Selon Monther Shoblak, responsable du « Gaza Coastal Municipalities Water Utility », avant les restrictions imposées par les Israéliens à l’importation de carburant, ses services étaient contraints de vider quotidiennement environ 20 000 mètres cubes d’eaux sales dans la mer. C’était dû aux installations de traitement périmées et sous-dimensionnées dans le territoire pour traiter la quantité de déchets produite par la population en augmentation.
Depuis les restrictions imposées par les Israéliens sur les importations de carburant depuis l’année dernière, avec pour effet de limiter la capacité de la centrale électrique de Gaza de produire du courant, c’est en moyenne 40 000 mètres cubes d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées qui sont redirigés quotidiennement vers la mer.
« Si nous avons le carburant ou l’électricité, nous pouvons assurer le traitement. Sinon, nous sommes obligés d’envoyer ces résidus à la mer sans traitement, mais j’essaye de traiter au moins partiellement ces eaux usées, » a indiqué Shoblak à IRIN.
« J’utilise au mieux le peu de carburant que nous avons. Je dois l’employer pour pomper l’eau potable et pour pomper les eaux usées venant des maisons, » dit-il encore.
Les environnementalistes ont averti que ceci avait un impact défavorable sur le littoral de Gaza, et ils bien mis en évidence pour Israël que la mer ne reconnaissait pas les frontières politiques.
« Un désastre »
« C’est un désastre. C’est une énorme quantité d’eaux d’égout. C’est une question de santé, car les gens nagent dans la mer et cela affecte également l’eau potable car les produits polluants peuvent s’infiltrer jusqu’aux eaux souterraines, » a indiqué depuis Tel Aviv Gidon Bromberg de l’organisation « Les amis de la terre au Moyen-Orient ».
Il explique également que la convention des Nations Unies signée à Barcelone interdit clairement de vider les eaux d’égoût non-traitées dans la Méditerranée, mais il ajoute que l’Autorité palestinienne (AP) n’étant pas un état n’est pas signataire à la convention.
La politique palestinienne interne a également un rôle à jouer ici. Tandis que dans le passé une « Autorité de la qualité environnementale », une agence de l’AP, fonctionnait pour informer le public au sujet des dangers possibles liés à la pollution, avec la rupture aujourd’hui entre les organisations du Fatah et du Hamas les activités de l’agence basée à Gaza ont été plus ou moins suspendues.
Les pêcheurs sont également touchés
Yousef Abu Safiyeh, qui était le responsable de l’agence à Gaza mais qui a été écarté récemment par le gouvernement du Hamas, a fait savoir que la pollution avait aussi affecté les pêcheurs de Gaza : « Les poissons fuient le secteur, » dit-il.
Les pêcheurs de Gaza, qui dans tous les cas n’attrapent plus que 10% de ce qu’ils avaient l’habitude de capturer dans les décennies précédentes, sont aussi confrontés aux restrictions israéliennes concernant l’accès aux zones de pêche.
Le porte-parole du Hamas était injoignable et aucun commentaire n’a donc été fait.
* Cet article est tiré d’IRIN, une organisation humanitaire et service d’information des Nations Unies, mais il ne reflète pas nécessairement le point de vue des Nations Unies ou de ses agences. IRIN est un projet du bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires.
11 mars 2008 - Ma’an News Agency -Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]