillet. Hébron, Naplouse

Hébron. Vers minuit, dans le quartier de Qaizoun, partie Nord de la cité, arrestation d’un Palestinien recherché. Vers 2h, quartier Wadi Abu Ktaila, partie Ouest, une arrestation.

Naplouse. 1h du matin, camp de réfugiés d’ ?Ein Beit al-Maa’, raid, fouilles, pas d’arrestation.

Lundi 28 juillet. Tulkarem, Jénine, Hébron, Naplouse, Jénine

Tulkarem. Minuit et demi environ, l’armée pénètre dans Tulkarem par l’ouest, fouille des maisons et arrête un jeune de 18 ans.

Jénine. Vers 2h du matin, cité et camp de réfugiés, pas d’arrestation.

Hébron. Vers 4h, au nord de la ville, incursion dans le village d’al-Shyoukh, une arrestation, et dans le camp de réfugiés d’al- ?Arroub, arrestation de 2 membres des Renseignements généraux palestiniens. Le soir, vers 21 h, quartiers de Khellat Hadour et d’al-Mohawel, l’armée monte un barrage, arrête les véhicules palestiniens et fait une arrestation.

Mardi 29 juillet. Hébron, Naplouse, Jénine

Hébron. Vers 1h du matin, dans le village de Dura, au sud-ouest de Hébron, raid, fouilles et 2 arrestations (23 et 26 ans).

Naplouse. 1h30, l’armée rente dans Naplouse et dans le camp de réfugiés d’ ?Ein Beit al-Maa’, une arrestation.

Jénine. 2 h du matin, à nouveau le village d’al-Shuhada Triangle, au sud de la cité. Pas d’arrestation.




2 - L’occupant ne relâche pas son siège des Territoires palestiniens

Jérusalem. Les mêmes restrictions ont été imposées aux Palestiniens qui voulaient entrer ou sortir de la ville. Des milliers, de Gaza et de Cisjordanie, n’ont pu y accéder à cause des barrages. Spécialement le vendredi, jour de prière, où l’occupant les empêche de se rendre à la mosquée al-Aqsa pour prier et s’attaque violemment à ceux qui cherchent à contourner ces barrages.

Naplouse. Restrictions maintenues à la liberté de se déplacer des Palestiniens. Le jeudi 24, les soldats de l’occupation positionnés sur les différents check-points autour de Naplouse renforcent les restrictions. Le samedi, ceux du check-point de Za’atara, au sud de la ville, et de Beit Eiba, à l’ouest, procèdent à des contrôles prolongés, ce qui veut dire des files interminables, des heures d’attente en pleine chaleur, pour les hommes, les femmes et les enfants. Dimanche matin, même chose au check-point de Za’atara ainsi que lundi, sur différents barrages. Vers 21h30 le vendredi 25, l’armée sur le check-point de Beit Eiba arrête 3 Palestiniens : 17, 17 et 22 ans.

Tulkarem. Mêmes limites aux déplacements des Palestiniens. Le jeudi 24, les soldats sur le check-point de Wad al-Teen, au sud de la ville, font des contrôles prolongés. Vendredi, l’armée installe un nouveau check-point à l’entrée Ouest du village de Deir al-Ghossoun, au nord de Tulkarem. Elle stoppe et fouille les véhicules et empêche les civils de moins de 35 ans de passer. Samedi 26, au check-point d’Ennab, à l’est, contrôles prolongés. Dimanche, 27, nouveau check-point près de l’entrée du village d’ ?Attil (site en arabe), au nord, fouilles et contrôles. Lundi, 28, les FOI ferment le check-point de Wad al-Teen de 6h à 9h. Mardi, 29, l’armée au check-point d’Ennab, à l’est, renforce les restrictions sur les déplacements dans les deux sens, elle monte un nouveau barrage à l’est du camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de la ville. Dans le même temps, les troupes aux check-points de Wad al-Teen et d’Ennab durcissent les contrôles.

Hébron. Outre les incursions, la région de Hébron a connu cette semaine de nombreuses limites aux déplacements des Palestiniens.

Dimanche matin, 27 juillet, la ville est bouclée, aucun Palestinien ne peut ni entrer ni sortir de la ville. A cette fin, l’armée monte des barrages supplémentaires à l’intérieur et autour de la ville et sur les routes principales reliant la cité aux villages et camps de réfugiés voisins.

