Les nouvelles milices du Fatah formées par les Américains en Jordanie tentent de prendre le contrôle de la ville de Jénine

Le PCHR considère que de telles arrestations constituent une attaque contre les libertés de la presse et le droit à la liberté d’expression, lesquels sont garantis par la loi fondamentale palestinienne et les accords internationaux pour les droits de l’homme.

Selon l’enquête menée par le PCHR et le témoignage du cameraman Aseed ’Abdul Majeed ’Amarna, âgé de 23 ans, vers environ 12 heures le jeudi 8 mai, ’Amarna photographiait une marche organisée à Bethlehem à l’occasion du soixantième anniversaire de la Nakba pour les Palestiniens (l’expulsion du peuple palestinien de sa terre en 1948).

Lorsque la marche est arrivée au camp de réfugiés d’al-Azza, au nord de la ville, un homme habillé en civil s’est approché de ’Amarna. Il lui a ordonné de cesser de photographier et de l’accompagner.

Lorsque cette personne a su que ’Amarna photographiait pour la chaîne satellitaire Al-Aqsa du Hamas, deux autres personnes sont venues confisquer l’appareil-photo. Les trois personnes ont alors poussé ’Amarna dans un véhicule militaire et l’ont emmené au siège des GIS à Bethlehem. Selon ’Amarna, il a été à plusieurs reprises interrogé, jusqu’à 23h00, au sujet de son travail.

Après que ?Amarna ait montré à ceux qui l’interrogeaient une décision de la Cour l’acquittant de charges précédentes concernant son travail, et après que Na’im al-Tubassi, responsable de l’union des journalistes palestiniens soit intervenu pour exiger sa libération, ’Amarna a été par ensuite libéré à 23h30, mais il lui a été ordonné de se présenter aux GIS dimanche 11 mai. Ceux qui l’interrogeaient lui ont confisqué son appareil-photo.

’Amarna avait été arrêté en même temps que ’Alaa’ al-Teeti, tous les deux travaillant pour la chaîne satellitaire Al-Aqsa, par le service de sécurité préventive à Hébron le 7 novembre 2007. Le 24 avril 2008, le tribunal du secteur d’Hébron les a libérés des charges invoquées après 6 sessions du tribunal pour étudier leur cas, « en raison du manque d’évidence et de l’absence de témoins directs ».

Au même moment les GIS ont arrêté deux journalistes et un chroniqueur à Qalqilya. Selon l’enquête conduite par le PCHR et le témoignage du cameraman Mustafa ’Ali Sabri, âgé de 41 ans, aux alentours de 22h30 le jeudi 8 mai 2008, Sabri a reçu un appel téléphonique d’une personne qui s’est présentée comme un officier des GIS et qui lui demandait où il était. Sabri a proposé de se rendre lui-même au siège des GIS, mais celui qui l’appelait a insisté pour savoir où il était.

Sabri lui a indiqué qu’il était au domicile du Dr. Hashem Al-Masri, un élu du conseil municipal de Qalqilya. Peu après plusieurs officiers des GIS sont arrivés dans le quartier. L’un d’entre eux a téléphoné à Sabri et lui a demandé de sortir, ce qu’il a fait. Les offficiers l’ont arrêté et l’ont emmené au siège des GIS. Sabri a été libéré le samedi 10 mai après-midi, mais il lui a été ordonné de se présenter aux GIS à nouveau le lundi 12 mai 2008. Il a déclaré au PCHR avoir été interrogé au sujet de la distribution d’un tract dans Qalqilya critiquant les services de sécurité palestiniens, et qu’il avait nié savoir quoi que ce soit sur ce point. Il a ajouté qu’il a été soumis à un traitement cruel durant sa détention. Sabri est un journaliste indépendant et il fait partie du conseil municipal de Qalqilya.

Toujours au même moment, les GIS ont arrêté le Dr. ’Essam Mohammed Shawar, âgé de 42 ans. Selon l’enquête menée par le PCHR, vers 22h30 également le jeudi 8 mai, un certain nombre de responsables des GIS se sont rendus à la maison de Shawar pour l’arrêter, et comme ils ne l’ont pas trouvé, ils ont pris le numéro de son téléphone portable sur celui de son épouse. Ils l’ont ensuite appelé et il les a informés qu’il était près de Kfar Saba. Ils y sont allés et l’ont arrêté. Shawar est un dentiste et également un chroniqueur dans le Palestine Daily qui est imprimé à Gaza et dont la distribution en Cisjordanie a été interdite depuis plusieurs mois.

Vers 23h également ce jeudi, les hommes des GIS ont arrêté dans son studio Mohamed ’Omar Darwish, âgé de 32 ans, un cameraman de l’Associated Press et le propriétaire du studio photographique Marah. Ils l’ont emmené au siège des GIS.

Le PCHR strongly condamne fermement ces agressions et :

1) Exprime ses plus grandes inquiétudes suite aux agressions répétées contre le droit à la liberté d’expression et la liberté de la presse, et demande que soit asssurée la protection des journalistes et des moyens d’expression pour que ceux-ci puissent travailler librement.

2) Rappelle que le droit à la liberté d’expression est garantie par la loi fondamentale palestinienne et les accords internationaux sur les droits de l’homme.