Lundi matin, 28. Une Palestinienne accouche sur un check-point à l’entrée Nord-ouest de Hébron. D’après les investigations conduites par le PCHR, Majeda ?Abdul Latif Ja’afra, 22 ans, du village de Tarqoumia, au nord-ouest de Hébron, était sur le point d’accoucher. Son mari, ?Abdul Latif Mohammed Ja’afra, l’emmène dans sa voiture personnelle à l’hôpital de Hébron. Ils arrivent à l’entrée Nord-ouest de la ville aux environs de 7h45 du matin et trouvent l’entrée fermée par des tas de sable et des rochers. Le check-point, plus loin, est aussi fermé. Le mari cherche un moyen de passer, les douleurs de l’enfantement se font plus fortes pour son épouse. Il frappe à la porte d’une maison toute proche pour demander de l’aide. Les habitants de la maison appellent une ambulance, mais l’épouse donne le jour à son bébé avant que l’ambulance arrive. Vers 8h40, l’ambulance est là et la femme, son époux et leur petit bébé sont emmenés à l’hôpital de Hébron.

Lundi, 16h, les soldats postés sur le check-point à l’entrée d’al-Fahes, dans le sud de Hébron arrêtent un Palestinien de 21 ans, du village de Bani Na’im.

Frontière avec la Jordanie : passage international d’Al-Karama. Mardi midi, 29 juillet, l’armée arrête un Palestinien, Haitham Salah ?Owais, 22 ans, du camp de réfugiés de Jénine, qui voulait se rendre en Jordanie.




3 - Construction du mur d’annexion

Les forces d’occupation continuent la construction du mur à l’intérieur du territoire cisjordanien. Par la violence, elles répondent aux manifestations non violentes organisées par les civils palestiniens, les internationaux et des militants israéliens pour les droits de l’homme, contre la construction de ce mur dans les villages de Bil’in et Ni’lin, à l’ouest de Ramallah.

Bil’in. Vendredi 25, la manifestation organisée comme chaque semaine à Bil’in est dispersée par des tirs à balles enrobées de caoutchouc et des grenades lacrymogènes de l’armée, laquelle avait d’abord fermé toutes les portes du mur. Un journaliste israélien, David Rib, est atteint par une grenade.

Ni’lin. Même jour. Les manifestants palestiniens, internationaux et israéliens, rassemblés dans le centre du village, se dirigent vers la zone rasée par les FOI pour construire la section du mur qui traverse le village. Même réaction de violence de l’armée d’occupation. 4 manifestants (18 à 20 ans) et un journaliste français sont blessés. Le journaliste est Najeeb Salsali, d’origine algérienne, touché à la mâchoire par une balle.

Dimanche, 27 juillet, même manifestation. 7 manifestants, de 14 à 22 ans, sont blessés, tous par balles.

Mardi matin, 29 juillet, nouvelle manifestation. Des manifestants lancent des pierres sur les soldats qui répondent en tirant. Vers 18h, des enfants se retrouvent enfermés dans la zone où les bulldozers israéliens sont à l’ ?uvre. Aussitôt, l’armée tire sur les enfants sans sommation. Résultat : Ahmed Hussam Yousef Mousa, 11 ans, est tué d’une balle dans la tête. Il faut noter que le quotidien israélien, Ma’ariv, a publié en mars 2008 que les autorités israéliennes avaient donné comme instruction aux troupes positionnées le long du mur de tirer, directement, sur quiconque manifesterait contre sa construction, à condition qu’aucun défenseur israélien des droits de l’homme ou autre étranger ne soit présent.




4 - Colonisation

En toute illégalité, la colonisation se poursuit en Cisjordanie et les colons répètent leurs agressions contre les Palestiniens.

Le jeudi 24 juillet, la radio israélienne arabophone a indiqué que les commissions des Affaires étrangères et de la Défense du parlement israélien ont donné leur accord pour la construction de 20 nouveaux logements dans la colonie de Maskiot, dans le nord de la vallée du Jourdain et ce, malgré la promesse faite aux Etats-Unis en 2007, que l’activité de colonisation serait stopper dans cette colonie. Le quotidien israélien Ha’aretz a fait savoir que le gouvernement israélien avait déjà suspendu les projets de 180 constructions dans cette même colonie dans le cadre du gel de la colonisation en Cisjordanie, mais la Knesset israélienne a approuvé la construction de ces nouvelles unités de logement, et le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, s’est engagé à donner son accord dans un avenir proche. Ha’aretz indique que 20 colons israéliens de la colonie de Shirat Hayam dans la bande de Gaza, qu’ils avaient évacuée en 2005, se sont installés à Maskiot l’année dernière. Cette colonie a été implantée en 1982. En 2006, le gouvernement israélien a décidé la construction de nouveaux logements dans les colonies pour les colons israéliens évacués du bloc de colonies de Gush Qatif, dans la bande de Gaza.

Le dimanche matin, 27 juillet, des colons mettent le feu aux oliveraies du village d’Eamatin, au nord-est de Qalqilya. De nombreux oliviers, sur une surface d’au moins 5 hectares de terres agricoles, ont été calcinés.

Vers 4h du matin, lundi 28, la police israélienne met le siège devant un immeuble de 4 étages qui appartient à Majed Abu ?Eisha, à Beit Hanina, au nord de Jérusalem. Les policiers font irruption dans l’immeuble et agressent tous les habitants qui sont à l’intérieur, les obligeant à sortir. Quelques heures plus tard, un bulldozer israélien commence à démolir l’immeuble. Le soir, les FOI placent des explosifs à l’intérieur et le font sauter. Le bâtiment, dont une partie avait été construite avec un permis, abritait au moins 70 personnes.

Document public

Pour plus d’informations, merci de consulter notre site : PCHR Gaza, ou de nous contacter au bureau du PCHR à Gaza ville, par mel : pchr@pchrgaza.org ou par téléphone au +972 (0) 8 2824776 ou 2825893.

Recommandations à la communauté internationale

1 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de remplir leurs obligations légales et morales stipulées à l’article 1er de la Convention et de s’assurer du respect par Israël de la Convention dans les Territoires palestiniens occupés. Le PCHR estime que la conspiration du silence à laquelle participe la communauté internationale a encouragé Israël à agir comme s’il était un Etat au-dessus des lois et encourage toujours Israël à poursuivre ses violations des droits humains et des droits humanitaires internationaux.

2 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de convoquer une conférence afin de prendre des mesures efficaces pour s’assurer du respect par Israël de la Convention dans les Territoires palestiniens occupés et garantir la protection immédiate des civils palestiniens.

3 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de se mettre en conformité avec leurs obligations légales détaillées à l’article 146 de la Convention, afin de rechercher et de poursuivre les responsables de ces graves violations, à savoir des crimes de guerres.

4 - Le PCHR demande l’application immédiate de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice qui a jugé illégale la construction du mur d’annexion à l’intérieur de la Cisjordanie.

5 - Le PCHR recommande aux organisations de la société civile internationale, dont les organisations pour la défense des droits de l’homme, les associations juridiques et les ONG, de participer au processus de poursuite contre les personnes accusées de violations graves du droit international, et d’inciter leur gouvernement à traduire ces personnes en justice.

6 - Le PCHR demande à l’Union européenne d’appliquer l’article 2 de l’Accord d’association Europe-Israël, lequel stipule que le respect des droits de l’homme par Israël est une condition préalable à la coopération économique entre les Etats membres de l’Union européenne et Israël. Le PCHR appelle, en outre, les Etats de l’Union européenne à interdire l’importation de produits provenant des colonies israéliennes illégales dans les Territoires palestiniens occupés.

7 - Le PCHR appelle la communauté internationale à reconnaître le plan de désengagement de Gaza mis en place en 2005 pour ce qu’il est, à savoir non pas une fin de l’occupation mais une composition de l’occupation et de la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

8 - Reconnaissant le Comité international de la Croix-Rouge comme gardien de la Quatrième Convention de Genève, le PCHR appelle le CIRC à accroître ses effectifs et ses activités dans les Territoires palestiniens occupés, notamment pour faciliter les visites des familles aux Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes.

9 - Le PCHR apprécie les efforts de la société civile internationale, notamment des organisations pour la défense des droits de l’homme, des associations juridiques, des syndicats et des ONG, et les presse de remplir leur rôle en faisant pression sur leur gouvernement pour garantir le respect des droits de l’homme par Israël dans les Territoires palestiniens occupés et pour qu’il soit mis fin à ses agressions contre les civils palestiniens.

10 - Le PCHR appelle la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il lève les restrictions sévères imposées par le gouvernement israélien et ses forces d’occupation à l’accès des organisations internationales dans les Territoires palestiniens occupés.

11 - Le PCHR insiste sur le fait que tout règlement politique qui ne se baserait pas sur les droits de l’homme et le droit humanitaire internationaux ne pourrait conduire à une réponse pacifique et juste à la question palestinienne. Au lieu de cela, un tel règlement ne ferait qu’apporter de nouvelles souffrances et une plus grande instabilité dans la région. Tout accord de paix, ou processus de paix, doivent être basés sur le respect du droit international, dont les droits de l’homme et le droit humanitaire.

Rapport hebdomadaire PCHR, 24 au 29 juillet : Traduction : JPP pour les Amis de Jayyous